1

16 0 0
                                    

  Je l'ai rencontré dans une supérette. Plutôt cool au premier abord, s'habillait bien, ne se négligeait pas en apparence. Nos regards se sont croisés au bout d'un rayon, entre le rayon boucherie et produits laitiers plus précisément, je m'en souviens parce que j'ai cassé une bouteille de lait en trébuchant et comme par hasard, c'est tombé sur lui. Je n'avais pas arrêté de m'excuser et il me répétait que ce n'était rien, je m'en voulais alors je lui ai acheté un petit truc à manger, rien de bien consistant juste quelque chose qui rend heureux par le geste. Puis je suis partie, c'est tout, pas de "tiens, c'est mon numéro !" ou encore de "je te revaudrais ça !", à vrai dire je suis presque partie en courant après l'avoir dédommagé.

Je suis rentrée chez moi comme à mon habitude, j'ai déposé mes clefs sur la table basse, et me suis couchée encore habillée trop fatiguée pour faire et réagir à quoi que ce soit, le lendemain matin tout se répète : se lever, prendre son petit-déjeuner quand il y en a un, se laver et s'habiller et aller à la fac.
Et oui ma vie n'était que routine ennuyante et horriblement calme, j'allais à la fac quand il fallait, je travaillais ardemment à enchaîner des petits boulots pendant les périodes de vacances scolaires et le week-end je travaillais ou je dormais c'était au choix, ma vie était pire que triste, elle était sans vie.
Seulement, trois jours après ma rencontre avec ce gars dans la supérette du coin, je l'ai aperçu au fond de la médiathèque de la fac, ça m'avait surprise alors j'ai décidé d'aller lui parler.
- Euh... Pardon, excuse- moi de te déranger mais il n'y a plus places dans la zone de travail, je peux m'assoir ici .
Il ne répond pas, il ne m'a même pas remarquée... il se fout de moi là ?
- Excuse-moi ? Pardon ? Dis-je en secouant légèrement son épaule.
- Qu'est-ce qui se passe ? Dit-il en enlevant ses écouteurs, ah mais je te reconnais toi, la fille de la supérette ! Comment tu vas ? Au fait merci pour la barre céréales c'était cool ! Qu'est-ce que tu voulais me demander ? Au mince, désolé je dois y aller mon cours magistral va commencer sans moi, à plus ! >> .

"À plus !" ... ce gars était si énergique, une machine à parole, rien de l'arrêtait pas même mes gestes et l'expression de mon visage qui semblait dire : "écoute-moi s'il te plaît, je suis là", je n'avais rien pu dire, l'empêcher ou quoi que ce soit car il était partie si vite.
Ce gars-là, oui ce gars. Celui de la supérette, il était étrange, énergique et le point le plus important, il était dans ma fac. Mais comment se fait-il que je ne l'ai jamais remarqué avant ?

Keep it Où les histoires vivent. Découvrez maintenant