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- Tara, ma chérie, es-tu vraiment sûre de vouloir prendre cet avion ?

Si il savait à quel point. Ne comprend t-il pas que c'est sa vie soi-disant parfaite que je fuis ? Il me prend pour ma mère, il espère que je reste éternellement. Mais je ne suis pas comme elle, je ne veux pas rencontrer une fin similaire à la sienne.

Rester avec mon père me destine à un futur que je ne souhaite pas acquérir. Ça signifierait continuer de garder mes bonnes manières devant une belle-mère niaise, un demi-frère pourri-gâté complètement immature et un ridicule caniche roux dont les prunelles ne reflètent que de la débilité. Je n'arrive pas à faire semblant d'aimer cette nouvelle vie toute tracée, dite "idyllique". Le pire dans tout ça, c'est que mon père pense pouvoir m'acheter avec son argent. Il y a deux ans, Maman est morte par sa faute, et depuis ce jour ma vie ici ne rime plus à rien. J'ai besoin de quitter ce pays, dans lequel ma mère n'aurait jamais dû venir.

Donc oui, j'en suis absolument sûre, je vais prendre ce satané avion.

- Déverrouille la portière et laisse moi sortir de cette voiture.
- Je t'aime ma fille.
- Alors fait en sorte que je ne rate pas mon avion, et ouvre cette fichue portière.

Mon ton est sec et mes doigts de crispent sur le cuir brun du siège. Je sens qu'à ma gauche, il tente de capter mon regard, me suppliant de la voix. 'Je t'aime', quelle ironie. C'est comme ça à chaque fois, il me fait tout un cinéma, comme un enfant.
Ma mère n'avait jamais remarqué qu'il avait une maîtresse après vingt-cinq ans de vie commune, donc bon, je peux affirmer que c'est un très très bon acteur.

Quand il se décide enfin à me laisser quitter sa voiture, je m'extirpe dehors sans un mot, prend mes valises dans le coffre et me dirige vers l'aéroport. Enfin, je m'en vais, pour toujours. Je jure de ne jamais remettre les pieds aux États-Unis​. Mon coeur se libère d'un poids l'occupant depuis deux ans. Je hais ce pays, mais quand je le vois rétrécir par le hublot de l'avion, une nouvelle douleur prend place au sein de mon corps. Je quitte aujourd'hui l'être qui m'est le plus cher, la seule personne qui a rendu mon départ difficile, Dan. Le laisser lui, était bien la dernière chose que j'avais envie d'entreprendre. Nous avons jurer de conserver notre relation à distance, qui dure maintenant depuis plus d'un an. Ça a été toujours été mon seul véritable ami, je lui fais confiance. Nos mères travaillaient ensemble dans une boutique, ce qui fait que je le côtoie depuis toujours.

J'espère que je vais rencontrer de bonnes personnes, malgré le fait que je parte dans le but de poursuivre des études. J'ai tendance à être une grande solitaire. Je suis autonome, et n'aime pas qu'on subvienne à mes besoins, cependant pour m'orienter dans un pays que je ne connais pas, mieux vaut bénéficier d'une aide extérieure. Toujours sérieuse dans mon travail, je ne vis pas ma jeunesse comme les autres de mon âge. Je ne suis pas du genre à apprécier les soirées, à vrai dire, je n'en ai jamais faite. Mes week-ends sont rythmés par des révisions, et de temps en temps, des sorties avec Dan, au cinéma, au parc ou au restaurant. Cet amour peut être qualifié de "banal", mais il me convient tout à fait.

La voix calme de l'hôtesse annonce que l'avion atterrira dans quelques minutes. Je quitte le transport et pars rapidement chercher mes bagages, en espérant retrouver toutes mes valises intactes. Tout le monde se bouscule comme des bêtes, je ne compte plus le nombre de fois où mes baskets ont été écrasés. Lorsque enfin je parviens à quitter l'aéroport, un vent frais de nuit de septembre traverse mon corps. Mes pieds foulent pour la première fois, le territoire anglais. Un rêve depuis toute petite, et pourtant, j'ai l'impression de n'avoir jamais été tant nerveuse. Je secoue la tête afin d'échapper à mes rêveries, réajuste mon long manteau noir, aggripe mon écharpe, et saute dans un taxi.

- Université de Manchester s'il vous plaît.

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Voilà, c'est la fin du premier chapitre ! C'est ma première histoire, n'hésitez pas à me donner des conseils, je serai ravie de les lire.
J'espère que la suite vous plaira.
-Hallucinatioon-

MADOù les histoires vivent. Découvrez maintenant