Dès lors que je me trouve seul, c'est un combat contre ma personne qui prend place. Ce sourire disparaît, mon âme se laisse submerger par l'être négatif, sombre et méprisant qui sommeille en moi. Je voudrais le combattre, le surmonter, le dominer. Mais il parvient à me faire perdre la raison. À faire ce qu'il veut de moi. Je voudrais garder ce sourire sans avoir peur de le perdre. Je voudrais ressentir ce bonheur en permanence, sentir les muscles de mon visage s'étirer pour me laisser étreindre par cette douce chaleur. Mais il n'en est rien.
Plus les jours passent et plus je sens cette obscurité m'envahir, prendre possession de mes sens, de mon cœur. Chaque jour je sens cette joie s'éloigner peu à peu, ne devenir qu'un mirage qui me laisse douter sur la réalité de ce sentiment. Je déteste cette froideur, je déteste sentir cette noirceur me posséder. Je déteste ce sentiment qui me ramène à cette triste réalité. Mon sourire ne me sauvera pas de ce vide continuel. Ce sourire n'effacera pas ma solitude.
Je cherche à la fuir, à courir pour lui échapper. Je m'épuise à essayer de la semer mais elle reste accrochée à moi, comme si elle ne faisait plus qu'un avec mon âme.
Pourtant, je souris encore et encore, sans relâche. J'essaie de me persuader que ce sentiment chaleureux persiste, que tout perdurera dans le temps. Mais chaque jour devient de plus en plus monotone. Les personnes qui m'entourent, s'éloignent. Je me retrouve encore une fois seul. Tous m'ont abandonné, m'ont laissé crouler sous le poids de ce vide permanent. Pourquoi ? Pourquoi je souffre ? Je voudrais juste comprendre.
Ces questions et pensées me tourmentent depuis plusieurs mois déjà. Plusieurs mois que je suis rongé de l'intérieur. Plusieurs mois que cette douleur s'est laissée greffer sur mon visage et que tous sont partis un par un. Je me souviendrai à jamais de ce jour. Je me rendais à l'université pour suivre ces cours ennuyants qui occupaient suffisamment mes journées pour me distraire des pensées qui me hantent. J'affiche ce sourire, le plus radieux qui soit, je ris, je communique ma joie. Mais cette phrase. Cette phrase qui a créé ma fin, qui a créé mon mal permanent. Cette phrase qui m'a détruit de l'intérieur.
"Tu es faux."
Jamais je n'aurais cru entendre ces mots. Jamais je n'aurais cru renvoyer cette image. Peut-être qu'au fond je ne suis pas ce que je veux paraître ? Peut-être que ces mots sont vrais ? Peut-être que je ne fais que me voiler la face ? Peut-être qu'au final je ne suis rien. Oui. Je ne suis rien. Depuis ce jour je les vois partir les uns après les autres. Je me retrouve seul. Alors je survis. Rongé par cette solitude, je survis. Je ne montre aucune émotion. Ce sourire qui résidait sur mon visage, voilà plusieurs mois qu'il l'a déserté. Je me bats pour le retrouver mais il a disparu dans l'obscurité de mes sentiments.
Je perds goût à la vie. J'attends que le temps passe. J'attends encore et encore. Je développe la haine. Je nourris l'être qui m'habite et domine mes sentiments. Alors je rêve. Je sombre dans la profondeur du sommeil pour me perdre ne serait-ce qu'une nuit. Je m'évade, j'oublie, je fais comme si la réalité était un rêve et mon rêve la réalité. J'aimerais y croire, j'aimerais que ces deux mondes permutent. J'aimerais que cette légèreté que je ressens dans le monde des songes ne me quitte plus. Mais dès que ma raison décide de me ramener dans ce quotidien oppressant, mon cœur est compressé, serré, écrasé par le poids ardent de cette solitude. Je voudrais arrêter de sentir ces larmes couler à mon réveil. Je voudrais ne jamais me réveiller.
Cette nuit, quelque chose me retient. Quelque chose me maintient dans cette imagination. On m'appelle, on me guide. Quelque chose ou quelqu'un me retient dans cet univers que j'ai créé. Cet univers où tous mes troubles sont amoindris. Du moins, ils l'étaient. Ces sentiments viennent me poursuivre jusque dans ma fuite du temps. Je me retrouve à Seoul, le Seoul de mes rêves. Je viens à m'en demander si je suis vraiment dans cette ville, mon imagination me joue des tours et modifie tous les lieux qui me sont familiers. Mais au vu de mes sensations, tout semble me ramener à ce quotidien, celui où je me noie un peu plus dans les abysses.
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"꿈, 희망, 전진, 전진/Rêve, Espère, Avance, Avance" - Young Forever
FanfictionJ'aime ce sourire, j'aime sentir la joie sur mon visage, j'aime sentir les muscles de mon visage se contracter pour laisser paraître ce semblant de bonheur. Alors pourquoi est-ce que je ressens ce vide constant ? Ce vide qui s'installe en permanence...