Je tournais au coin de la rue et sortis un petit bout de papier sur lequel j’avais noté l’adresse. Quelques pas de plus et maintenant j'étais au bon endroit. Je sonnais. Depuis la fenêtre, j'apercevais l’intimité des personnes, voilée par un fin rideau pâle. La lumière était accueillante, baignant la pièce d'une couleur chaude et tendre. Je me rendais chez une ancienne amie du collège, qui organisait une soirée dans le but de se revoir. J’avais quitté ce beau monde, ces sourires et ces regards que je ne connaissais désormais plus. J’étais curieux de savoir quelle tournure la vie de chacun avait pris. Je souris alors en repensant à cette période.
Quelqu’un ouvrit la porte et une voix familière interrompit mes pensées. « Oscar ! » Mes yeux rencontrèrent le visage souriant et serein de mon amie. La nostalgie me pris soudainement et je m’accrochais à ses yeux bleus dans lesquelles se cachaient de nombreuses journées de passion dans le milieu scolaire. Elle m'invita à entrer et je la suivis. Le corridor dans lequel je pénétrais était long et sombre. Je remarquais des paires de chaussures contre le mur dans un petit désordre, et j'y déposais les miennes. Il y avait aussi un porte-manteau sur lequel un amas de veste s'empilait et il semblait que mon manteau en plus pourrait à chaque instant le faire s'effondrer. Malgré ma gêne, je dis : « C’est joli, ici. » Ma voix me semblait sèche et enrouée. Je me raclais la gorge en me triturant nerveusement les doigts. On m’amena dans le salon que j’avais aperçu par la fenêtre et dans un tourbillon d’émotions, je me retrouvais face à des visages oubliés, que j’avais tenté maintes fois de me les retranscrire les yeux fermés. J'étais remplis d'une joie immense de les revoir enfin après tant de temps perdu. J'étais étonné qu'ils paraissaient changés, comme si des griffes les avait prises et serrés pour aboutir à des visages plus formés. Je fus forcé d’admettre qu'en revoyant ces anciens visages — pourtant nouveau depuis — une étrange sensation avait naquis en moi. Je les voyais parler entre eux, comme s'ils avaient à peine remarqué mon humble présence. Le salon étais joyeusement décoré de luminaires, d'une douce et discrète musique, un peu jazzy, qui parvenait à mes oreilles et il y avait près du canapé, une bibliothèque qui attirait mon regard. L'envie dépassant la raison, je m'en approcha furtivement pour observer son contenu. En regardant les titres des livres, je remarquai que je les avais presque tous lus. Cependant, un livre capta fortement mon attention: La confusion des sentiments de Stefan Zweig. N’était-ce pas ce que lisait l’homme qui m’avait tant bouleversé si peu de temps auparavant ? Je saisis le roman, la gorge nouée, oubliant tout ce qui se passait autour de moi. L’ouvrant sans me soucier du numéro de page, je cherchais avec une sorte d’avidité tout ce qui aurait pu me renseigner sur le jeune homme du train car ma mémoire était hanté par sa vision. Je lus: "Rien ne trouble plus puissamment quelqu’un que la réalisation subite de son ardent désir." Soudain:
— "Oscar ?"
Comme prit sur le fait, je sursautais à l’entente de mon prénom et le livre s’échappa de mes mains pour aller s'écraser sur le plancher. Je le ramassais avec empressement. Un mignon petit rire s’échappa de la bouche de mon interlocutrice. C’était Sophie. Je remis alors le bouquin à sa place initiale et je me tournais vers elle:—”Salut Sophie! Ca fait longtemp qu’on ne sait as vu, tu vas bien? Dis-je amicalement.
— Ouais! Je suis super heureuse que tu sois venu ce soir, je ne pensais pas que tu viendrais.
— Ah… et bien… Surprise!” Repondis-je étourdiement.
Elle était ravissante. Sa peau semblait douce et fraîche comme une pétale de rose et son brin de voix était chaud. Elle respirait la joie de vivre, ce qui me rassuré. J’étais content et touché qu’elle vienne vers moi. On s’entendait vraiment bien au collège. On s’asseyait toujours à côté durant les cours pour discuter de banalité ou pour se dire nos petits secrets. C’était une amie qui m’étais chère, mais on dût se quitter pour le lycée car elle s’en alla dans un privé tandis que je continuais ma scolarité dans un médiocre lycée publique de Paris. Elle me demanda:
—” Tu connais tout le monde ici?
— Oui je crois.” Et je regardais aux alentours pour m’assurer que je n’avais pas tort. Ca n'était pas le cas malheureusement. Elle me fit l’invitation d’aller voir les autres. On s’est avancer vers un groupe composé de deux garçons et une fille. Je reconnus deux camarades: Inès et Robin. Le troisième m’était inconnu. Je les avais souvent côtoyé pendant ma troisième, mais je les trouvais trop simple d’esprit. Robin me vit en premier et me salua:
— "Hey gars, ça va? T'as changé nan? Me dit-il familièrement.
— Je vais bien merci. Répondis-je simplement.
— Ah mais c'est ce petit Oscar ! Ça fait longtemps! Inès me fit rapidement la bise même si je n'aimais pas trop ça.
— Vous parliez de quoi ? Dis-je pour éviter de devenir le centre de la conversation. Celui que je ne connaissais pas pris la parole:
— On parlait de Sandra, une débile de notre classe, elle est collante et agaçante comme jamais… dit-il méchamment.
— Tellement!" affirmèrent Ines et Robin.
Cette violente attaque que chacun d’eux faisait m’offusquais. Je ne comprenais pas comment on pouvait agir de la sorte, parler dans le dos d’une personne pour la critiquer sans pitié.
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Pas fini, juste une petite avant-première de ce chapitre :)
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À jamais
Teen FictionHistoire traçant les difficultés d'un adolescent à comprendre le monde qui l'entoure et lui-même. "Ce soir là, je patientais calmement sur le quai...