Chapitre 8: Rétablissement

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Ils mirent un certain temps à arriver à l'auberge, avec toutes leurs blessures et le poids accablant de leur défaite. Levy avait insisté pour que Gajeel panse sa plaie avec du tissu arraché sur les habits d'une de leurs victimes, étant déjà bien trop faible. Elle hésita à lui proposer son aide pour marcher mais se retint finalement. D'une, il avait certainement trop d'ego pour accepter l'aide d'une fille aussi faible, et ensuite elle avait déjà beaucoup trop de mal à s'appuyer sur sa jambe gauche, bien qu'elle n'en montrât rien.


Après un long moment de souffrance, ils arrivèrent à destination et s'appuyèrent sur la porte d'entrée, exténués. Un faible miaulement de l'autre côté de la porte les accueillit et ils ouvrirent la porte comme ils purent.

Personne à l'intérieur mis à part Akashi, une lueur inquiète dans ses yeux jaunes. Il suivit ses maîtres à l'étage, s'assit sur le lit et frotta sa petite tête contre le bras douloureux de Gajeel qui lui cria dessus. Ce qui provoqua une vive réaction de Levy :

-Ne lui crie pas dessus ! Il n'a rien fait, c'est pas de sa faute si t'es blessé !

-Tu prétends que c'est parce que je suis trop faible, que j'ai été blessé ?! gronda l'autre en se redressant de toute sa hauteur.

Cependant, il était toujours faible avec la quantité de sang phénoménale qu'il avait perdue, et le seul fait que la jeune fille le pousse suffit à le faire retomber sur le lit.

- Calme-toi, ça ne sert à rien de hurler !répliqua-t-elle en faisant tout le contraire.

Et les larmes commencèrent à couler sur ses joues. Des larmes de désespoir et un peu de rage. Elle s'essuya promptement les yeux et tourna le dos au jeune homme qui demeurait interdit, à moitié allongé en travers du lit.

-Je vais chercher ce qu'il faut, je reviens, susurra la petite mage en s'éclipsant dans la salle de bain.

Akashi donna un petit coup de langue au bras blessé de Gajeel qui cette fois ne s'emporta pas, toujours trop abasourdi pour pouvoir dire ou faire quoi que ce soit. Au contraire, il caressa mécaniquement le petit chat sans vraiment réfléchir, les yeux rivés sur l'endroit d'où Levy avait disparu.

Elle chercha partout après des compresses, des produits désinfectants, des bandages. Rien. Elle s'excusa auprès de son colocataire, et descendit au rez-de-chaussée voir si Yajima n'en rangeait pas quelque part en bas. Or, l'escalier n'était pas très conseillé aux personnes blessées au niveau des jambes, en particulier les genoux.

Arrivée en bas sans encombres, elle trouva son salut dans un tiroir fort heureusement laissé ouvert. Remonter les escaliers fut plus douloureux, elle éprouvait de plus en plus de difficultés à lever la jambe, et la plier relevait presque de l'exploit.

Cependant, cette fois encore, elle ne laissa rien paraître en entrant dans la chambre et resta face à Gajeel, les bras chargés. Elle déglutit, et s'assit à côté de lui, nerveuse. Mais c'était la seule solution, sinon elle aurait dû s'agenouiller, et là...

Tout en restant la plus professionnelle possible, elle s'empara de coton avec lequel elle désinfecta les deux plaies au bras du dragon slayer. Elles étaient tout sauf superficielles, on voyait la chair sous les couches de peau et le sang recommença à couler. En temps normal, il aurait fallu des points de sutures, mais ils n'avaient rien sous la main, et encore moins des anesthésiants.

Levy décida pour le moment de limiter les dégâts, prenant sur elle pour ne pas crier d'horreur, et posa des compresses imbibées de désinfectant sur les plaies avant de les fixer avec des bandages.

Pendant tout ce temps, Gajeel n'avait cessé de l'observer sans rien dire et en bougeant le moins possible pour ne pas la gêner dans son travail.

-Tout ce que je peux faire pour le moment, c'est désinfecter, et je n'ai rien pour la douleur, s'excusa la jeune fille. Mais il va falloir que tu te reposes pour récupérer, tu as perdu beaucoup trop de sang. Une personne normale serait certainement morte, ou au moins agonisante.

-T'es douée, déclara sincèrement le patient quelques instants plus tard devant l'efficacité des soins dispensés.

-N-non, ce n'est rien, bafouilla timidement la jeune fille, surprise par le compliment et le fait qu'il soit si direct.

Elle se leva brusquement et prétexta devoir aller ranger le matériel dans la salle de bain pour le lendemain pour masquer le fait qu'elle piquait un fard monumental.Cependant, quelques pas avant la porte, sa jambe la lança et elle s'effondra au sol, prenant tout de même bien soin de ne casser aucun flacon et ne souiller aucun produit stérile.

-Levy !

-C-C'est bon, je n'ai rien, affirma celle-ci en serrant les dents.

Tu te fous de moi ? Appuies-toi là ! la gronda l'autre en lui indiquant le mur le plus proche d'elle.

Elle obtempéra sagement en grimaçant de douleur et baissa les yeux.

Gajeel entreprit de soigner la blessure à l'arrière du genou de la jeune fille, faisant attention à ne pas la faire souffrir davantage. Tout comme elle, il nettoya les lésions –heureusement moins graves chez elle, sans quoi il n'aurait pas su comment s'y prendre-, appliqua quelques compresses et un bandage qui lui était nettement moins sophistiqué.

Malgré tout, le résultat semblait apte à tenir au moins pour la nuit.Il l'aida ensuite à s'asseoir et continua de la fixer d'un regard dérangeant.

-Et tu es descendue dans cet état, la réprimanda-t-il encore.

-T'es inconsciente ou seulement idiote ?

Son regard se fit plus dur et la pauvre fautive ne put que baisser un peu plus les yeux. Il souffla ensuite, comme las, et reprit d'un ton plus calme, mais le regard toujours éclairé par cette lueur indéfinie qui ressemblait à de la détermination, et empreint d'une profonde sincérité :

-Dis-le-moi quand tu as mal, je te protégerai.

Levy resta sans comprendre durant une bonne minute puis elle écarquilla les yeux et son visage entier prit progressivement une douce teinte rosée avant de virer au rouge puis au cramoisi. Un frisson se propagea dans tout son corps et elle décida de s'allonger. La tête commençait à lui tourner. C'était quoi, ça ?!

Gajeel se retira, songeant qu'elle devait fatiguer –ce qui était aussi son cas, même s'il refusait de laisser paraître ne serait qu'un petit signe, l'ombre de l'anémie planait dangereusement au-dessus de lui- et fit de même de son côté.

La journée avait été éprouvante, et bientôt le silence se fit, seulement brisé par le rythme régulier de leur respiration.


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