Eugène

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« Un chien ?! »

Hermione hocha la tête avec conviction.

« Mais qu'est-ce que tu veux que je foute au juste d'un chien ? » Demanda Harry, l'air incrédule.

La jeune femme leva les yeux au ciel d'un air agacé. Dans le genre des questions stupides, celle-là n'était pas mal.

« Bah, à ton avis ? Faire ce que l'on fait habituellement avec un chien ! Le promener, lui faire des caresses, jouer avec lui et, accessoirement, lui donner de quoi manger et boire de temps en temps. Ce que tu veux, quoi. C'est juste un chien, pas un dragon, tu devrais t'en sortir ! »

Le brun ne perdit pas pour autant son air sceptique.

« Je ne sais pas trop... Tu sais, moi et les animaux... Entre Touffu, Norbert, Aragog et le reste, je n'aime pas trop ça. Mauvais souvenirs. » Répliqua le Gryffondor.

« Décide-toi, bon sang. Soit tu le prends, soit je le conduis dans un refuge pour chien. Je ne peux pas le garder, je travaille toute la journée et je n'aurai pas le temps de m'en occuper. Je me disais simplement que, puisque tu vis seul, un peu de compagnie ne te ferais pas de mal. »

Harry s'accorda quelques instants de réflexion. Dans tous les cas, s'il avait décidé d'opposer une objection à Hermione, elle aurait trouvé quoi répondre et il n'en aurait été que plus indécis qu'il ne l'était déjà.

Sa meilleure amie avait déboulé chez lui sans prévenir en plein milieu de l'après-midi. Elle tenait une -adorable, il fallait bien le reconnaitre- petite boule de poils bruns au creux de ses bras. Rapidement, elle lui avait expliqué qu'il s'agissait d'un chiot abandonné qu'elle avait trouvé dans un carton pas très loin de la bibliothèque où elle travaillait mi-temps.

Cela faisait maintenant bientôt une demi-heure qu'il regardait avec amusement l'animal bondir partout dans son salon et renifler d'un air un peu perdu les tapis, les meubles mais surtout le canapé sur lequel Hermione et lui étaient assis.

Il réprima un sourire quand le chiot s'écrasa par terre après s'être pris les pieds dans une couverture échouée sur le sol et avisa l'air pressé d'Hermione qui commençait à s'agacer.

Non, il ne pouvait se résoudre à l'idée que quelque chose d'aussi mignon puisse atterrir dans un refuge. Et puis, de toute façon, l'animal avait visiblement l'air d'avoir adopté le canapé de son salon.

« Je suppose que tu as raison. Après tout, un chien c'est peut-être une bonne idée. » Répondit lentement le Gryffondor.

Hermione lui fit un sourire éclatant, et, à bien y regarder, un peu victorieux. Harry choisit subtilement de ne pas y faire attention.

« J'étais certaine que ça te ferait plaisir. Je ne lui ai pas encore donné de nom, alors je te laisse en choisir un. Ron m'attend aux Trois Balais, si tu veux venir tu es le bienvenu mais il faut partir maintenant sinon on va être en retard. »

La jeune fille jeta un coup d'œil à sa montre.

« En fait, on est déjà en retard. »

Harry grimaça. Les Trois Balais était le bar le plus fréquenté de Pré-au-Lard, et, bien que Voldemort soit mort près de quatre ans auparavant, le brun ne s'était toujours pas habitué à la foule compacte qui s'agglutinait à chaque fois qu'il fréquentait un lieu public sorcier.

Il en venait presque à regretter le temps où le Seigneur des Ténèbres était en vie et où il pouvait se déplacer dans une relative tranquillité.

Presque. Quoiqu'à y réfléchir, son raisonnement était peut-être un peu idiot.

C'était cette popularité malvenue qui l'avait poussé à déménager dans une ville de taille moyenne au fin fond de l'Écosse. Il n'y était pas vraiment anonyme mais au moins la population sorcière de la ville - relativement conséquente- avait-elle la courtoisie de ne pas le harceler où qu'il aille. On le fixait un peu longuement, mais rien de bien méchant.

EugèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant