Une lumière éclatante au loin. Le paradis? Étais-je en train de mourir? Fallait-il que je me batte pour rester dans ce monde, aussi détestable soit-il? Valait-il la peine que je prenne le risque de rester, sans même savoir ce que je pourrai devenir? Tout en moi insistait pour aller vers la lumière... enfin, presque tout. Une infime parcelle de mon âme me criait de rester, que je devais m'en sortir, apprendre où j'étais, et surtout qui j'étais. Mais cette infime partie fut vite submergée et noyée par mon envie, trop insistante, de ne plus souffrir.
La lumière grandit, et grandit encore, jusqu'à m'éblouire à un point tel que le blanc emplisse la totalité de mon champs de vision.
Un bruit aigu et désagréable. Une alarme? Peut-être. Je ne voulais pas savoir. Je souhaitais juste être en paix.
Mais il faut croire que Dieu en avait décidé autrement. En effet quand j'ouvris difficilement les yeux, je compris que la lumière n'avait rien d'imaginaire. Elle était bien là, tout autour de moi. Elle emplissait la pièce.
Je clignai des yeux afin de ne pas être aveuglé et m'habituer à la lumière ambiante.
L'alarme continuait à se faire entendre.
J'avais encore mal. Un peu moins peut être, mais toujours. Mes poumons étaient toujours en feu, mes jambes, mes bras, ma tête, mon ventre... Mon corps brûlait intégralement et je ne pouvais rien faire contre.
J'acceptai donc mon sort.
Douleur.
J'essayai de bouger. Toujours impossible. J'étais condamné à regarder le mur blanc en face duquel j'étais étendu.
Douleur.
Qu'était-il en train de m'arriver? Où me trouvais-je? Qui étais-je? Pourquoi étais-je ici? Que m'arrivait-il? Pourquoi moi? Tant de questions se bousculaient dans mon esprit, aucune n'ayant plus de réponse qu'une autre.
J'essayai d'appeler à l'aide, mais seul un râle rauque et douloureux s'échappa de ma bouche trop sèche.
Douleur.
L'envie de me laisser aller, de ne plus résister me prit à nouveau. Mes paupières lourdes ne souhaitant qu'arrêter de résister. Je me concentrai donc sur la seule chose concrète qu'il m'arrivait : douleur, douleur, douleur, douleur... ce mot que je répétai en boucle, cette réalité bien trop flagrante pour être ignorée.
J'étais torse nu, étalé sur la sol humide et glacé. Douleur.
J'avais un jean, mouillé, gelé. Douleur.
Mes pieds... je ne les sentais plus, incapable de savoir si j'étais chaussé ou non. Douleur.
Mon oreille plaquée au sol me faisait souffrir le martyre, alors que ma deuxième accueillait malgré elle le hurlement infâme de l'alarme. Douleur.
Tout ce qui pouvait retenir mon attention était le bienvenue, quelque soit son origine. Il ne fallait pas que je dorme. Il ne le fallait surtout pas.
L'alarme se tut enfin. Bonne ou mauvaise nouvelle? Je trouvai enfin un minimum de calme, mais j'avais en contrepartie une réalité en moins à laquelle m'accrocher.
Après seulement me vinrent les questions que j'aurais dû me poser plus tôt. Pourquoi une alarme avait-elle été déclenchée? Et pourquoi s'était-elle tut? Qu'arrivait-il à cet endroit? Qu'adviendrait-il de moi?
Pourquoi m'en souciais-je? Je ne me connaissait même pas, j'étais pour moi-même un parfait inconnu. Alors pourquoi diable me battais-je? L'instinct de survie. C'était probablement ce qui me maintenait encore. Quand ton esprit abandonne, ton corps lui continue.
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Tombeau
Mystery / Thriller"J'essaye de bouger, mais mon corps refuse, trop frigorifié pour m'obéir..." Je ne sais plus qui je suis. Je ne sais pas où je suis. Les seules choses dont je suis sûr sont les suivantes : J'ai froid. Je suis seul. Je vais mourir.