Chapitre 1

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Un bruit strident me tira de mon agréable sommeil. Le radio réveil. Je fis taire l'objet en jurant, cette sonnerie était insupportable. Le genre de son qui vous donne envie de commettre un meurtre dès 6h30 du matin. Je mis cinq minutes avant de me décider à poser un premier pied au sol, m'étirant par la même occasion. Après quelques minutes de plus à m'assouplir en poussant des râles peu sexys je me dressais enfin sur mes deux jambes, prête à fouiner dans les recoins de mon dressing une tenue correcte pour ma rentrée au lycée. Les yeux fatigués encore brouillés par le sommeil et le pas trainant, j'ouvrais mes rideaux d'un coup sec. Je reculais, passablement éblouie par le soleil matinal et sa lumière rendue plus cassante dû aux nuages nocturnes qui se dissiperaient d'ici à une heure. Je traversai ma grande chambre, ne manquant pas de frapper faiblement dans mon sac d'entrainement pour démontrer mon mécontentement à côtoyer du monde aujourd'hui. Une fois dans mon dressing, je me dirigeais directement vers la simple étagère semblant petite au milieu de cet amas de vêtements féminins, qui rangeais pourtant les seules affaires que je daignais porter. Nippes de filles, quoique beaucoup de mes hauts et gilets provenaient du rayon homme, discrètes et passe partout. Je fini par choisir l'heureux élu, l'accoutrement parfait pour ne pas me faire voir: un t-shirt noir ample décoré d'une image abimée de groupe de rock, un sweat à zip de la même couleur ainsi qu'un jean skinny dans le même ton, pourvu de multiples trous. Je tiens simplement à dire que je l'avais acheté intact, mais je ne suis pas vraiment du genre à m'acheter des vêtements. Je ne manquais pas d'attraper mon bonnet et mon éternel cache-bouche, des sous-vêtements et des chaussettes, ainsi que mon sac aussi vieux que mon pantalon et mes baskets inchangées depuis des années. Je sortais de mon dressing puis de ma chambre, passant dans la salle de bain adjacente pour y déposer les vêtements. À peine ma porte fermée, mon ventre cria littéralement. J'imagine que ce S.O.S découlait du fait que je n'avais pas mangé la veille au soir. Ne voulant pas préparer un déjeuner pour moi seule, j'entrepris de réveiller Rose. Je déposais le reste d'affaires que j'avais dans les mains devant sa porte et entrais sans préalable dans sa chambre. Il est vrai que je suis cruelle, elle ne se réveille normalement que dans une heure... mais j'aime l'embêter. Et j'ai faim. Et si je souffre, elle souffre. Non mais! Bel exemple de ce qu'est l'amour vache, n'est-ce pas? Enfin... elle sait que je l'aime plus que tout au monde, et elle me le rend bien. 

Je regardais la femme d'une cinquantaine d'années qui fut désignée comme un substitut de maman quelques années plus tôt, songeant à sa beauté et l'amour qu'elle m'a porté durant ces cuvées quand je me décidais enfin à la tirer des bras de Morphée. M'asseyant délicatement sur le rebord de son matelas confortable, je murmurais un petit "Rose?". Je souriais à la voir aussi paisible. Je dégageais quelques mèches de cheveux de son joli visage, marqué par les âges mais si doux et jeune à la fois. Elle à le don pour avoir une âme d'enfant, une innocence pure et une insouciance magique. Une dame adulte, qui su garder ses traits d'enfant. Un modèle à suivre. Tout mon opposé en fait. Elle me fit décrocher un sourire quand elle ouvrit ses petits yeux fatigués. 

- Il est l'heure de se lever, dis-je doucement à ma douce maternelle.

- Ma chérie, murmurât-elle. 

- Je vais faire à déjeuner, souriais-je. Ne te presse pas mais viens manger avec moi.

Son large sourire, celui que je chérissait tant, la huitième merveille du monde à mes yeux, la chose la plus précieuse pour moi, ce trésor se dessinât faiblement par son visage. La fatigue entravait encore ses mouvements, et Morphée lui tenait encore un discours. J'embrassait son front en guise de bonjour avant de me diriger vers la fenêtre.

- Attention les yeux! dis-je en tirant les rideaux.

Elle se renfrogna quelques secondes, ce qui me fit automatiquement glousser. J'ouvrais le judas afin d'aérer la pièce et réveiller Rose. Le vent s'engouffra dans la chambre avec l'odeur du jardin. Agréable atmosphère que l'odeur des massifs dont s'occupait ma "mère" à ses heures perdues. Enfin, elle se leva, sans manquer de jurer à plusieurs reprise ce qui m'amusa. Elle me suivit dans mes rires, le sien était tellement harmonieux, presque chantant. Je m'approchais de cette femme, la seule personne importante à mes yeux avec mon frère, et l'enlaça. Elle me rendit mon étreinte. Comme chaque matin pour bien commencer la journée, nous avions besoin de notre dose d'affection. Après quelques minutes dans les bras l'une de l'autre à se saluer, je décidais de laisser Rose se préparer et de descendre préparer ce déjeuné que mon estomac réclamais tant. Tout mon corps frissonna au contact de mon pied sur le marbre froid, contrastant intensément avec la douce moquette nuageuse et chaude dans laquelle je marchais quelques instants plus tôt. Je refermais la porte derrière moi, ne manquant pas de reprendre mes chaussures et mon sac de cours déposés quelques minutes au préalable devant le seuil. Je descendais prudemment les grands escaliers aux marches hautes. Je dois dire que dès le matin, ce genre de sénescence n'est pas des plus sur. Enfin, autant se le dire, c'est carrément casse-gueule. Pourtant, je ne me suis jamais rien cassé dans ces rampes. Bizarre, gauche comme je suis ici...

Je déposais, où plutôt lançais agressivement mon sac et mes chaussures devant la porte d'entrée, me dirigeant ensuite vers la cuisine. Je préparais la déjeuné -qui se résumait à des pancakes- tandis que Rose se préparait. Elle arriva au bon moment puisque je venais de déposer la dernière bectance dans le plat.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 25, 2017 ⏰

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