g a l a x i e

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Anita est un être humain.
Mais pas seulement. Anita c'est aussi une galaxie, une galaxie pas si loin de la Nôtre, de la mienne, de la Vôtre même peut être. Elle est encore trop peu explorée par nos yeux. C'est une galaxie irrégulière, bien trop particulière.  Son noyau, impénétrable, irrattrapable est en orbite avec elle même si bien qu'elle s'y perds parfois. Anita se perd en son centre, est parfois désaxée. Mais ça ne l'empêche pas d'illuminer les planètes avoisinant son centre. Les étoiles en son sein vont et viennent dans tous les sens de façon désordonnée. Elles sont petites, les étoiles d’Anita. Elles sont jeunes​, comme Anita. Elles sont vivantes, comme Anita. Mais Anita n'en a pas conscience : Anita cherche son noyau. Anita se demande ce qu’elle est. Et pourtant, les étoiles d’Anita ne sont pas mortes, je les vois briller, illuminer mon coeur tordu et je sais que c'est parce qu'elles sont en feu. Anita ne se rend pas compte qu'elle est une multitude​ de rayons lumineux à elle seule, Anita ne se rend pas compte que c'est d'elle que provient toute cette lumière. Anita ne se rend pas compte de tout ça parce que Anita croit avoir perdu Éros. Anita avait trouvé une étoile plus forte que les autres, dans une galaxie proche de la sienne. Un Soleil, dit-on. Ce soleil l'avait réchauffé. Ce soleil l'avait brûlé parce que Anita l'avait placé trop près d'elle. Mais un jour. Mais un jour le soleil se cache et il fait noir dans le coeur d’Anita.
Anita a besoin d’aide. Anita crie au secours, Anita hurle à l'amour. Mais avez vous déjà entendue une galaxie supplier, prier, pleurer ? C’est un son, un ressenti, une amertume dans l'écume. C'est quelque chose d’inouï, d'insensé, d’intemporel : ça s’inscrit dans le néant et dans le temps, ça bouleverse les coeurs, déclenche des rancoeurs. Anita a besoin de quelque chose, d’une grande symbiose. D’une dose d’insuline trop élevée, d’un égarement énervé. Anita ne sais plus ce qu’elle fait ni ce qu’elle dit. Anita bouscule tout autour d’elle, Anita s’énerve, Anita frappe, Anita entre en douleur, Anita sombre.  Les planètes se transforment en toupie, la poussière vole, le gaz de ses planètes l'asphyxie, les étoiles entrent dans une éruption soudaine. Anita devient aveugle, de ses étoiles qui brûlent ses yeux. Anita devient sourde de ce silence assourdissant, de cet Éros qui s’éloigne, de cet Éros qui ne semble pas comprendre qu’il était le seule Soleil à avoir vu la galaxie qu’est Anita.
Anita se sent perdue, comme esseulée. Mais Anita oublie qu’elle a vu Paris, qu’elle a traversé Versailles. Anita oublie qu’elle a entendu les lys roses et les nénuphars lui chanter leur éclat. Anita pense que c'est fichu. Anita pense qu’il était la seule personne à l’avoir vu, à l’avoir découvert et appris à l’aimer. Mais Anita oublie les coeurs perdus, les coeurs tordus.
Un Soleil ne pourra jamais apprécier à sa juste valeur l’immensité d’une Galaxie. Le seul amour qu’une Galaxie mérite est celui d’une autre Galaxie encore plus éblouissante, encore plus perturbante, encore plus transcendante. Une Galaxie synchrone à Anita est ce dont elle a besoin.
J’ai compris, pourquoi on ne la remarque pas du premier coup d'oeil, Anita. Parce que ce n'est pas des yeux qu'on découvre Anita. Ce n’est pas des yeux qu’Anita veux être découverte Mais avec le coeur.

AnitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant