- Tu iras ! Tu n'as pas ton mot à dire! S'écria l'homme qui me servait accessoirement de père .
- Bien sur que si . Si je ne veux pas y aller je n'irai pas là bas ! Répondis-je sèchement.
- Aristide Ruby Elizabeth Egerton ! Tu vas y aller que tu le veuilles ou non ! Renchérit-il.
- Et pourquoi cela ?
Dois-je préciser au combien je déteste mes prénoms ? Ils sont si ridicules :" Aristide Ruby Elizabeth " Sincèrement qui irait appeler sa fille comme cela ? A part mes parents, personne !
- Par ce que ! Tu le verras bien...
Que vais-je bien pouvoir voir qui pourrait expliquer mon changement de lycée que mon père a subitement décidé en plein milieu de l'année scolaire?
- Donc tu vas aller dans ce lycée et cela dès demain ! Me hurla mon père .
- Je ne suis pas prête à partir ,je n'ai pas fait mes valises. Rétorquais-je dans une dernière tentative .
- On part ce soir! S'exclama-t-il d'une voix ferme ne laissant pas la place aux doutes .
Si vous ne l'avez toujours pas remarqué la relation que mon géniteur et moi entretenions, était plutôt tendue.
Je n'ai jamais connu ma mère étant donné qu'elle est morte peu de temps après ma naissance et mon père ... Disons que mon renfermement sur moi-même depuis aussi longtemps que je me souviennes n'aide pas vraiment à une bonne relation père/fille. Nous nous comportions plus comme des étrangers l'un envers l'autre , nous adressant la parole que par nécessitée jusqu'à ce qu'il décide de m'envoyer dans un lycée où je serais en pension à temps complet. En soit le fait de changer de lycée ne me dérangeais pas vraiment comme je n'avais aucune attache là où je me trouvais; le problème qui s'imposait à moi fut que j'allais devoir me faire une réputation qui obligerait les autres à ne pas m'approcher . Je ne pourrais pas me permettre de côtoyer quelqu'un . Vous vous demandez pourquoi? Non ce n'était pas un problème de timidité ou encore de cœur brisé. Je ne pouvais regarder personne dans les yeux plus d'environ 6 secondes ou j'avais accès à ses pensées les plus profondes . Oui vous devez vous dire que c'est impossible mais cela existe j'en suis la preuve vivante. Si je me rapprochais de quelqu'un cette personne devinerait que quelque chose était bizarre chez moi et je ne voulais que personne ne soit au courant. C'est déjà assez difficile à gérer toute seule (mon père ne le savais pas non plus ).Voilà que mon père conduit depuis 4 heures sans m'adresser un mot ce qui n'était pas pour me déplaire à vrai dire. Il m'annonça enfin que nous étions arrivés. Lorsque je vus le bâtiment qui me faisait face je me sentis tomber des nues. Moi qui pensais que cet établissement serait banal, je m'étais assurément trompée ! Devant moi se dressait un immense manoir aussi grand que majestueux .Malgré mon éblouissement soudain je ne laissais rien paraître gardant mon air froid et hautain habituel.
Une dame d'environ la quarantaine s'approcha de mon père et moi alors que nous étions plantés devant notre voiture. Arrivée à notre hauteur elle s'exclama :
- Enchantée de vous rencontrer , je suppose que vous êtes miss Egerton ?
- Oui c'est exact .
- Je suis la directrice de votre nouvel établissement ,Mme Arthur .
- J'avais cru comprendre cela .
Lorsque je parlais j'évitais en général tout contact visuel ce qui ne ne sembla pas déranger mon interlocuteur.
- Je vais vous faire visiter après avoir un peu discuté avec votre père. Vous pouvez rentrer dans le hall si vous le voulez.
- Dans ce cas là, je vous y attend.
Puis je partis en direction du bâtiment pour entrer dans ce hall. J'y fis une entrée qui attira les regards de par ma chevelure blanche et mon aura intimidant , j'évitais les yeux intrigués des lycéens qui m'entouraient et me dirigeais vers le fond de la pièce. Devant moi se trouvait une immense baie vitrée donnant sur ce qui me semblait être une cours pour les pauses des étudiants. Je me retournai vers l'entrée , croyant que la directrice venait me rejoindre suite au grincement d'une porte; mais mon regard se posa sur une paire d'yeux vairons, bleus gris tacheté de noir et miel magnifique , au lieu de détourner le regard comme prévu je me perdis dans l'immensité présente dans ces yeux... Même si je le voulais je n'arrivais plus à détacher mon regard , j'étais impuissante contre cette attraction, cette puissance, je ne pouvais que décompter jusqu'au moment où fatalement et inévitablement j'entenderais 6...5...4...3...2...1...0... Puis rien je n'entendais rien , à la place des pensées qui auraient dû résonner dans ma tête, le néant m'accueillit. Les yeux de l'inconnu disparurent ainsi que tous mes sens puis il me semble que je sombra dans un semi coma.
Lorsque mes yeux me firent l'honneur de s'ouvrirent, je pus distinguer un plafond inconnu s'élevant au dessus de ma personne . La première chose à laquelle je pensa fut les yeux de l'inconnu. Que s'était-il passé? Je me redressa passant outre la douleur qui apparut soudainement à ma tête puis observa le lieu où je me trouvais. La petite pièce était plongée dans le noir le plus complet ne m'offrant point une visibilité suffisante pour scanner la pièce. Mais je distinguais quand même l'ombre d'un bureau en bois massif et d'une immense armoire constituée du même matériaux. Une fenêtre à ma gauche laissait passer les rayons de la lune pour qu'ils puissent se jeter sur le lit où je me trouvais. Je me sentais tranquille, reposée comme si mon corps et mon esprit avaient enfin trouvés repos face à toutes leurs préoccupations habituelles, comme si j'étais apaisée. Pendant mon état de quiétude quelqu'un entra dans la pièce en allumant une lumière. Je fus d'abord éblouie puis une fois habituée je pus observer la personne devant moi. C'était une belle jeune femme rousse aux cheveux longs et aux yeux noisette , elle portait une jolie robe blanche en toile qui lui donnait un côté enfantin. Elle avança et s'assit sur le bord du lit, je ne réagissais pas, attendant qu'elle prenne la parole. Ce qu'elle fit d'un ton rassurant:
- Bonsoir Aristide , je suis Axelloria mais tu peux m'appeler Axelle .
- Bonsoir. Répondis-je presque froidement ne comprenant pas comment elle connaissait mon prénom.
- As-tu ressenti des changements sur ton corps?
- Je ne vois pas pourquoi en aurais-je senti.
- Hum disons que tu aurais pu... mais dis moi ne voudrais-tu pas te faire une toilette?
Je regarda ma tenue et effectivement ça ne serait pas de refus.
- Si cela est possible . Lançais-je neutre.
Elle se leva et récupéra quelques affaires dans l'armoire pour me les donner en m'indiquant que la salle de bain se trouvait derrière une porte que je n'avais pas vu à droite de l'armoire. La pièce était comme le reste de ce que j'avais vu c'est-à-dire grandiose. Une fois que j'eus pris une rapide douche et enfilé le jean et le t-shirt qu' Axelloria m'avait passé je la rejoignis.
- Suis-moi. Conclua-t-elle.
Je m'engagea à sa suite traversant des longs couloirs jonchés de portes puis descendant des escaliers de marbres pour enfin arriver devant d'imposantes portes encore une fois en bois massif. Nous fûmes dévisagées, toisées presque huées par toutes les personnes dans la grande salle qui devait servir de réfectoire vu les tables couvertes d'assiettes parfois vides d'autres fois pleines. Tout être vivant arpentant cette salle ne rapportait en rien au genre humain ou ne serait-ce normal. Certains portaient des ailes de plumes blanches,d'autres de noires mais aussi certaines ailes étaient comme du Crystal de couleurs variées , beaucoup dégageaient une aura froide particulièrement remarquable et quelques uns avaient des oreilles pointus ou une taille de nain. J'évitais les regards insistants et me faufilais à la suite d'Axelle dans la foule. Je sentis soudain une présence , un esprit bouillonnant prés du mien , agité et troublé. Au fond de la salle, la belle rousse s'arrêta devant une table dominant le reste du réfectoire et s'assit.
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Intouchable ou presque
ParanormalCeux qui la coutoyaient au lycée la connaissaient froide, distante et hautaine. Elle n'adressait la parole à personne. Élève brillante mais coeur de pierre voilà ce que pensaient d'elle ses camarades. Sa beauté était telle qu'elle égalait sa froide...