II

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- Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça? me plaigné-je

- Estime toi heureuse d'être bloquée avec un beau gosse comme moi, c'est une réelle chance!
Je veux dire, tu aurais pu être bloquée avec le vieux crouton du 5e!

Mon dieu. Je pense qu'il ne sortira pas vivant de cet ascenseur s'il continue son manège absolument répugnant et qui me dégoûte au plus haut point.

- Ça t'arrive de te taire? Laisse Monsieur François tranquille, il ne t'a rien demandé!
En plus, il est mille fois plus intéressant que toi.

Il sourit, encore une fois. Il passe la main dans ses cheveux bruns, comme si j'allais craquer rien qu'avec ça. J'espère qu'il sortira vite du film où il pense vivre, car je risque de gâcher son Happy End. Loin de moi l'idée d'être sensible à son soi-disant « charme ».

- Bon, jolie rousse, tu vas me dire ton prénom ou je vais devoir jouer aux devinettes?

J'ignore le surnom qu'il m'a attribué, et continue de le rejeter. Bon sang, je vais être encore plus en retard et en plus de ça, je suis coincée avec un abruti. Génial. Quel splendide début de journée. J'imagine qu'on ne peut pas demander mieux?

- Même si tu essayais de deviner, tu ne trouverais jamais mon prénom. Ne te fatigue pas.

- Ah oui? Je suis prêt à essayer, mais j'ai vraiment la flemme d'énumérer tous les prénoms féminins du monde. Aller jolie rousse, dis moi ton prénom! Je te demande pas grand chose, ajoute t-il en souriant

Je grince des dents. Il est tenace, et un peu lourd. En fait, il est juste lourd. Cet ascenseur est devenu l'Enfer, et j'ai l'impression d'être en compagnie du Diable. Enfin, un Diable très peu méchant, mais extrêmement lourdingue.

- Je te dirais mon prénom seulement si tu arrêtes de m'appeller << jolie rousse >>

Il esquisse un petit sourire. Ouais, il a gagné. Je veux juste qu'il arrête de parler, et j'espère que ce moment arrivera bientôt car mes tympans saturent.

- C'est d'accord, j'arrête.

Je lâche un soupir d'exaspération, puis, lui révèle enfin mon prénom.

- Je m'appelle Sydney. Sydney Bakers.

- J'aime bien. Sydney Bakers jolie rousse.

Je soupire en levant les yeux au ciel. Le supporter me paraît de plus en plus impossible, dans un si petit espace en plus. Il n'a absolument pas l'air timide, et c'est bien dommage. J'aurais préféré être coincée avec quelqu'un de plus discret que lui... Quelqu'un qui ne parle pas sans arrêt, quelqu'un qui n'a pas besoin de sourire toutes les dix secondes pour rien.

Quelqu'un comme moi, finalement.

- Alors, de quoi pouvons nous bien parler? dit-il

- Moi, je vais te dire quelque chose : j'aime le silence. Pas toi?

- Pas vraiment. Aller, parle-moi de toi. On est ici peut-être pour des heures, alors autant discuter! Vas-y, je t'écoute jolie rousse!

Si cet ascenseur avait une fenêtre, j'aurais déjà sauté. Il ne renonce jamais à l'idée de parler, même si je lui fais comprendre que je n'ai pas envie de le connaître ou même parler tout court.

- J'ai pas envie de te causer, alors tais-toi!

- Ouhh mais dis moi, serais-ce une tigresse que je vois là?

- La tigresse elle va te bouffer, tu vas moins faire le malin.

Pour la énième fois, il sourit. Il ne cesse de le faire, comme pour me provoquer ou je ne sais quoi. En tout cas, ça marche parfaitement : je suis prise d'envie de meurtres et il n'a plus qu'à prier pour que je puisse les contrôler.

- J'ai hâte de voir ça. répond t-il

Un silence s'installe. Enfin. Je regarde le sol, évitant de croiser son regard de peur qu'il ne reparle. Il a réussit à me mettre encore plus en rognes qu'avant, et rien que pour ca il ne mérite même pas une once de politesse.
En plus, avec son égo qui prend toute la place ici, j'arrive même plus à respirer.

- Sydney?

Mais qu'est-ce qu'il veut encore!? Putain, je sais pas si c'est moi qui vais perdre la tête ou lui qui va perdre la sienne parce que j'vais la lui couper!

- Chut,soufflais-je. J'apprécie le silence. L'absence de bruit.

- Ça fait longtemps que tu habites ici?

- Wow. Tu as réussi à formuler une phrase sans faire ton charmeur ni laisser parler ton égo. Je te félicite. me moquais-je

Il rit jaune et me repose sa question.

- Ça fait une semaine que j'habite ici. J'avais la chance de ne pas te croiser!

Ma remarque le fait rire. Pourtant, ce n'était pas sensé être drôle. J'essaye de lui prouver qu'être sociable n'est pas ma priorité, mais visiblement il ne comprend toujours pas.
On s'demande pourquoi.

- Ravi de voir qu'une aussi charmante dame réside ici!

Et voilà le retour de Monsieur Lourd. Je pense que ce surnom est parfaitement approprié pour lui, vous trouvez pas?

- Tu m'saoules.

- Moi c'est Jackson, Jackson Brooklynn. Je vis ici depuis... mh... je dirais 1 ou deux mois!

Génial. Ça va réellement changer ma vie de savoir qu'une personne aussi pathétique que lui vit dans le même immeuble que moi! Franchement, combien de fois vais-je devoir le repousser?

- Heureuse pour toi. Maintenant, veux-tu bien te taire? J'en ai marre de t'entendre parler pour rien dire!

- Forcément, je me retrouve coincé avec la seule fille qui ne m'aime pas! rit-it

Qui a crée cet Abruti? Franchement, ce mec est une catastrophe. Il ressemble aux mecs des livres, et je les connais bien. Ceux qui se croient beaux comme des Dieu, sans défaut. Pardonnez moi, mais il est loin de faire parti d'eux, même si ce n'est sûrement pas son avis.

- Tu as parfaitement raison. Je viens de cerner ta personnalité et je l'aime pas! soupirais-je

Je croise les bras sur ma poitrine et lui tourne le dos. Malheureusement, je vois sa tête de con dans le miroir en face de moi. N'y a t-il aucun moyen de le fuir? Le destin s'acharne sur moi, là. Cet cabine me paraît de plus en plus étroite, peut-être parce que je m'énerve de trop.
À qui la faute?

- Arrête de me regarder. ordonnais-je

Il me fixe et c'est terriblement énervant. Ça a le don de me déstabiliser, et je n'aime pas ça non plus. Il sait s'y prendre pour déstabiliser une fille, et je suis contente pour lui. Mais avec moi, ca ne marchera pas.

- Je ne te regarde pas.

- C'est faux. Tu me fixes depuis tout à l'heure, et ne viens pas me dire que j'hallucine.

Après un mini silence, il me répond en riant ;

- C'est juste que... Tes cheveux sont magnifiques...

 Tes cheveux sont magnifiques

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