Chronique de Bruna : L'Effet Papillon

Chapitre deux.

               

Il est en 5C, Emile. Apparement sa classe est nulle. Enfin, c'est ce qu'il n'arrête pas de dire. Parce qu'aucun de ses amis de l'an dernier ne se retrouve dans sa classe de cette année. Il n'a fait que de se plaindre à ce sujet sur le chemin du retour. Il n'a pas arrêté. À leur âge les problèmes sont si insignifiants. Lui, il est énervé parce que son meilleur Ethan n'est plus avec lui et moi je le suis parce que je suis devenue la bête de foire à l'école. Deux mondes complètements différents.. le Collège et le Lycée. Il ne le sait pas encore, mais Milo il a une chance d'être encore si innocent. Autant bien profiter de sa pré-adolescence parce qu'après.. c'est l'enfer assuré !

Milo : Et toi ? Tu dis rien depuis tout à l'heure ! Les gens ont réagi comment en te voyant ?
Moi : Carrément tu parles de réaction ? Tu y vas un peu fort là, non ?

Notre maison se trouve sur les collines de notre ville. Pour y monter c'est un peu difficile, surtout sans voiture. Heureusement, on est pas la maison la plus haute du quartier. On est plutôt à mi-chemin entre la terre-ferme et le ciel en fait, et même ça c'est épuisant.

Milo : Bah non. Alors les réactions ?
Moi : Aucune réaction !
Milo : Ils ont posés des questions moi dans ma classe.

Je roule des yeux en montant les escaliers nous permettant d'atteindre la porte d'entrée. Ils sont peut-être chanceux de vivre dans un monde à moindre problème mais qu'est-ce qu'ils sont curieux.

Moi : Je veux pas savoir ce qu'ils ont dit.
Milo : Sûre ?
Moi : Et certaine !

Je fronce des sourcils en voyant que ma clé de maison n'entre pas dans la serrure. Généralement, lorsque c'est comme ça c'est qu'il y a déjà une clé de l'autre côté. Sans me poser plus de question j'enclenche la poignée de porte, elle s'ouvre comme prévu. Il y a donc quelqu'un. À cette heure-là ?

Moi : Maman ?
Ma mère : Oui, oui. Je suis dans la cuisine !

Avec Milo on se regarde bizarrement. Pourquoi est-ce qu'elle n'est pas au travail ? Ma mère est
responsable des ressources humaines dans une assez bonne entreprise et d'habitude elle n'est jamais là lorsqu'on rentre manger le midi. C'est comme mon beau-père. Il est architecte en logiciel, et lorsqu'il s'en va tôt pour le boulot le matin c'est pour rentrer tard le soir. 

Ma mère : Alors votre rentrée ?

J'entre dans la cuisine et curieuse, je m'arrête à l'encadrement de la porte. Aucune odeur de nourriture, rien de préparer sur la table. Il y a donc un problème ! Ce n'est pas normal que ma mère soit là déjà à midi et qu'il n'est rien à manger. Ce n'est pas dans son habitude. Quelque chose se passe.

Milo : Classe de merde.
Ma mère : Tesoro... non dire così.
Moi : Bah oui Milo, ne dis pas ça ! C'est méchant.

Emile bredouille quelques mots incompréhensibles dans sa barbe sans oublier de me fusiller du regard.

Milo : Qu'est-ce qu'on mange ?
Ma mère : Pizza.
Milo : On peut pas faire plus cliché !
Moi : Tu vas nous ressortir cette phrase à chaque fois qu'on mange de la pizza, des pâtes ou un tiramisu ?

Il se retire de la cuisine sans rien me répondre.

Milo : Oh, je pense que oui.

Ah ! Voilà la phrase que j'attendais.

Moi : Pourquoi tu es là maman ? Au lieu d'être au travail ?

Les yeux dans le vide, j'observe ma mère s'absenter un court instant. Qu'est-ce qui la chiffonne autant à ce point ? Ses réactions me font froid dans le dos.