Les cris sourds

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Le monde est beau et rempli de sagesse, 

Clament les puissants sans scrupule,

Du haut de leurs forteresses,

Devant les peuples si crédules.


Et le monde s'extasie devant leur richesse.

L'envie dépassant la haine.

Se contentant de vivre dans l'ivresse

Des promesses d'une paix souveraine.


Mais que faisons nous des peuples à l'abandon ?

Oubliés de tous, se battant contre la rage des belligérants,

Fuyant la guerre qui ravage leurs régions,

Hurlant leur désespoir au monde devenu malentendant.


Et criblent les balles

Auxquelles s'ajoutent les cris de peur.

Et sifflent les armes du mal,

Et s'écroule le peuple dans la douleur.


Les habitants courent dans les rues,

Se cachent derrière les pans de murs,

N'osent parler si ce n'est quelques murmures,

Se demandant si quelqu'un les a aperçus.


Ils vivent dans l'ombre,

Implorant le pardon du seigneur,

Se soumettent aux serviteurs sombres,

Attendant en silence qu'arrive l'heure.


Ils sont seuls au cœur des conflits meurtriers,

Seuls contre des armées.

Maudissant les nations qui les ont oubliées,

Ces grands pays qui se battent pour leurs propres intérêts.


Et criblent les balles,

Auxquelles s'ajoutent les cris de peur. 

Et sifflent les armes du mal,

Et s'écroule le peuple dans la douleur.


Leurs vies ne leur appartiennent plus.

Ils ne sont que les pantins d'une guerre qui les dépasse.

Ils sont prisonniers d'un monde devenu confus.

Ils ne sont que les proies d'une vaste partie de chasse.


Ils n'ont nulle part où aller,

Si ce n'est les ruines des maisons abandonnées.

Ils s'accrochent à l'espoir des jours heureux,

Se rattrapent à la conviction qu'on veille sur eux.


Mais qui sont-ils,

Pour nous, pour vous, pour eux ?

Que valent-ils,

Pour nos grands et beaux yeux ?


Et criblent les balles,

Auxquelles s'ajoutent les cris de peur.

Et sifflent les armes du mal,

Et s'écroule le peuple dans la douleur.


Ils n'ont rien à prouver, ils l'ont bien déjà assez fait.

Mais ce ne sont pas les puissants qui leur accorderont une place

Dans leur vaste pays comparés à de beaux palaces,

Qui finissent par se révéler imparfaits.


Ils rêvent, ils rêvent de liberté,

De ne plus entendre les balles fusées,

De ne plus sentir la peur les dominée,

De connaître le bonheur de se sentir apaisé.


Seulement, ils continuent de se heurter aux frontières,

Confrontés à l'indifférence de ceux qui ignorent. 

Ils dormiront des nuits et des nuits dehors.

Mais, ils luttent, s'imposent car ils ont fuient la guerre.


Et criblent les balles,

Auxquelles s'ajoutent les cris de peur. 

Et sifflent les armes du mal,

Et s'écroule le peuple dans la douleur.


Si ils ne meurent pas sur leurs terres,

Ils se noient au milieu des mers.

Ils ne font que fuir la haine et la rage,

Et finissent par s'échouer sur nos rivages.


Finalement la guerre aura peut-être raison d'eux,

Et ils tomberont, un par un, sans un mot, sans armes,

Démunis et silencieux au milieu du vacarme,

Seuls, insignifiants, inconnus et morts pour peu.


Ces gens, ces migrants comme on les nomme,

Ne sont rien de moins et rien de plus que des hommes.

Ils fuient la mort pour croquer la vie à pleine dent avec ardeur.

Ils s'éloignent du malheur en espérant retrouver le bonheur.


J'aimerais laisser un petit mot concernant ce poème. Tout d'abord, il s'agit d'un sujet de français. On nous demandait de rédiger sous forme de poème ce qui nous indignait dans le monde. En commençant à écrire je n'avais pas vraiment d'idée, puis j'ai finalement dérivé sur le sujet des migrants. Ma prof, qui est assez sensible, voulait qu'on la fasse pleurer juste à la lecture de nos textes. Pensez-vous que c'est un pari réussi ? Concernant la musique de Wonder Woman (vous vous demandez certainement pourquoi la mettre en média), et bien, c'est sur celle-ci que j'ai écrit ce poème et je n'ai su trouver d'autre musique qui se mariait bien avec. Est-elle appropriée au texte, selon vous ?

Les cris sourdsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant