21.

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« Tu vas te réveiller, bon sang ! »

J'entends de vagues bruits de fond, et des hurlements graves. Sûrement ceux d'un homme. Ma tête me fait un mal de chien, comme si une profonde plaie prenait place sur mon front et torturait tout mon corps. Je ne parviens pas tout de suite à bouger tous mes membres. J'ai la sensation qu'ils sont profondément endormis. Quelle bêtise ai-je encore faite ? J'arrive à peine à réfléchir tant mon crâne me martyrise. Je suis courbaturé de partout, chaque parcelle de mon anatomie me fait souffrir. Je crois bien que je ne guérirai pas de sitôt. Oh, tiens donc ! J'entends à nouveau ces voix masculines ! Elles ne me semblent pas familières. Je tente de bouger en vain, j'ai l'impression d'être ligoté à quelque chose. Je ne peux même pas joindre mes deux mains. Quelque chose les en empêche. Soudain, une grosse masse vient s'abattre sur ma joue. Je bascule sur le côté et m'effondre sur le sol mouillé et glacial. Je lâche un bruyant gémissement de douleur. Mes pieds aussi sont impossibles à déplacer de ne serait-ce qu'un petit centimètre. Je... je pense être attaché, sur une chaise. Brusquement, je suis replacé à l'endroit initial. Mon cœur se serre quand je sens une grande main s'emparer violemment de mon bras. Je prends le risque d'ouvrir les yeux malgré la peur qui se niche peu à peu au fond de moi. Une paupière, puis la deuxième, et me voilà face à la dernière personne que j'aurais aimé voir : Jimin. Je balade mon regard tout autour de moi. A première vue je me trouve dans un entrepôt délabré, ou peut-être une cave, c'est assez sombre, je ne vois pas très bien. Je constate aussi que mon instinct avait raison, je suis bien ligoté à une chaise. Mes bras sont placés au dos du meuble, retenus par des cordes et mes chevilles sont accrochées aux pieds de ce dernier. Ma taille aussi me fait mal, le cordon qui la retient est bien trop serré.

« -Il était temps que tu te réveilles enfoiré ! C'est pas l'heure pour la sieste !, s'exclame le roux. »

Je ne réponds pas à sa provocation, et scrute les deux hommes qui l'accompagnent. Je n'en reconnais aucun. Je ne les ai jamais vus. Ils sont tous deux cagoulés, mais je peux apercevoir leur yeux. La seule différence que je peux distinguer est leur taille. Celui à droite de Jimin est beaucoup plus grand que lui, et que celui à sa gauche.

« -Je te présente SeokJin, et HoSeok. Ils sont ravis de faire ta connaissance., annonce-t-il, fièrement. »

Encore une fois, je décide d'ignorer ses paroles. Je suis déjà bien en colère de me retrouver ici. Je baisse la tête, et me remets à penser aux derniers événements qui sont arrivés avant ma venue ici. C'est alors que je me remémore mon doux moment avec JeongGuk dans la chambre de l'hôtel qu'il avait réservé. Je peux encore sentir ses baisers le long de mon cou et sur ma bouche, et aussi ses caresses sur mon torse. Cependant, un sombre souvenir vient rompre ma joie. Je me souviens que Jimin a brisé notre moment intime avec deux hommes. Sûrement les deux qui se tiennent face à moi. Soudain, l'image de Guk hurlant mon prénom à travers la pièce apparaît dans mon esprit. Je sursaute et porte mon regard sur le monstre qui continue de faire souffrir l'homme que j'aime.

« -Où est JeongGuk ?!, je hurle, et provoque un rire aigu chez mon ravisseur.

-JeongGuk est loin, très loin de toi TaeHyung., chuchote-t-il, près de mon oreille. »

Je surélève mon épaule dans l'espoir que celle-ci heurte son menton, et à mon bonheur, c'est ce qui arrive. Il jure et pose ses mains sur l'endroit ciblé. Il murmure une insulte avant de sortir précipitamment de la grande pièce. Malheureusement, les deux autres restent pour me tenir compagnie. L'inquiétude s'empare de moi, elle est beaucoup trop présente à mon goût ces derniers temps. La colère aussi. Je meurs de peur pour mon petit-copain. Et si il lui avait fait du mal physiquement ? Ou même mentalement ? Si il le détenait prisonnier quelque part, tout comme moi ? Je m'énerve seul, et je sais pertinemment que personne ne m'apportera les réponses souhaitées. Mais, je me dois au moins d'essayer.

« -Jimin vous paye combien pour blesser deux inconnus ?, je les questionne, en guise de provocation.

-Beaucoup plus que tu ne peux imaginer., réponds aussitôt le plus grand.

-Vous aimez torturer les autres pour de l'argent ? Vous êtes des lâches, tout comme votre connard de soi-disant patron ?, dis-je, en sous-entendant Jimin.

-T'es qu'une tapette, t'aimes les queues, alors, je compte pas cela comme de la torture., rétorque à nouveau le plus grand. »

Le petit n'a pas l'air de vouloir parler. Aurais-je affaire à pauvre petit timide et trouillard qui se cache derrière ses amis violents ? La réflexion de son collègue ne m'irrite même pas une seule seconde, je suis bien trop préoccupé à savoir ce qu'il en est pour JeongGuk.

« -Votre ami Jimin raffole des bites lui aussi., je lâche.

-Oui. Mais lui, il nous paye.

-Vous savez où est le mec que vous avez emporté dans la chambre d'hôtel ?, je demande, naïvement.

-On s'est juste contenté de le mettre dans la voiture à Jimin. Après ça, on t'a ramené ici. On sait pas où est ta pute., braille SeokJin. »

Inutile de rétorquer ou de les insulter, je ne suis définitivement pas en position pour les battre de toute façon. Seul et ligoté contre deux hommes, je ne fais pas le poids. Je dois surtout ne pas céder à la panique, cela serait beaucoup trop débile de ma part, et je ne ferais qu'accumuler les problèmes. La chose que je dois faire pour l'instant c'est réfléchir à un moyen de m'enfuir d'ici. Bien que je me doute que cela sera loin d'être facile. Le terrible homme à la chevelure rousse ne tarde pas à revenir parmi nous, à mon grand désespoir. Voir son visage parfait sans imperfection, et entendre ses provocations puériles me donnent la nausée. Comme si j'avais besoin de cela en ce moment-même...

« -Je crois que tu n'as pas très bien pigé ce qu'il t'arrive. Je te détiens en otage TaeHyung. Alors, tu ferais mieux de ne pas me provoquer ou je peux te faire subir toutes les choses que tu ne voudrais pas subir. C'est moi qui commande, et les deux armoires à glace que tu vois derrière moi sont prêts à te faire souffrir coûte que coûte. Alors, soit tu te comportes comme un gentil petit chien et tu coopères, soit tu le regretteras, et non seulement tu souffriras, mais aussi JeongGuk., explique-t-il, sur un ton ferme, ce qui a le don de m'agacer.

-Comment tu peux faire autant de mal à l'homme que tu aimes Jimin ? Tu ne l'aimes pas vraiment pour lui faire vivre cela !, je lance. »

Il se raidit à l'entente de mes mots. Ai-je été un peu trop fort, trop franc, trop direct ? Tant mieux ! Ses traits se durcissent, et il me plonge son profond regard noir dans le mien.

« -Tu n'es personne pour dire cela. Bien sûr que je l'aime, mais, c'est un criminel. Il doit payer pour ce qu'il a fait à son pauvre père. Et, je ne fais cela que pour son bien, pour le soulager de ses tourments qu'il s'inflige. Il se sent coupable depuis tant d'années, alors maintenant, je lui fais payer sa dette. Il le comprend parfaitement, et me remercie d'ailleurs., ment-il.

-Jimin. JeongGuk ne t'aime plus désormais, il a tourné la page. Il est tombé amoureux de moi. »

de daegu à busan | vkookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant