Comme d'habitude, je me suis assise sur un banc au fond d'un parc abandonné ,où plus personne n'y vient, et oui les gens préfèrent les grands espaces équipés de distributeurs automatiques, de fontaines et de toutes ces choses inutiles qui obstruassent le silence que j'aime, j'ai choisi mon banc préféré exactement où les buissons sont plus nombreux, plus verts ,où les arbres sont grands et majestueux, je viens ici tout les jours et tous les jours je l'attends.
Le parc est petit, mignon, à deux kilomètre de ma maison ,l'air y est doux et les roses aussi belles que les tulipes
Je me suis toujours demandée à quoi il ressemblait, je l'attendais du matin au soir, je n'ai jamais perdu espoir. En hiver, en été, que je porte des écharpes ou des décolletés, j'y suis toujours allée et j'ai toujours attendu, attendu et attendu.
En fait, je n'ai jamais compris pourquoi je venais ici, je n'ai jamais saisi le fait de m'assoir ici, sur ce banc et de guetter son arrivée ,je ressentais sa présence quelquefois et pendant ces quelquefois je me retournais pour voir si ,comme par magie, il ne se cacherait pas derrière un buisson, un tronc d'arbre ou s'il était juste derrière moi, sur le point de crier : « surprise ! » . Ah! Que ces mots m'envelopperaient de joie ...je crois.
Je suis ridicule, voire trop naïve, me diriez vous !
Mon parc est la plus part du temps désert, il ne comte que des plantations de fleur envahies par un tas d'herbe. À ma droite, une vieille statue avec quelques mauvaises herbes autours, mes pieds étaient couverts par un gazon non tendu depuis des mois, les buissons aussi étaient énormes et sans aucune forme précise, mais vous savez dans ce pauvre et malheureux parc il faisait bon , j'y passe toutes mes journées à regarder le ciel ; parfois gris, parfois bleu et parfois noir ,des personnes passent rarement par ici .C'est les couples qui y sont moins rares
Franchement je n'ai jamais compris le mécanisme de l'amour, le fait d'aimer quelqu'un, le désirer le chérir ...
Je ne suis pas triste, enfin je crois
Des fois je me sens seule je l'admets, sinon, je ne pleure jamais .
Aujourd'hui il fait plus frais que d'habitude, une douce brise enveloppe l'endroit où je me trouvais c'était l'automne et les serf volant ont pris la voix des aires, le ciel boudait il était pâle et tout rabougri, oh et des feuilles arc en ciel tournoyaient un peu partout ,je me sentais bien ,tellement bien que je souris à pleine dent en basculant mes pieds de droite à gauche.
Comme une enfant je riais les bras ouverts en pensant que peut être oui, peut être aujourd'hui je ne serai plus obligée d'attendre, je m'arrête ensuite dans ma lancé quand je les ai vus
Ils avaient l'air tellement heureux là, main dans la main à se regarder, à se sourire bêtement ,à se toucher, à se dévisager à se ...à s'aimer !
J'ai toujours adoré les histoires d'amour c'est comme une addiction, une obsession une sorte de drogue. Toutefois, je n'ai prêté attention qu'à une seul chose ; la niaiserie du monde et la persistance de l'être humain à voir l'amour tel un pouvoir magique, une sacralité, un sentiment pure, surnaturel , précieux et inconvontionnel entre deux êtres.
Grotesque ,grotesque, GROTESQUE !
Pourquoi je m'énerve ? Car nous nous acharnons sur un pauvre sentiment en lui mettant sur le dos tous les maux de la terre. Combien de chagrins d'amour existent-ils sur cette planète à la noix ?
Toutes ces lettres imbibées de larmes, tous ces statuts facebook arrosés de haine et de jalousie numérique, toutes ces photos brulées à contre cœur, tous ces mots plein de rancœur,tous ces « je te déteste », ces « je t'aime » ... il faut que j'arrête...
Je suis un peu dure ma fois, très même, que voulez vous ?
Mais que voulez vous ? L'amour ,tant convoité, n'est-il pas avant tout une habitude ? On s'habitue tellement à une personne, à ses gestes, ses paroles, on se persuade petit à petit inconsciemment même que cette personne est notre idéale, notre petit miracle, la seule qui pourra à jamais nous comprendre, la seule, la seule !Non, elle n'est pas la seule ,non il ya d'autres âmes qui pourraient aussi bien être les bonnes. Pourquoi alors ? Pourquoi notre esprit est si juvénile, si stupide même.âgé de 100 ans ?
On dit souvent que L'amour est aveugle !Moi je dis qu'il est juste myope, il suffit de porter des lunettes pour voir la vérité dont on a si peur
Pourquoi espérons-nous encore et encore que cet homme ou femme surviendra de nulle part avec son étalon, son âne ou son satané cheval !
Ah le vent se fait plus fort, il n'est pas encore là !
Mon sixième sens m'a trompée, il ne viendra pas.
Tant pis j'attendrai encore...
Ah je fais des préjugés, je critique quelque chose que je n'ai nullement expérimentée. Cependant, je sais ,je sais au plus profond de moi, j'ai la certitude que j'ai raison, oui, j'ai raison et pourquoi je n'aurai pas rasion ? La preuve est là, juste là : une bague piétinée, un bouquet fané, piètre symbole d'une émotion dont on sait peu de choses.
On me reproche mon mépris pour cette mascarade, je ne fais pas partie de ce bal masqué, je n'en ferai peut être jamais partie. Passer sa vie à porter un déguisement pour plaire à celui ou celle qu'on croit aimer, très peu pour moi.
Pourtant je suis là à l'attendre, illogique !
Notre monde est illogique de toute manière. Combien de fois êtes- vous tombés amoureux, combien de fois vous êtes vous :dit est ce que j'aime vraiment cette personne, est ce que je ne me serai pas trompé ,est ce seulement nos corps qui s'aiment
est ce que...
Détrompez- vous, moi aussi ,moi aussi j'aurai voulu aimer ,partager mes souvenir, tenir chaleureusement une main et me dire que jamais je ne la lâcherai pour le faire quand même
J'aurai voulu embrasser avec fougue , j'aurai voulu prendre quelqu'un dans mes bras et jurer que je resterai toujours à ses cotés
Combien de fois j'ai serré mon oreiller en me demandant qu'est ce que ce verbe que je n'arrive pas à conjuguer ...qu'est ce qu'aimer ?
j'ai vu des gens pleurer pour ce sentiment
J'en ai vu vivre et mourir. Je les ai vu fondre à la chandelle...
En tout cas j'ai eu le cœur brisé par ce qu'on dessinait si bien dans ces vieux contes de fée
Il n'est pas venu ,la nuit est tombée ,les couleurs du parc se sont dissipées.
Je me suis alors levée , je ne retournerai peut être plus ici ,j'ai regardé une dernière fois l'horizon étoilé en soupirant
Il n'est pas venu aujourd'hui non plus
L'amour n'est jamais venu à ma rencontre
Moi ,je ne l'attend plus
plus jamais je ne retournerai m'asseoir sur ce banc au fond de mon parc