Mes yeux n'ont jamais menti

2.

Oran 29 ans plus tôt

Il était 16 heures de l'après-midi et j'étais dans ma chambre allongé occupé à regarder le plafond.

Le vent frappait contre les rideaux de chambre.

Noor et Mama dormait et j'entendais les enfants crier dehors en jouant au foot.

J'ai poussé ma couverture quand j'ai senti un truc dans la poche de mon pantalon.

J'ai mis ma main dedans et j'ai trouvé un collier en or avec un pendentif en coeur .

C'était le collier que je lui avais donné la dernière fois que je l'ai vu.Son collier qui allait avec la bague...

Putain que je suis qu'un con.

Je prends une carte d'appel et je compose son numéro.

À la deuxième sonnerie...

-Allô?

-Yasmine ? Yasmine!Ya Rabi je m'en veux tellement mon amour,pardonne moi.

-Hahaha! Je suis pas là!Laissez moi un message et je vous rappelle dès que je peux!

Une larme tombe sur ma joue et je compose son numéro encore et encore jusqu'à ce que je m'endorme.

                                                                               [...]

C'était presque la tombée de la nuit et Yasmine portait une belle robe.

Je la tenais fort contre moi.

Cette fille avait une obsession avec les étoiles et moi j'avais une obsession de la voir parler de quelque chose qui la fascinait autant.

–Je... croyais que t'allais jamais revenir, mais tu es là devant en santé et debout et je retire ce que j'ai dis... j'étais fâché parce que tu m'avais menti... mais je t'aime et tu sais combien c'est dur pour moi de dévoiler ce que j'ai sur le cœur...

J'ai souri et elle a mis son petit doigt dans ma fossette.

–Moi aussi je t'aime

–Quoi? J'ai mal entendu!

Elle avait son sourire coquin.

–J'ai dis que...

–Rapproche-toi mon chéri

Je m'approchais d'elle et elle s'éloignait au fur et à mesure en riant.

–Yasmine arrête de jouer

Je souriais encore parce que son sourire est trop contagieux.

–Alors, répète ce que t'as dit, je n'ai pas bien entendu

–Rapproche-toi alors habiba

–Non toi, viens m'attraper

Elle commence à marcher vite et au début j'arrivais presque à la rattraper jusqu'à ce qu'elle commence à disparaître dans la nuit.

Je paniquais, je la cherchais en criant son nom.

Je me mis à courir et mes jambes étaient de plus en plus lourdes.

Je ne courrais plus et j'étais maintenant dans un fauteuil roulant pendant qu'elle était loin devant moi.

J'essayais de bouger, mais je suis tombé de mon fauteuil. J'essayais de ramper en criant « YASMINE ».

–Ali!!

J'ouvre les yeux, c'était qu'un cauchemar.

Ma mère me regardait les yeux remplis d'inquiétude.

Je passe ma main sur mon visage.

Je faisais le même cauchemar depuis une semaine.

–Je veux plus vivre Yemma

Une larme coula sur ma joue. C'était la première fois qu'elle me voyait pleurer.

–Audhu billahi min al-shaitan ir-rajim, bismillah ir-Rahman ir-Rahim

Ma mère pleurait en mettant sa main sur la mienne.

–Ali c'est fini, tu vas aller voir le docteur, tu es en train de faire une dépression..

[...]

–Vous deviez bien avoir eu une vie avant de perdre l'usage de vos jambes Monsieur.Nasri, non?

Je n'avais pas seulement une vie banale, j'avais une vie que bien des petits cons auraient voulu avoir.

Je jouais le gars passif et je répondais à peine à ses questions.

Ce psy, enfin, mon psy radotait et essayait de me faire parler alors que moi je pouvais penser juste qu'à une chose, ses yeux.

C'est alors que j'ai décidé de m'ouvrir à ma manière.

J'ai ouvert mon porte-feuille, j'en ai tiré un truc et je l'ai lancé sur la table basse.

Mon psy s'est précipité pour le prendre et regarde la date inscrite à l'arrière.

–Pourquoi vous gardez cette photo après ces années?

–Parce que c'est la dernière fois que je me souviens d'avoir été heureux.

–Pour vous, être heureux est lié en majeure partie à vos souvenirs où vous pouvez marcher, j'imagine?

–Affirmatif

–Alors pourquoi vous ne voulez pas faire de la re éducation Monsieur Nasri?

–Et pourquoi je voudrais? C'est perdu d'avance.Le médecin m'a dit j'ai 20 % de chances de remarcher.

Il allait répliquer quand je l'ai coupé.

–Écoutait moi bien, j'ai perdu tout ce qui faisait de moi quelqu'un

–Qu'est que vous voulez dire?

–Vous voyez mon pote Mamadou, il est drôle, il danse bien et sa personnalité fait en sorte que personne ne peut le détester. Mon autre ami, Sammy, il est connu pour être le mec le plus optimiste qui soit, tout le monde sait qu'il a un bête de futur dans le monde des affaires. Et le meilleur pour la fin... Wissem.Problablement le seul mec qui reste lui-même et tout le monde veut soit être son ami, soit l'avoir comme mari ou soit être lui carrément. Il n'a jamais rien demandé, mais tout lui est offert.

-...

–Moi tout ce que j'ai pour moi c'est mon physique et mon argent, enfin j'avais.Je vaux plus rien, c'est ça que les gens ne voyaient pas, je n'ai jamais rien eu de spécial, je donnais l'air d'avoir ce petit quelque chose alors que walou.

–C'est pour ça que vous avez quitté? Vous aviez peur que les gens vous traitent et vous regardent différemment? Vous aviez peur que les gens remarquent que vous êtes insécure?

*Pour celles qui s'en souvenaient pas,Yasmine avait casser son télephone en le lançant contre un mur.*