Invincibles

chapitre un

« L'oubli n'efface pas les péchés. » Seyfoddin Mohammad Ferghani

    Mes paupières sont lourdes, pourtant je parviens quand même à les ouvrir lentement et c'est à ce moment que mon corps décide de se réveiller. Les douleurs qui émanent de mon corps en témoignent, elles ne sont pas normales. Alors, lentement je veux pencher la tête en arrière mais quelque chose bloque mon cou. Et pour cause, une minerve l'encercle. Je veux relever ma main vers mon visage mais elle aussi est bloquée par une perfusion. Sentir le produit s'infiltrer dans mes veines me dégoûte et j'en viens presque à avoir la nausée. 

    Je ne sais pas depuis combien de temps je suis dans cet endroit. D'ailleurs je ne sais même pas où je suis. Mon regard parcourt l'univers qui m'entoure et je me rends compte que je suis dans une chambre d'hôpital, chose qui ne m'avait même pas interpellé avant. Il fait sombre pourtant j'arrive parfaitement à distinguer le lit dans lequel je suis allongée, l'ambiance un peu froide de cette pièce et les objets datés qui sont à mes côtés. 

    Mais comment ai-je pu arriver là ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? J'essaye de me remémorer tout ce qui aurait pu se passer avant que je n'arrive ici. Suis-je dans un mauvais rêve ? Je vais peut-être me réveiller d'ici quelques minutes. Pourtant les douleurs me prouvent que je suis bien vivante et que je ne suis pas dans un sommeil profond. 

    La panique commence à monter dans mon corps, où sont les autres ? Est-ce que je suis seule ? Ça m'en a tout l'air jusqu'à ce qu'un cri parvienne à mes oreilles. Un hurlement comme j'en ai rarement entendu et c'est alors que je m'affole. Des voix s'élèvent derrière la porte de ma chambre mais je n'arrive pas à les comprendre. 

    Des sons de talons frappants le sol résonnent dehors, dans ma chambre et dans ma tête. Si bien, qu'une violente migraine m'atteint sans que je ne sache comment m'en débarrasser. Bon sang, mais où suis-je ? Encore une fois, je suis incapable de dire combien de temps je reste, assise sur mon lit, à frissonner de peur à chaque fois que des cris, des pleurs, ou des voix passent près de ma porte. 

    Des rayons lumineux passent à travers le rideau tiré près de ma fenêtre et je peux en déduire que le jour est en train de se lever. C'est encore après un long moment que la porte s'ouvre me faisant pousser un cri de peur et un sursaut monumental, créant alors de vives douleurs insupportables dans mon corps. 

    Un jeune garçon aux cheveux noirs et habillé d'une blouse blanche entre après avoir sursauté lui aussi, les yeux écarquillés il me regarde avant de baisser ses yeux vers sa fiche et les relever à nouveau vers moi. Un sourire éclaircit son visage avant qu'il n'ouvre la bouche. 

– Alexis Whitaker ? 

    Je hoche lentement la tête après avoir eu quelques secondes d'hésitation. Oui, c'est moi, ça je m'en souviens. 

– Pourquoi je suis ici ? je demande prudemment. 

– Tu as eu un accident de voiture, tu as été blessée et tu étais dans le coma depuis trois jours. 

    Je fronce des sourcils alors que j'essaye de repenser à cet accident que je suis censée avoir eu. Pourtant aucun souvenir ne me rappelle de ce scénario. Si ça se trouve je n'ai jamais eu d'accident et il est possible qu'il se trompe de personne, qui sait ? Et puis j'ai vraiment été dans le coma depuis trois jours ? Et pendant ces trois jours qu'est-ce qu'il s'est passé ? Si j'avais eu un accident je m'en serai souvenu tout de même. 

– Je n'ai jamais eu d'accident. 

– Hm ? il demande en regardant à nouveau son calepin. Et bien, c'est ce qui est pourtant marqué sur ta fiche.