Ça commence par des mots

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Pour ouvrir le bal avec ce recueil, je vous propose une song-fic. La musique étant "Ça commence par des mots" de la fabuleuse Mr Yéyé, je vous laisse avec ceci. Passez une agréable lecture, laisser un vote et donnez moi votre avis, je lis tous les commentaires !

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Encore des dents cassées,

Et encore des fractures,

Encore des yeux baissés

Par peur d'autres points de sutures,

J'avais allumé la télé, et comme tous les midis, on a le droit à un discours politique de la droite. Et comme toujours, ces discours me méprise. Je viens de fuir un pays à cause de la guerre, en arrivant en France je n'imaginais pas que l'on puisse me haïr parce que j'ai voulu sauver ma peau, faire des études comme tout le monde, réussir ma vie, et avoir des enfants qui pourront grandir dans la paix.

Avec le printemps

Vient le temps des récoltes,

Toute la haine que tu sèmes

Dans l'esprit de ceux qui votent,

Mais non, il a fallu que des personnes politiques jugent que nous, les migrants, sommes des problèmes de la France, qui ne devraient pas venir ici, que l'on devrait retourner dans notre pays subir la guerre et la violence, et pour ce fait ils font un discours pour bourrer le crâne des Français en leurs disant que nous sommes l'origine de tous leurs malheurs, et qu'à cause de nous, la France va mal.

Ne tombe malheureusement pas

Dans l'oreille des sourds

Et bien évidemment, une grande communauté de racistes s'est ralliée à eux, commençant à nous railler à leur tour, écoutant leurs futur président comme si c'était le Dieu suprême, ou le nouveau super-héros qui va les sauver. Et ce dernier n'hésite pas à continuer, promettant une France meilleur, sans migrants, sans dette, sans problème... Notre famille n'a pas les moyens de déménager, migrer ailleurs, on a vécu des choses horribles et traumatisantes avant de venir en France, nous voulions la paix, mais nous ne l'avons pas.

Vos discours coûtent cher,

Ce sont nos vies qui les payent,

J'ai commencé à déprimer. Quand je voit le nombre de votant à l'extrême droite, et que cette dernière est passée au premier tour, j'ai vraiment paniqué. Je ne veux pas revivre ce que j'ai vécu, je ne veux pas connaître à nouveau la douleur que j'ai connu, je refuse de subir une expulsion après tout ce que l'on a endurer.

Dans les colonnes des faits divers,

Comme si tu y écrivais toi-même

Le nom de nos sœurs et de nos frères,

Jusqu'où iras-tu pour nourrir ta carrière ?

Alourdiras-tu encore le bilan de ta chasse aux sorcières ?

Les discours s'enchaînent, de plus en plus méprisant. Ils pointent du doigts les migrants, les étrangers, les homosexuels, les femmes voilées, les femmes tout court finalement, ils parlent de rétablir la peine de mort... Et plus ils étalent leurs haines, plus ils récoltent des votes, je ne pensais pas que les français pouvaient êtres aussi cruels, aveugles, manipulables ou bien même ignorant. Comment la justice peut les laisser parler ainsi à une heure de grande écoute alors que tout citoyen peut subir une peine s'il répète les même mots ? Où est la justice ?

Encore du sang par terre,

Encore une victime,

Encore une famille détruite

Par de vaillants anonymes,

Les élections présidentielles approchent dangereusement, et j'ai réellement peur. Je regarde le vide comme si j'allais sauter. Je veux sauter, mais j'attend. Finalement j'espère que quelque part, les Français se réveilleront et décideront de ne pas voter pour la droite. Donc j'attend, et avec un peu de chance, ce parti politique ne gagnera pas.

Tes manœuvres politiques

Pour flatter le français moyen,

Confortent le fanatique

Qui se croit du côté du bien.

La haine, voilà ce que le Français ressent. Et ils l'ont bien compris aux présidentielles. Mais désormais ils voient les Français comme l'Eden, ils les flattent, les caresses dans le sens du poil, et leurs fait croire qu'ils ont les bonnes pensées. Et le Français, tel un mouton, va aveuglement suivre tout ce qu'on lui dit.

Ça commence par des mots,

Ça finit par des morts,

Les élections sont terminées. L'extrême droite est passée. Après avoir pleuré une bonne heure, je me suis dit que c'était le moment. Je regarde ma famille, encore tétanisée par ce qu'ils ont vu à la télévision, aussi pâles que les pages de mon cahier. J'ouvre la fenêtre. Habitant au huitième étage d'un immeuble à Lyon, je suis en plein centre-ville. Je respire un grand coup l'air, appréciant encore ce sentiment de vivre, puis j'expire avec lenteur, avant de reprendre une respiration normale. Je ne me retourne pas. Avant que l'on me pose des questions, je décide de sauter. Je fait mon Saut de l'Ange, je déploie mes ailes pour m'envoler je ne sais où, voir si le Paradis existe, et fuir la haine. Les cieux m'accueillent à bras ouverts, et je garde toujours un œil sur ma tendre famille. Je m'excuse de vous avoir abandonnés, mais je devais quitter ce monde. Je ne pouvais pas vous l'expliquer de mon vivant, alors je vous demande de comprendre mon geste.

Dis moi pourquoi la honte

Ne t'as pas étranglée encore ?

T'es fier de toi, Mr le Président ? Grâce à toi, je ne suis plus là, et ma famille est détruite. Tout cela à cause de votre haine, votre mépris, vos discours, vos votant, vos promesses.

Tu méprises nos amours,

Et la couleur de nos peaux,

Où est passée ma France

Unie sous un même drapeau ?

Aujourd'hui, les Français semblent regretter leurs choix stupide. Mais ils ne savent pas la grandeur de leur erreur, ils ne savent pas à quel point c'est grave. C'est difficile de s'imaginer cela quand on est Français, blancs, appartenant à une classe sociale aisée, hétérosexuel, cisgenre, et quand on est un homme.

Bande d'irresponsables,

Intolérants décomplexés,

Tes mots sont lourds de sens

Les as tu seulement pesés ?

Le président, lui, ne regrette rien. Il est fier, élu, et dirigeant de la France. Il ricane dans son coin, heureux d'avoir gagné, et tient ses promesses, lui, il met bien en places toutes ses manœuvres malveillantes, et se frotte les mains à l'idée même qu'il a un fabuleux pouvoir bien destructeur.

Chaque slogan dans un micro,

Se répercute au dehors,

Ça commence par des mots,

Ça finit par des morts.

Il y a un un énorme taux de suicide après les élections présidentielles, une vague monstrueuse de morts, des cadavres s'enchaînant refusant à leurs tour le triste sort qui leurs été réservé. Tout cela à cause d'une France stupide, s'amusant à jouer les SS, prônant l'intolérance comme c'est pas permis. Merci les votant de droite, merci monsieur le Présidents, vous êtes des meurtriers, et vous avez les mains tâchées de sang.

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AVERTISSEMENT: Je n'incite en aucun cas au suicide ! Si vous avez des soucis, sachez que je suis toujours là pour parler ! Ne passez jamais à l'acte, ce n'est pas bien. Et votez correctement.

Recueil d'OS (C'est rigolo stp lis moi j'ai pas d'ami)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant