Chapitre septième

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L'odeur du chocolat chaud me tire de mon lit. J'enfile un pull et un jean puis me rends dans la salle de bain. Je regarde ma trousse a maquillage et réfléchis. Aujourd'hui est le jour J, je dois réussir a faire croire à mes parents que je suis très fatiguée. Donc, pas de mascara, poudre et tout le tralala pour aujourd'hui. Place à l'ombre a paupière couleur sombre et au fond de teint clair. Je prends ma palette de fard et m'applique un peu de gris foncé sur mes petites cernes pour les accentuer, je mets ensuite du fond de teint afin d'avoir une mine blanche. Je m'éloigne du miroir et regarde le résultat : Pauvre de moi, le trop-plein de travail me rends malade. Je glousse, ma mère va tomber dans mon piège en pensant que sa petite chérie est en manque de vitamine D.

Je descend et dis bonjour à mes parents avant de m'installer à table.

- Oh mon dieu Alana tu as une mine affreuse, s'exclame ma mère en mettant sa main sur mon front pour vérifier ma température. Tu es sûre que ça va ?

- Justement, j'allais vous en parler. Je ne me sens pas super bien depuis quelques jours, je penses qu'on nous donnes trop de travail au lycée...

J'ai à peine finis ma phrase que je regrette, ne suis je pas allée trop vite ?

- Je pense que tu devrais poser des vacances, me réponds ma mère.

Je cache mon immense joie en me mordant les lèvres et hoche la tête.

- Pose deux semaines et tu iras mieux après ma chérie, propose ma mère.

- Je pensais plutôt à deux mois...

- Deux mois ?! Mais c'est beaucoup non ?

- J'aimerais partir avec quelques amis au soleil afin de reprendre de l'énergie pour le reste de l'année. Je pense que deux mois c'est parfait, ni trop peu, ni trop long.

Après une vingtaine de minutes de négociation avec ma mère, cette dernière regarde mon père qui ne s'était contenté que d'hocher la tête jusqu'a présent. " Qu'en penses-tu", lui demande t-elle.

- Je pense qu'on devrait lui accorder ces deux mois de vacances. Après tout, elle est jeune, s'exclame t-il en me souriant.

Je lui rends son sourire et leur dis que je monte dans ma chambre préparer mes valises.

Je sors mon sac de voyage Louis Vuitton et commence à le remplir de vêtements quand j'entends toquer à la porte.

" Entrez". La porte s'ouvre sur mon père. " Besoin d'aide ? ", s'exclame t-il.

- Alors, deux mois de vacances hein ? Où comptes-tu aller, demande t-il en me montrant un jean pour savoir si je l'emporte.

- Mélissa, Jared et Hugo ont dejà reservé un hôtel au bord de la mer.

Je fouille dans mon bureau à la recherche d'un prospectus et lui tends. Je ne lui mens qu'à moitié : mes amis m'ont bien proposés de partir avec eux dans cet hôtel, mais j'ai décliné l'offre et eux y sont en ce moment même. Mon père le lit avec attention et s'exclame :

- Alana, d'un père à sa fille, donnes moi la vrai version.

- Mais, fis je déroutée, c'est la vérité. Tu peux appeler les parents de Mélissa, ils te le confirmeront.

Mentir à mon père me fait mal au coeur, mais il le faut.

- Non, je préfère te croire plutôt que croire un parent que j'ai vu trois fois dans mon entière vie.

Je pousse un petit soupir de soulagement, qu'il n'entend, heureusement, pas.

- Tu comptes partir quand ?

- Dès que ma valise sera finie, je vais prendre un taxi pour qu'il me conduise à l'aéroport.

- Tu as besoins d'argent , s'inquieta mon père. Je vais chercher mon porte-feuille et t'en donner..

- Papa ! C'est bon, j'économise depuis trois ans, j'ai assez d'argent, le coupais-je.

- Mais s'il t'en manques, tu sais pour vivre deux mois sans manquer de rien c'est dur. Je vais le chercher je reviens.

Il sortit de ma chambre. Je prends ma trousse de maquillage et la mets dans ma valise, quand j'aperçois sur le rebord de ma table de chevet le bracelet que Jules m'a offert. Je m'en empare sans hésiter et je me l'accroche au poignet. Je prends quelques photos de famille et les fourre dans le sac. En les choisissant, je tombe sur une photo de Jules me serrant dans ses bras. Je la regarde longuement avant de choisir de l'emmener également avec moi. On avait l'air tellement amoureux ce jour là.
- Mais ne t'inquiètes pas, murmurais-je pour moi même, dans pas longtemps on sera de nouveau ensemble.
C'est à ce moment là que mon père choisit pour entrer.
- Tu parles toute seule, se moqua t-il.
- Absolument pas, je...
- Ne te fatigue pas pour trouver des excuses, elles sont toutes les unes plus farfelues que les autres.
Il éclate de rire pour appuyer ses paroles. Je secoue la tête, faisant mine d'être désespérée alors qu'intérieurement j'explose de rire.
- Tiens prends ça, me dis mon père en me tendant une liasse de billets. Et fait attention a ne pas perdre cet argent en le dépensant inutilement ma chérie.
Il me prit dans ses bras et un renifla.
- Oh non, dis je en essayant de me maîtriser pour ne pas éclater de rire. Tu ne pleures pas quand même ?
Il s'écarta de moi et je pus voir une larme couler sur sa joue qu'il essuya furtivement.
- Non, se défendit il, j'ai... Coupé un oignon en descendant.
- On sait de qui je tiens mon talent de menteuse, m'exclamais je en explosant de rire avec lui. 

Une heure et demie plus tard, je me tenais dans l'entrée, fin prête pour " partir en vacances ". Le klaxon du taxi que ma mère avait appelé pour me conduire à la gare retentit dans la maison. Mes parents avaient verifiés le sois-disant itinéraire sur un ordinateur dans le salon pendant que dans ma chambre je regardais l'adresse du Hotboat sur mon portable. 

- Je dois y aller, dis je en embrassant mes parents puis j'ouvris la porte, le sac de voyage à la main. 

Sans surprise, ma mère versa une larme en me disant de " faire attention à moi ", le discours habituel quoi. Elle pris mon sac et le déposa dans le coffre du taxi pendant que je m'installais sur la banquette arrière. Mon père demanda au chauffeur de conduire direction la gare. Puis vint le moment ou le taxi démarra et que ma mère fondit en larmes dans les bras de mon père qui, étonnamment, pleurait aussi. 

Une fois la taxi arrivé au bout de la rue je lui dis : " Changement de plan, pouvez vous me conduire au 126 avenue de Versailles s'il vous plaît ". 

Le chauffeur haussa les sourcils dans le rétroviseur puis rentra la nouvelle adresse dans le GPS. Pendant que moi, je souriais bêtement en pensant que l'aventure commençais enfin. 

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 28, 2014 ⏰

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