OS 1: Valse hivernale

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Elle était là, seule dans un désert glacé. Le paysage qui il y a peu encore, arborait fièrement les couleurs de l'automne avec ses arbres dont les feuillages rougeoyant semblaient s'enflammer, ce paysage même avait désormais revêtu son blanc manteau neigeux et immaculé. Elle tournoyait, valsait au milieu du ballet gracieux des flocons d'argent qui tournoyaient tout autour d'elle dans la bise hivernale. Semblant de moquait du froid, elle lui riait au nez, d'un rire doux et cristallin, raisonnant comme des échos depuis le lointain.

Je l'avais toujours regardé de loin, cette frêle jeune fille qu'on pouvait comparer à une fleur délicate et fragile. La joie personnifiée dans ce monde empli d'horreur. Malgré la misère elle gardait le sourire dans ce monde détruit par l'Homme. Elle était ce rayon de Soleil qui perçait les nuages, brisant les ténèbres de notre petit village, que longtemps, j'ai cru abandonné par la vie elle même. Elle était cette lumière, qui nous irradiait de sa joie et de son courage. Un papillon dont les couleurs coloraient ce monde gris et terne.

Dans sa danse, elle fut touché par un doux rayon de lumière lunaire. Cette lumière l'entourait tel un halo protecteur, lui conférant une beauté lumineuse et fantomatique. J'étais là, agenouillé, la regardant avec émerveillement. Elle, elle ne me voyait pas. Elle était hors de portée, si inaccessible... C'était une princesse et je n'étais qu'un serviteur à ses pieds comme tant d'autres. Prisonnier de sa tendre et innocente beauté. Elle m'apparaissait à cet instant comme un ange tombé du ciel. Je la regardais sans mot dire, le cœur serré. Elle semblait si libre, si heureuse....

Soudain, dans un mouvement aussi gracieux et léger que le battement d'une aile de papillon elle se trouve vers moi. Les mains jointes comme si elle priait, serrées contre sa poitrine, des larmes perlant le long de ses cils avant de rouler sur ses joues, laissant sur leur passage de longs sillons humides. Elle souriait également, d'un​sourire indescriptible. Je plongeais mon regard dans le sien, cherchant à grandes peines cette étincelle de vie et de joie qui brillait habituellement dans ses yeux. Je la trouvais finalement, tout au fond, bien dissimulée sous la brume larmoyante. Elle ne cessait de décroître.

Elle ouvrit la bouche, semblant s'adresser à moi. Cependant aucun son ne me parvenait. C'était comme si le vent avait emporté sa voix, en dispersant les éclats aux quatre coins de la vallée. Là, seule dans cette vaste plaine, elle s'arrêta de danser pour la dernière fois. Elle inclina la tête comme pour me saluer, souriant toujours. Puis, elle leva les yeux au ciel qui se dégagea au dessus d'elle, laissant apercevoir les étoiles qui brillaient de mille feux. Elle aimait le ciel, elle lui souriait. La valse des flocons qui lui tournaient autour commença à croître, s'intensifiant toujours plus par l'arrivée de nouveaux flocons, jusqu'à ce que je ne puisse plus la voir. Quand la tempête cessa et que le ciel entier se dégagea, elle avait disparu. "Elle est partie..." Cette pensée tournait en boucle dans mon esprit, mêlant le soulagement à l'amertume. Je baissais mon regard larmoyant vers le corps sans vie dans mes bras.

Peut-être pourrait-elle enfin connaître la paix et le bonheur maintenant...Elle qui n'avait connu que la misère toute sa vie, peut-être aurait-elle enfin la vie qu'elle méritait. Elle ne jamais eu de chance dans la vie. Elle était née trop tôt, dans un monde trop sombre, dans une vie qu'elle ne méritait pas. Elle qui était si noble de cœur et d'âme était née miséreuse, alors que moi qui étais de noble ascendance, j'étais si misérable. Elle s'était éteinte telle l'étoile qu'elle était, certes trop tôt, mais je veillerai à ce qu'on ne l'oublie pas. Moi je mourrai dans l'ombre, dans son ombre. Mais peu importe qu'on n'oublie temps que son souvenir perdure. J'avais vu en cette fille du peuple une véritable reine...

Morte de froid à seulement 20 ans, que la vie était cruelle d'ainsi lui couper les ailes, et que les parques étaient vils d'ainsi couper le fil de la vie d'une jeune femme qui ne désirait et ne demandait qu'une chose, vivre....

Je m'allongeais dans la neige, serrant le corps frêle de la jeune fille dans mes bras, fermant les yeux et attendant que la mort ne vienne m'emporter à mon tour. Ce ne fut pas long et bientôt moi aussi je quittais ce monde pour rejoindre mon aimée.

La neige enseveli les deux jeunes gens enlacés​ et jamais leurs corps ne furent retrouver. À la place, quand revint le printemps, on trouva là où ils avaient tous deux poussé leur dernier soupir et trouvé le repos éternel, un cerisier magnifique et fleuri. Depuis ce jour chaque fois que l'on voit les pétales du cerisier tomber comme une neige de printemps on repense à ces deux jeunes gens et jamais on ne les oublia. Les pétales encore aujourd'hui continue de tomber après chaque floraison comme la neige, faisant perdurer leur souvenir.

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NDA: Et voilà le premier OS de ce recueil. En espérant qu'il plaira à ceux qui le liront et qu'il fera réfléchir. Cette histoire est triste certes mais même si ce n'est que de la fiction cela peut arriver en vrai. Alors aidez votre prochain si cette histoire vois touche, dites vous qu'on n'est pas tous comme la jeune fille mais qu'on peut tous avoir besoin d'aide à un moment ou l'autre de sa vie. 🌸

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⏰ Dernière mise à jour : May 07, 2017 ⏰

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