Je viens de réécrire entièrement mes deux parties, avec quelques passages en plus qu'il n'y avait donc pas lors de ma première publication! En espérant que cela soit beaucoup mieux. Bye! Merci à Lily__chan et Alexecrit pour leurs conseils et évidement à Louwrite30 !
Elle était assise. Toute seule mais pourtant entourée de nombreux danseurs de son âge s'agitant autour d'elle. Ce n'était pour les autres qu'une simple concurrente, un obstacle parmi tant d'autre, un moustique insignifiant dans une jungle.
Ce jour-ci, était le jour d'audition pour Justine afin d'obtenir un rôle dans le ballet « La Dame aux Camélias ». Cette ado de seulement quinze ans, avec de jolis cheveux châtains lui tombant sur les épaules, venait tout juste d'arriver de La Rochelle, où elle avait vécu toute sa vie, et elle atterrissait au Grand-Théâtre à Bordeaux.
Soit un immense monument qui impressionnait tellement Justine, elle qui n'avait l'habitude de danser depuis toute petite qu'à La Coursive, une grande salle de spectacle culturelle à La Rochelle, cela lui faisait maintenant tout drôle de découvrir un tout autre endroit. Un nouveau lieu enrichissant dans lequel elle allait apprendre beaucoup de choses, mais un nouvel endroit qui ne lui rappellerait plus son père assis au troisième rang en plein milieu, en train d'applaudir sans relâche à chaque pas, chaque mouvement, chaque danse qu'elle effectuait dans son ancienne ville. Un nouveau départ que l'on pourrait qualifier de bouleversant et d'enrichissant.
Son père était décédé il y avait de cela quatre ans, les laissant seul sa mère et elle. Ne roulant pas sur l'or, Estelle, la mère de Justine, travaillait en tant qu'infirmière désormais à l'hôpital de Bordeaux et ne voyait, malheureusement, que peu sa fille.
-Laure Valof passe, Justine Couri se prépare ! dit une dame passant simplement la tête dans les vestiaires.
La jeune danseuse prometteuse leva subitement la tête lorsqu'elle entendit son nom. Souffla un bon coup puis se leva repensant au chorégraphe du conservatoire qui faisait partie des jurys dans la salle où l'audition se déroulerait. Ce dernier était passé voir Justine et sa maman afin de lui proposer une bourse si elle obtenait un rôle dans le ballet pour lequel elle auditionnait aujourd'hui. Il ne lui avait posé qu'une seule contrainte : ne pas avoir d'ennuis dans le nouveau lycée qui l'attendait. Mais de toute façon, la jeune adolescente ne connaissait encore personne, donc comment pouvait-il en être autrement ?
-Tu es Juliette Couni ? demanda la jeune fille qui sortait de la salle d'audition.
-Justine Couri, oui, rectifia la concernée.
-Oui, eh bien, c'est à toi, dit Laure qui venait de terminer son solo quelques minutes après avoir été appelée.
D'accord...Justine respira lentement en fermant les yeux afin de se reconcentrer, puis afficha un sourire de facette et entra sur la scène afin de se placer au centre. Elle releva les yeux et vit de nombreux spectateurs, sauf ceux qu'elle souhaitait voir. Sa mère travaillait depuis plus de quarante-huit heures à l'hôpital, quant à son père il ne se situait pas dans les gradins mais bien plus haut. Du ciel. Elle sourit pleine de nostalgie se souvenant du surnom qu'il lui donnait « mon petit rat d'Opéra ». Ce surnom qu'elle avait commencé par détester lui manquait énormément tout comme son papa. Ce surnom, qui au départ lui semblait peu flatteur, était maintenant, pour elle, bien plus qu'un compliment après que son père lui ait expliqué l'histoire de ces quatre mots.
Justine visait le rôle de Marguerite Gautier : « atteinte d'une tuberculose, elle se marie avec un bourgeois nommé Armand Duval qui souhaite vivre à la campagne avec sa bien-aimée non loin de Paris. Devenu le mari de Marguerite, Armand obtient d'elle qu'elle renonce à sa vie tapageuse pour qu'elle vienne avec lui à la campagne, près de Paris. Mais cette liaison est menacée par le père d'Armand, qui oblige Marguerite à rompre avec son fils, sous prétexte que son autre enfant, la sœur cadette d'Armand doit se marier avec un homme de bonne famille. Jusqu'à la mort de Marguerite, Armand sera convaincu qu'elle l'a trahi avec un nouvel amant, et quitté de son plein gré. »
L'adolescente souhaitait obtenir ce rôle car il lui remémorait la rencontre de ses parents que sa mère lui racontait quand elle était petite. Pour notre jeune danseuse, c'était un moyen de rendre hommage à cette rencontre, de les imaginer tous les deux dans la salle au troisième rang, de se rappeler son enfance et l'envie qu'elle avait de vouloir danser pour son père.
Justine rouvrit les yeux, fixa les trois places réservées pour le jury d'audition :
Celle du chorégraphe, celle du directeur du Grand Théâtre et la dernière place pour une grande danseuse nommée Hélène s'étant fait connaître grâce à ses nombreuses représentations au Grand-Théâtre.
Puis commença son solo qu'elle avait préparé une semaine auparavant.
La danse n'était pas pour elle un simple passe-temps. La danse lui avait redonné envie de se lever le matin il y avait quatre ans. Durant la période houleuse qu'elle avait vécue, elle n'avait goût à rien, ne se levait pas, restait couchée à pleurer, seule, dans le noir. Ce n'étaient ni ses proches, ni le temps passé qui l'avaient aidée. Simplement sa paire de pointe abîmée mais pourtant posée sur son lit attendant simplement d'être utilisée. Alors Justine s'était secouée, à tout juste onze ans, toujours seule dans sa chambre, elle avait enfilé ses pointes et avait fini par sécher ses larmes. L'enfant avait alors tournoyé, sauté et s'était élancée. Après avoir ouvert ses volets et redonné vie à sa chambre elle avait répété la même chorégraphie jusqu'à ce qu'un sourire ne se soit installé sur son visage. Cet art lui avait tout simplement rendu goût à la vie. Il l'avait maintenue debout, il lui avait donné la force de continuer.
Une fois qu'elle eut terminé par une révérence, Justine salua et rentra dans les vestiaires en attendant les conclusions.
Lorsqu'elle entendit la sonnerie signifiant le rassemblement pour les résultats, Justine sauta d'un bond sur ses pieds, serra les mains et avança vers la scène où tous furent rassemblés. C'était Hélène qui prit la parole pour annoncer l'attribution du rôle d'Armand Duval, celui de son père mais aussi celui du comte de Varville. Trois rôles pour dix garçons, c'était peu ; les autres recalés, garçons et filles, créeraient un spectacle rien qu'à eux au conservatoire, quant aux reste des danseurs qui auraient la chance d'avoir les rôles principaux de « La Dame aux Camélias », ils se réuniraient à chaque répétition, ici, au Grand-Théatre.Sur chaque visage, on percevait la peur, une angoisse si puissante que les traits du faciès de Justine étaient réellement tendus. On distinguait également l'impatience, les danseurs se trouvaient là depuis le matin, pire était ceux qui étaient déjà passés depuis le matin accumulant le stress depuis des heures.
La peur, l'excitation, l'adrénaline, le manque de confiance
-Laure Valof, vous obtenez le rôle d'Olympe, la félicita Hélène.
Laure, la petite aux cheveux roux avec le visage rempli de tâches de rousseurs et avec les yeux verts, s'avança vite d'un pas en avant de peur que l'on lui retire le rôle d'un instant à l'autre.
- Anaïs Longeva, le rôle de Prudence, annonça le chorégraphe .
Cette fille Anaïs, une blonde aux yeux bleus, une peau laiteuse et un justaucorps hors de prix, fut tout le contraire de la fille précédente, elle fit un pas en avant d'une extrême lenteur et regarda le jury d'un regard rempli d'incompréhension, comme si elle s'attendait à ne pas avoir ce rôle là. Se sous estimait-elle ou au contraire, était-elle trop confiante et visait-elle plus haut?
- Et enfin...Justine Couri le premier rôle, celui de Marguerite Gautier, déclara le directeur.
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TOME 1: Ma Raison De Vivre
Short Story« TOME 1 » Justine, passionnée de danse classique, vient de remporter le premier rôle dans un ballet. Mais de nombreuses lettres anonymes arrivent suite à cela. Entre une mère peu présente et le peu d'amis qu'elle a, Justine va tout faire pour faire...