Chronique de Bruna : L'Effet Papillon

Chapitre un.

Mon histoire.

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On dit que le battement d'ailes d'un papillon peut déclencher une tempête à l'autre bout du monde. Qu'un mauvais choix, aussi insignifiant soit-il, peut avoir des conséquences cataclysmiques sur la vie d'une autre personne. C'est ce qu'on appelle l'Effet Papillon : Petites causes, grandes conséquences. Et oui, le choix de quelques uns, peut bouleverser le destin de quelques autres. Car tout à un effet sur tout.
Une caresse peut devenir une agression. Des mots peuvent devenir des balles. Une rumeur peut se transformer en une bombe : Et BOUM. Tout explose.
Dis-moi, est-ce que tu es blessé toi aussi ? Et dans quel camp te ranges-tu ? Celui des coupables ou celui des victimes ? Parce que dans ce monde il y a deux catégories de personnes : les bons et les mauvais. Pour cause, dès notre plus jeune âge, nous aspirons à l'excellence en milieu scolaire.
Nous sommes notés en fonction de nos erreurs, et non suivant nos succès. Nous perdons des points à chaque faute, au lieu d'en gagner à chaque réussite qualifiant l'erreur de mauvaise. Pourtant chaque échec surmonté est un pas vers le chemin d'un triomphe. Pour réussir, il faut apprendre à échouer. C'est ainsi que notre cerveau nous permet de progresser. C'est ainsi que nous construisons notre estime de nous-même : en apprenant de nos erreurs, en surmontant nos échecs, en rencontrant des succès. Malheureusement nous vivons dans une société où nous ne pouvons ni montrer nos faiblesses, ni assumer nos erreurs. Soit tu es fort, soit tu es faible. C'est si simple que ça. Heureusement, dans la vie, il est des rencontres stimulantes qui nous incitent à donner le meilleur de nous-même. Mais y aussi des rencontres qui nous minent et qui peuvent finir par nous briser. Je pense être brisée de l'intérieur, mais je ne l'admettrai jamais pas. À cause de cette société et de cette peur de paraître plus faible. Ouais, au lieu de ça préfère rester là, à flotter dans la piscine, les yeux rivés sur le ciel, alors que ce j'ai envie de faire en réalité c'est de me laisser couler au fond de l'eau et me noyer pour pouvoir oublier cet horrible été que j'ai passé. Mais je ne le ferai pas, dû moins pas aujourd'hui. Pas en la présence de mes parents.

.. : BRUNA ?

Le souffle court, je sors la tête de l'eau. En entendant la voix de ma mère, l'idée stupide d'une noyade me paralyse partiellement l'esprit. Mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?

Moi : Maman ? Oui, qu'est-ce qu'il y a ?

Je nage jusqu'au centre du bassin en la regardant droit dans les yeux.

Ma mère : Che fai ?
Moi : Che fai de quoi ? Beh rien du tout, je nage là.
Ma mère : Tu nages ? Nan mais c'est pas ce que tu faisais ! Tu cherches à te noyer ou quoi ?

Et merde, elle m'a vu. Sans trop savoir pourquoi, je cherche à soutenir son regard. Elle ne doit pas douter de mes intentions, surtout pas. Et puis, dans le fond je ne veux pas mourir.. c'est absurde.
Ce que je veux par contre c'est oublier ces derniers mois. C'est tout ce que je demande, rien de plus.

Moi : C'est rien du tout ça, j'aime bien faire ça..c'est tout ! Tu t'inquiètes pour un rien.
Ma mère : Il y a de quoi franchement ! Avec tout ce qui s'est passé cet été.

Le silence s'installe un court instant. Ce qui lui est arrivé ne m'arrivera pas, j'espère qu'elle le sait.

Moi : Bon alors qu'est-ce qu'il y a ? Tu voulais me dire un truc ?
Ma mère : Oui, que ton père est là. Alors dépêche toi de venir nous rejoindre.
Moi : Ok.. j'arrive !

Elle me regarde d'un air désespéré, et bon dieu que je déteste ces yeux-là. Ils me retournent l'estomac à chaque fois, et j'en perds les mots. Je sais pertinemment qu'elle a souffert elle aussi. Peut-être pas autant que moi mais elle a souffert. Je le vois encore à son attitude, la douleur est toujours présente.