obsession 1

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Elle se glissa sous les draps frais, soupirant de contentement au contact du tissus froid.
Elle éteignit la lumière, fixant dans le noir le plafond, profitant quelques secondes du silence de la pièce.
Son regard glissa sur la porte de sa chambre, qu'elle avait fermé par réflexe, bien qu'elle soit seule chez elle.

Et l'écran de son téléphone s'alluma, répendant sa lumière bleue dans toute la pièce. Et insinuant doucement dans ses veines un doux poison.

Toujours le même.
Toujours le même toxique.
Toujours la même obsession.

Sa voix.

Chaude.
Vibrante.
Ensorceleuse.
Hypnotique.
Indécente.
Obsédante.

Tremblante, elle attrapa son téléphone, brancha les écouteurs et ouvrit sa play list.
Elle s'était pourtant juré de ne plus le refaire. Et pourtant. Ça la reprenait, une fois du plus.

Elle sélectionna la chanson après avoir enfoncé ses écouteur dans ses oreilles.

Pink Water.

Elle aurait pu en choisir une autre.
De toute façon, c'était sa voix qui l'obsédait, qui l'envahissait et lui faisait voir les étoiles.

Juste sa voix.

Les accords de piano puis le synthétiseur.
Elle connaissait toutes ces mélodies jusqu'au plus profond de son âme.

Et sa voix.

Unique.
Entêtante.
Enivrante.
Déstabilisante.
Érotique.
Obsédante.

Sans son accord, une fois de plus, ses mains parcoururent son corps, alors que sa voix envahissait sa tête, emprisonnait ses sens et lui faisait perdre son esprit.

Le refrain prit définitivement possession de son corps, guidant ses mains à sa place, la faisant se tordre et gémir sous les draps.

La musique se déroulait encore et encore, lui faisant dépasser les nuages et atteindre les étoiles, lui faisant perdre la tête et l'emmenant vers une mort certaine.

Une douce petite mort.
Sur sa voix.
Une fois encore.

Et la fin du morceau l'acheva.

Elle gémit silencieusement, se mordant les lèvres si fort que le goût métallique du sang se répandit dans la bouche, alors qu'elle passait enfin le gouffre, explosant en milliers d'étoiles.

La musique se coupa, restant comme seul son sa respiration erratique, son corps encore tremblant enfin apaisé.

Elle avait nourrit cette obsession dès l'âge de deux ans. Et les années passant, c'était devenu aussi sa drogue, sa raison de sourire et son refuge.

Sa voix.
Son obsession.

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