Dix minutes ! Dix minutes que j'errais seule dans la forêt, tentant désespérément de retrouver mon chemin.
Je commençais à m'affoler. Je continuais malgré tout à avancer lorsque j'entendis une branche craquer derrière moi.
Je me retournais vivement.
Une ombre s'enfuit, mon rythme cardiaque s'accéléra.
Je me mis à courir. Quelques minutes plus tard je trébuchais sur les racines.
Je tombais au sol. Heureusement pour moi, mes genoux et la paume de mes mains amortirent le choc.
Je levais le regard et tombais nez à nez avec une grande bâtisse. Elle se dressait au centre d'un labyrinthe formé de hais. Je fis le tour de ce dernier après m'être relevée. Je ne trouvais qu'une seule et unique entrée, une porte taillée dans cette muraille verdoyante.
J'hésitais à m'aventurer dans cet endroit sinistre. Et si je me perdais ?
Cependant cette demeure était ma seule chance d'avoir un abri pour la nuit, car cela m'étonnerais que je trouve, avant le coucher du soleil, dans la forêt, une maisonnette accueillante.
Dans le labyrinthe, j'eus comme l'impression d'être suivie. Le vent rasait le sol, me faisant frissonner.
Après de longues minutes et une dizaine de chemins différents empruntés, j'arrivais enfin devant l'entrée de la bâtisse.
Je montais les quelques marches qui me séparaient de l'immense porte, puis ouvris celle-ci.
J'avançais le long du couloir, je m'arrêtais de temps en temps pour admirer les grands tableaux qui ornaient les murs. Les dorures des cadres renfermaient de belles peintures, dont les couleurs avaient, avec le temps, perdu de leurs éclat.
Tous représentaient des hommes en costume. Malgré cela, une peinture en particulier attira mon attention.
Elle représentait un homme de profil. Un nez aquilin, de fines lèvres, des yeux en amandes, dont je ne distinguais malheureusement pas la couleur, des cheveux de jais.. il avait tout pour plaire. C'était le genre d'homme qui attire les regards.
Je continuais à le détailler quelques instants, lorsque je vis un liquide écarlate couler de sa bouche, du sang.
Je me mis en tête d'examiner ce liquide et remarquais qu'il était réel.
Du sang séché coulait le long de son menton.
Je reculais d'un pas, surprise, puis je quittais ce couloir avec précipitation.
J'essayais de calmer les battements de mon cœur, sans succès. Je repensait alors à l'ombre que j'avais aperçus dans la forêt. Et s'il s'agissait de sa demeure ?
Ce qu'il s'était passé précédemment dans la forêt me faisait penser aux histoires de vampires que me racontait mon frère pour me faire peur, lorsque j'étais petite. Sauf que les histoires de mon frère étaient fictives, et que les vampires ou autres monstres n'existe pas.
Seulement là, j'avais quelques doutes à propos de tout cela.
Peut être avais-je rêvé tout à l'heure ?
Je ne sais p...
Je fus coupée dans les réflexions par un rire démoniaque, un rire à vous glacer le sang.
Je fis un tour sur moi même, tentant de trouver l'origine d'un tel son, sans résultat.
Il n'y avait personne.
Le porte menant au couloir grinça. Je n'osais plus me retourner. Les pas s'approchèrent, j'oubliais ma peur et me retournais une seconde fois, personne.
Je sentis un souffle chaud contre mon visage comme si une personne se tenait devant moi pourtant, je ne voyais rien.
Que se passait-il donc dans se manoir ?
Était-il hanté ? Les propriétaires avaient-ils fuit les lieux par peur ? Ou avaient-ils été assassinés ?
Devrais-je passer la nuit ici ou prendre mes jambes à mon cou et dormir dans la forêt ?
Était-ce mieux de mourrir de froid ou égorgée par une ombre satanique ?
Trop de questions pour si peu de réponses..
Je vagabondais encore un peu dans les inombrables salles et couloirs du manoir avant de trouver une chambre.
Au centre de la pièce, se dressait un grand lit à baldaquin dont les draps fleuris dataient du siècle dernier.
J'ôtais ma veste, continuant de guetter le moindre grincements de porte ou claquements de volets.
Depuis que j'avais quitté la pièce adjointe au mystérieux couloir, je n'osais soulever le drap de peur d'y trouver une araignée ou autres bestioles du genre. Après quelques minutes, je finis par tomber dans un profond sommeil.
Je me réveillais le matin, assez agitée. Ce qui m'interpella tout d'abord c'était le fait que j'étais sous la couette, dans une chemise de nuit rose pâle, bordée de vieilles dentelles. Mes vêtements étaient posés à côté de ma veste. Et puis, sur le bord du lit était posé une assiette avec du pain, du fromage, ainsi qu'un grand verre d'eau fraîche.
J'hésitais à avaler le contenu de ce repas, mais la faim l'emporta. Après avoir englouti avec appétit ce maigre petit déjeuner, je sortit de la chambre, à la recherche de quelqu'un. Cette demeure abritait forcément quelqu'un d'autre que moi !
Je fouillais chaque recoin du manoir mais ne trouvais personne. Je décidais alors de retourner m'habiller puis de partit de ce lieu troublant.
Alors que je franchissait la grande porte d'entrée, une voix se fit entendre, sarcastique. Je me retournais vivement. L'ombre s'enfuit à nouveau.
Pourquoi avait-elle voulu me dire au revoir ?
Pourquoi cette ombre était-elle là ?
Qui était-elle ?
Je haussais les épaules puis m'avançais vers la forêt. Qui sait, peut-être retrouverais-je mon chemin ?*Dring, dring*
_Oui, allo ?
_Oui, bonjour madame, heum.. Varkosier. C'est l'agent Martiny qui est à l'appareil, de la police nationale.
_Pourquoi m'appelez-vous ?
_Eh bien.. Nous avons retrouvé le cadavre de votre fille dans la forêt, non loin d'un manoir. Nous pensons à un suicide.
_ ...
_Allo ! Allo, madame vous m'entendez ?-FIN-
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L'OMBRE
Short StoryNouvelle Fantastique Mais qui est cette ombre mystérieuse qui suit cette jeune fille perdue dans la forêt?