Chapitre 3 : Plusieurs oublis

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Les semaines passèrent mais Laïa n'avait toujours pas retrouvé la mémoire. Parfois, il lui semblait se rappeler de quelque chose mais la seconde d'après le trou noir revenait. Pendant les mauvais jours, elle se demandait si ça n'aurait pas été mieux si on l'avais trouvé morte, après son "accident". Après tout, aujourd'hui sa vie n'était résumé qu'à écouter ce que pouvait lui raconter les personnes de son entourage et à se demander si c'était la vérité ou un pur mensonge. Par exemple, il y avait deux semaines de ça, elle apprit de la bouche de sa mère qu'elle ferait ses études pour plus tard, travailler dans un magasin de cosmétique. Comment ceci pourrait-il être possible ? Ce qu'elle voulais faire c'était architecte pas vendeuse ! Mais comme lui disait sa mère : "En deux ans il peut se passer plein de choses et parfois des choses qu'on croyait impossible." Elle avait sûrement raison... sinon comment expliquer un tel changement ?

Elle était tellement perdue dans ses pensées, qu'elle n'endendit pas la porte s'ouvrir.

- Bonjour Laïa !

L'intéressée sursauta et releva la tête.

- Bonjour maman ! Tu m'as fait peur : je ne t'avais pas entendue.

- Je t'ai interrompu dans tes pensées ? dit-elle désolée.

- C'est pas grave ne t'inquiète pas. Je réfléchissais juste.

- D'accord. Si tu veux en parler, tu sais qui trouver. Pas vrai ?

- Non je ne vois pas. lui a-t-elle répondu avec un sourire taquin.

- Ne te moque pas de ta maman s'il te plaît ! Je suis juste inquiète pour ma petite fille adorée.

Laïa se leva de son lit et alla faire un bisou et un câlin à sa mère. Qu'est-ce que ça fait du bien de se sentir aimée...

Dans les moments comme cela, elle avait juste envie de tout oublier : ses problèmes, ses doutes... À chaque fois qu'elle se retrouvait dans les bras de sa mère, c'était comme si elle revenait en enfance. Comme lorsqu'elle pleurait après un petit bobo et que le simple fait de faire un câlin à sa mère pouvait tout effacer même les plus grosses souffrances. Mais ça ne durait jamais longtemps, et lorsque ça se terminait, il fallait rouvrir les yeux et réaliser que rien n'avait disparu. Comme son père le disait : "Toutes les bonnes choses ont une fin..." Souvent quand il lui disait ça, elle ne pouvait pas s'empêcher de rajouter "malheureusement", ce qui l'agassait. Elle sourit en se rappelant tout ces souvenir.

- Pourquoi tu souris ma chérie ?

- Je repensais à des souvenir d'enfance notamment quand j'agassais papa en rajoutant des petits mots à la fin des proverbes qu'il citait.

Sa mère rigola à ce souvenir.

- Oh oui c'est vrai ! La tête qu'il faisait ! C'était comme si tu lui prenais son jouet fétiche.

Alors qu'elles se remémoraient de vieux souvenir, trois coups furent frappés à la porte.

- Je crois que quelqu'un vient de frapper.

Laïa se leva pour aller ouvrir, mais sa mère l'en empêcha en la bloquant à l'aide de son bras, et se précipita vers la porte. Laïa souffla d'exaspération.

- Maman ! Tu sais que je suis guérie ! Donc maintenant je peux me débrouiller toute seule.

Irène ne l'écoutait plus et était en train de parler avec une personne que Laïa ne voyait pas, ce qui l'agassait encore plus.

- Maman ! Tu peux me dire à qui tu parles ?

Dans cette situation là, on pouvait dire que "silence" était associé à "solitude".

L'ombre de mon passé [PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant