Sky's still blue

Chapitre 1

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Les vacances d'été entamaient leur quatrième semaine. Les hauts immeubles de New York reflétaient les rayons du soleil qui semblaient plus intense de jours en jours et les passants se déplaçaient par centaines, voire milliers, dans les rues, emportés par la vague de chaleur qui frappait la grande ville. Les corps en sueurs se frôlaient sur les trottoirs bondés, tous dans à la recherche de temps supplémentaires pour exécutés des tâches en retard. Grace tentait de se faufiler dans cette foule, les mains pleines de paquets. Ses idées de voyage à l'autre bout de la planète étaient parties en fumée dès sa première soirée de congé lorsque son père lui avait annoncé qu'elle débuterait un stage dans une petite compagnie immobilière dès le lendemain et ce pour tout l'été. Elle s'était résignée rapidement, maintenant habitué d'être constamment dirigée. Par contre, en offrant ses services dans cette entreprise, elle ne s'attendait pas à devenir la femme à tout faire et en cette fin de journée, elle courait les petits restaurants à la recherche du café et des viennoiseries favorites de ses supérieurs.

L'immense façade du building où elle était devenue esclave se dressa devant elle, tandis qu'elle courait pour arriver avant que les boissons refroidissent. Elle s'engouffra dans l'énorme hall d'entrée qui l'accueillit par ses couleurs métalliques et sa propreté inouïs. Pour une "petite entreprise" comme le disait si bien son père, il ne se débrouillait pas trop mal, songea Grace. Ses jambes avançaient d'un pas hésitant, de peur de voir tomber sur ses épaules un nuage de reproches incohérents. Elle se dépêcha d'arriver au 20e plancher, déposa les cafés là où il se doit et se positionna devant son écran d'ordinateur, prête à répondre à n'importe quelles demandes. Un son retentit au-travers du haut-parleur, signe qu'un courriel venait de faire apparition dans sa messagerie. Elle fronça les sourcils, prise par un mal de tête soudain, mais qui semblait répétitifs depuis ces derniers temps, avant de déplacer son curseur et d'ouvrir le message.

"Allo Grace,

J'ai su que tu avais décroché un job chez White Industrie (Pas de panique, je ne t'espionne pas. Chaque action que ta famille pose se retrouve dans le journal) À te connaitre, tu dois vraiment trouver le temps long. Du même coup, j'en ai déduit que tu dois avoir renoncé à tes projets de voyage en Espagne.

Voilà où je veux en venir avec mon message. Je voulais t'inviter à venir visiter l'Espagne à partir de mon appartement pour que tu puisses décompresser le temps d'une soirée. Je t'assure que je vais te concocter un repas potable! Alors samedi, à partir de 18 heures, je t'attendrai si tu es partante! Je t'enverrai mon adresse.

P.S.: Mandy part pour la semaine à Paris avec sa sœur.

                                                                                                                          Even"

Le samedi après-midi tirait à sa fin et Grace s'acharnait sur des appels téléphoniques ennuyeux, mais importants afin de de terminer plus rapidement sa journée de travail. Mille et un dossiers concernant des bâtiments en ventes formaient un fouillis interminables sur le bureau en bois de cerisier qui avant son arrivée, ne semblait là que pour compléter la décoration. Dans cette compagnie, on se demandait qui travaillait vraiment. Chaque poste de travail était dénudé de paperasse et de vie ce qui nous poussait à se questionner sur le fait que quelqu'un l'occupait réellement. Le seul signe visible de vie semblait être les verres en cartons contenant un reste de café froid que Grace s’occuperait de jeter avant de quitter le bureau, encore une fois en dernier.

Une fois le boulot terminé et bien fait dans les moindres détails comme elle en avait l’habitude, elle donna congé à son fidèle chauffeur qui l’attendait au bas de l’immeuble afin de se déplacer plus subtilement en optant pour le taxi. Après avoir fait un arrêt rapide à sa demeure pour se préparer, elle héla à nouveau un véhicule jaune, car l’heure courait et elle se voyait déjà arriver en retard chez Even. Pendant le trajet, Grace vérifia mentalement si rien ne clochait dans son agencement vestimentaire. Ses talons hauts Lou Boutin donnaient une touche de fantaisie à sa tenue plutôt simple formée d’une camisole aux couleurs chaudes et d’un jeans foncé. Elle avait été particulièrement flattée lorsque le chauffeur lui avait adressé un compliment sur son physique alors qu’elle montait dans le taxi, mais à présent, ses regards pervers et insistants l’agaçaient en plus de la mettre extrêmement mal à l’aise. L’automobile  s’immobilisa enfin et la jeune fille en sortit après avoir glissé un billet vert au conducteur. Elle observa le petit immeuble qui se tenait devant elle et trouva charmant la simplicité du bâtiment. Elle se rendit compte qu’un endroit n’avait pas besoin d’avoir été construit par un architecte réputé ou couté des millions pour être magnifique et avoir du cachet.  Elle poussa la porte et monta au troisième étage par les escaliers mal éclairé; l’absence d’un ascenseur se faisait sentir. Elle s’arrêta devant la porte numéroté 311 et leva le poing, sans pourtant exécuter d’action concrète.