17:34, dans les vestiaires après un cours de danse, Séoul.
« J.one.... »
Sa voix était beaucoup trop basse, grave, suave... Un long frisson parcourut l'échine du plus jeune alors qu'il faisait un pas en arrière, yeux clos. Il n'aimait pas cette voix, non, il la méprisait du plus profond de lui-même.
« Ne m'appelle.. Pas comme ç-ça.. Je m'appelle Ji-Jisung.. »
Un rire rauque résonna alors dans le petit habitacle dans lequel ils se trouvaient. Jisung n'arrivait pas à croire que cela se réalisait réellement. Il ferma un peu plus les yeux alors que son dos venait de taper contre le mur derrière lui. Prisonnier. Il était prisonnier. La situation était si ridicule. Il était tellement ridicule. Une simple proie, une victime prise au piège dans les filets de son bourreau. Timidement, les joues rougies, il ouvrit légèrement les paupières, son regard tombant directement dans celui de son aîné, sombre, empli d'un désir ardent. Un nouveau frisson lui remonta le long du corps.
« J.one..., il répéta sans cesser de s'approcher de lui. Tu aimes encore plus que moi le fait que je t'appelle de cette manière... J.one... »
Le souffle chaud de Minho s'écrasait à présent sur son visage brûlant. Il était trop près. Beaucoup trop. Désespéré par cette proximité trop importante et soudaine, Jisung releva lentement ses mains et tenta de repousser l'autre homme en les posant sur son torse. Pourtant cela eu pour effet tout l'inverse. La chaleur corporelle de Minho lui brûla les doigts à travers son haut. Comment le seul touché de son torse au travers du tissu pouvait lui provoquer un tel effet ? Le plus petit se mit alors à bafouiller quelques mots incompréhensibles tout en rougissant davantage. Pourquoi cet homme qui pouvait le terroriser pouvait à la fois autant l'attirer ? Pourquoi se laissait-il à chaque fois faire ? Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui ?
« Laisse-moi partir, j-je t'en supplie... »
« Pourquoi tentes-tu de me fuir à ce point ? Je te veux, TU me veux. Arrête de le nier bébé...»
Il releva brusquement le regard vers son vis-à-vis, choqué. Comment Minho pouvait dire cela ? Il ne savait aucunement ce qu'il voulait et surtout ce qu'il pouvait ressentir pour lui. Alors clamer haut et fort des sentiments qu'il n'était même pas capable de connaître et imaginer ?
« Tu te tortures tout seul, J.One... Laisse toi aller, pour une fois.... »
Alors qu'il murmurait ses quelques mots à l'oreille du plus petit, ses mains s'étaient déposées sur ses hanches et il avait commencé à les caresser avec une tendresse consternante. Une douceur qui contrastait tellement avec sa voix, ses paroles, son comportement général, que Jisung en eut le souffle coupé... À ce simple contact, sa peau s'enflamma automatiquement. La moindre parcelle de peau que son vis-à-vis pouvait toucher réagissait, rougissait, frissonnait. Il allait finir par perdre pieds alors qu'il ne s'était encore rien passé. Pendant ce laps de temps sans aucune réaction de la part de J.One, comme il s'amusait à l'appeler dès qu'ils se retrouvaient seuls, (hormis d'innombrable rougissements et bégaiements), Minho en avait profité pour glisser lentement ses mains sous le haut de l'homme qu'il désirait tant, les remontant lentement le long de son torse, effleurant ses abdominaux finement dessinés. Comment une personne, aux apparences si faibles et parfois ridicules, pouvait être si excitant ? Si désirable ? Comment pouvait-il cacher un corps si divin au-dessous de ses vêtements aussi amples ? Le brun mordit sa propre lèvre avec envie, se retenant de sauter immédiatement sur son « ami » afin de lui arracher ses vêtements, afin de passer enfin aux choses sérieuses. Mais Jisung, malgré son regard provocateur et son sourire insolent, était une personne fragile que Minho pouvait briser en un claquement de doigts s'il le désirait vraiment.
