Wanderer

Chapitre 5☆

Les jours de ces magnifiques vacances défilent bien plus vite que prévu. A tel point qu'il ne reste plus qu'une semaine avant notre retour en France. J'évite d'y penser. De toutes façons, de retour en France, il restera encore un moi de vacances, que moi et mon frère allons passer en Belgique, dans la famille de mon père. Mais ce n'est pas quitter l'Espagne qui me dérange le plus. Je l'avoue, ce qui me dérange vraiment au point de redouter notre départ, c'est bien de quitter Levi. D'ailleurs, Levi, parlons-en. Depuis la soirée sur la plage de la dernière fois, on s'est encore un peu parlé. Rien d'incroyable, notre "relation" n'a pas vraiment évoluée, il m'appelle toujours "gamine", et est toujours le même : sérieux, autoritaire, et affreusement attirant. Il ne m'a pas parlé de son passé. Nos discutions étaient brèves, mais j'aime tellement quand il me parle ! Bon, faut que j'arrête de parler de lui, ça devient grave de penser à lui H24. Et puis, si ça se trouve il ne me considère que comme sa petite sœur de cœur, ou un truc comme ça.

Depuis le début de ces vacances, celles-ci se sont résumées à du repos, du bronzage sur la plage, des baignades, des visites, du beach volley, et bien entendu je continue à voir Mila, pratiquement tous les jours. En France, elle habite dans le sud, alors que moi je suis plus du Nord-Ouest, alors on sait qu'on ne se reverra sans doutes jamais après. Pourtant, je l'aimais vraiment bien, elle aussi va me manquer...Donc on profite un maximum du temps qu'il nous reste.

Ma mère me réveille plus tôt que d'habitude ce matin, et elle m'annonce qu'on va au zoo aujourd'hui. je me prépare donc, me maquille et m'habille, prend mon petit déjeuné, et on part. Arrivés là bas, on paye nos billets et on commence la visite. Je voyais pas vraiment l'intérêt d'aller au zoo en Espagne alors qu'on en avait en France, mais bon...c'était vachement sympa quand même. On a vu pleins de choses, des tigres, des otaries, et j'ai adoré les koalas. Le midi, on a pique-niqué tranquillement dans le zoo. Puis, on a vu d'autres animaux. Je trouvais ça presque triste de voir l'ours enfermé dans une cage manifestement trop petite pour lui, il tournait en rond et on voyait qu'il commençait à en devenir fou...je restais donc un moment à le regarder, j'avais tellement pitié. Les rires de deux filles de mon âge environ me tirèrent de mes pensées, je tourna la tête vers elles. L'une d'elle était en train de dire à l'autre : "Ho regarde, il est vraiment trop con cet ours !" Et elle éclatèrent de rire à nouveau, ce qui me mis dans une colère noire. Elles se prenaient pour qui ? Sans réfléchir plus que ça, je me mis devant elles et leur balança :

"Et toi, tu crois pas que t'es un peu conne à dire des trucs comme ça ? Ce pauvre ours n'est pas con, il devient juste fou d'être enfermé dans une cage à longueur de journée comme ça, mais ça n'a pas dû te traverser l'esprit, j'imagine qu'il n'y a pas grand chose qui te traverse l'esprit d'ailleurs ! Écoute, le jour où tu seras enfermée dans une cage trop petite sous les regards de centaines de personnes qui viennent te voir tous les jours et qu'on ne te nourrira que très peu, qu'on te considèrera comme un objet qui ne sert qu'à ramener du fric, que tu seras maltraitée, sur le point de devenir folle, on en reparlera, mais pour l'instant t'as qu'une chose à faire et c'est de fermer ta gueule !"

Elle a été tellement surprise par mon intervention soudaine qu'elle en resta bouche-bée, et son amie aussi. Tout le monde s'était retourné, j'entendis même des approbations, mais je me fichais de ce que pensaient les autres, je voulais juste que cette fille comprenne, et je crois que maintenant, elle avait compris. Je n'attendis même pas sa réponse parce que je savais que même si j'avais raison, elle refusera de l'admettre et allait me saouler, je tourna donc les talons et parti. Tiens, les autres n'étaient plus là d'ailleurs. Tant pis, le plus important était de partir le plus loin possible pour rester crédible envers cette fille ! XD Je marcha donc sur un chemin sans savoir où il menait, ni même si les autres étaient partis par là. Je n'avais pas de plan, et j'avais laissé mon portable à l'hôtel ce matin. Je commençais donc à vagabonder dans le zoo à la recherche de ma mère, mon frère, Luc et Levi. 10 minutes passèrent, puis 20, puis 30, et aucunes nouvelles des autres. D'accord donc ils n'avaient même pas eu l'idée d'aller à l'entrée du parc pour demander à faire une annonce dans le zoo...suis-je vraiment aimée ? Je me le demande bien ! Peut - être qu'ils ne me cherchent même pas...Bon, j'arrête de dire des conneries, évidemment qu'ils me cherchent.