Isaac

Cette histoire est la libre adaptation du synopsis d'un jeu vidéo appelé The Binding of Isaac

Bonne lecture :D

C'était un petit garçon très heureux. Ses parents l'aimaient beaucoup et le cajolaient, l'entourant de toutes les attentions possibles. Tous les samedis, le petit Isaac accompagnait ses parents au parc et ils se baladaient des heures durant, nourrissant les canards, les pigeons et jouant, courant, roulant sur l'herbe. La famille respirait la joie de vivre. Tout allait bien, ils nageaient en plein bonheur et Isaac était heureux.

Un beau jour, la mère d'Isaac tomba enceinte. Ce fut la fête dans la maison, tout le monde dansait et riait, Isaac courait partout en sautant. Sa mère le regardait, heureuse de voir son fils accepter sa petite sœur avec autant de joie.

A la naissance de sa petite sœur, Isaac déchanta rapidement. Ses parents n'avaient d'yeux que pour elle. Oubliées les promenades au parc, les jeux complices et les rires partagés. Isaac se retrouvait seul et cela lui fit un choc. Après tant d'amour donné par ses parents, il passait tout d'un coup au néant et à l'oubli. Il n'existait plus pour eux, ils ne le voyaient pas.

Inconscient des sombres pensées du petit garçon, les deux adultes cajolaient leur jolie Maggie. Qu'elle était mignonne avec sa bouille toute rose qui souriait avec les quelques dents qui commençaient à percer. Ah oui, qu'elle était jolie Maggie. C'était leur trésor adoré, leur petite chérie. Tout à leur fille, les parents ne remarquèrent pas qu'Isaac se débattait dans des pensées de plus en plus noires. Il en venait même à souhaiter la mort de sa sœur pour retrouver l'amour dont elle l'avait privé, pouvoir de nouveau se balader dans le parc et nourrir les canards. Et le temps passa, heureux pour Maggie et ses parents et de plus en plus triste pour le pauvre garçon.

Mais un beau jour, Maggie tomba malade. Les parents, extrêmement inquiets l’emmenèrent consulter les meilleurs spécialistes qu'ils purent trouver. En vain. La petite fille se mourait, lentement mais irrémédiablement elle perdait des forces. Après de longs mois d'agonie, Maggie mourut. Les parents, inconsolables, se reprochèrent l'un à l'autre ce dur coup du destin. Leur entente diminua, les crises étaient de plus en plus fréquentes, à tel point que le père décida de quitter la maison avec pour tout bagage une valise et son chagrin.

La mère se réfugia dans l'alcool pour oublier sa peine déchirante. Elle commença à confondre Isaac avec sa défunte sœur, l'obligea à s'habiller comme elle, à se comporter comme elle. Le petit garçon, rongé par la culpabilité, essaya tant bien que mal de consoler sa mère mais elle ne l'écoutait plus, perdu qu'elle était entre sa tristesse et les hallucinations dues à la boisson. Cela empira. Les hallucinations prirent forme humaine et commencèrent à lui parler.

Une, en particulier. Elle ressemblait à un Dieu. Elle raconta à une mère abasourdie que la mort de Maggie était due à Isaac, le méchant Isaac qui voulait tuer sa sœur. Il fallait tuer Isaac pour faire revivre la petite fille.

La mère, si heureuse de pouvoir revoir son enfant chérie, prit le couteau à viande posé sur la planche de la cuisine et se dirigea vers la chambre du monstre. Lequel, avait entendu sa mère parler à haute voix, seule et projeter de le tuer. Le petit garçon effrayé se cacha dans son coffre à jouets après avoir bloqué la porte. Sa mère essaya en vain d'ouvrir la porte mais l'alcool l'avait rendu faible. Elle s'effondra contre la porte et Isaac entendit soudain un ronflement s'élever du couloir. Il sortit du coffre à jouets, ouvrit la porte pour admirer sa maman une dernière fois, puis, se sentant terriblement coupable, sauta par la fenêtre. Du sixième étage.

La mère se réveilla et se précipita dans la chambre de son fils, ouverte, en hurlant de rage, brandissant son couteau. Elle vit la fenêtre ouverte et regarda instinctivement vers le bas. Elle reconnu le corps ensanglanté et désarticulé de son fils. Dans un éclair de lucidité elle poussa un cri d'horreur et de douleur mêlés et retourna le couteau contre elle-même.

Les secours qui enfoncèrent la porte, une semaine plus tard, sentirent une odeur de décomposition et retrouvèrent la mère le couteau dans le ventre. Les hallucinations ne revinrent plus jamais.