La jeune fille et le voleur de fleurs

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La jeune fille et le voleur de fleurs

Il était une fois une jeune fille qui adorait monter à cheval. Elle s'appelait Lisa et passait tout son temps libre à se promener aussi bien dans les prairies que dans les champs ou sur les sentiers qui longeaient la forêt. Sa meilleure amie s'appelait Lou et dès qu'elles le pouvaient, elles partaient toutes les deux faire de longues ballades sur leurs destriers. Elles riaient souvent et disaient des bêtises en gloussant à propos des garçons. Elles faisaient le tour des villages, traversaient des rivières, sautaient par-dessus les barrières et quand il ne pleuvait pas, alors elles s'asseyaient dans l'herbe pour dévorer leur pique-nique. Le plus souvent, c'était un simple sandwich dans lequel elles croquaient à pleines dents, parfois accompagné par une pomme et un Babybel.

Lisa aimait beaucoup Lou. Et Lou aimait beaucoup Lisa. Quand la fin de l'après-midi arrivait, elles devaient alors rentrer les chevaux dans leur boxe, ranger la selle, brosser les crins et aussi frotter leurs bottes couvertes de boue. Lou était souvent pressée, alors elle frottait aussi vite qu'elle le pouvait, brossait énergiquement et ne nettoyait pas vraiment. Ensuite elle filait en toute hâte retrouver sa maman qui l'attendait. Mais Lisa, elle, prenait son temps. Elle parlait avec Napoléon, son étalon rien qu'a elle, et le frottait avec attention. Elle râlait quand elle devait ranger la selle, car l'étagère était bien trop haute pour elle. Elle devait alors tirer la chaise du bureau pour monter dessus et, de toute ses forces, pousser la selle afin qu'elle soit bien calée et qu'elle ne risque pas de tomber. Elle ne voulait plus se faire disputer par Antoine, le palefrenier, qui grognait pour un rien. Alors elle faisait bien attention à tout et surtout, à ne jamais rien oublier : les brosses, les rennes, la bombe, tous étaient bien entreposés. Si bien qu'elle oubliait tout le temps de ranger la chaise.

Et quand il se prenait les pieds dedans, Antoine grognait. Antoine aimait bien grogner.

Une fois que tout était bien rangé, bien brossé, bien nettoyé, alors elle allait s'asseoir dehors sur le petit mur de pierre en attendant sa maman qui allait bientôt arriver. Car même si sa maman était toujours en retard, elle finissait toujours par arriver.

Alors qu'elle rêvassait, elle fut surprise par un bruit inhabituel venant de la forêt. Elle était habituée à entendre toute sorte de bruit ; comme celui des branches mortes qui craquent, celui des pommes trop mûres qui tombent sur le sol, celui du chant mélopé des oiseaux et même le souffle du vent sifflant dans les feuilles. Non là, c'était différent. On aurait dit des bruits de pas. Comme si quelqu'un galopait dans les bois. Lisa n'était pas craintive, mais en cet fin d'après-midi de Décembre, le soleil n'allait pas tarder à se coucher derrière la montagne. Et quand le soleil se couchait, c'était une autre histoire.

Car, tout le monde le sait, c'est pendant la nuit que courent les histoires.

Soudain, elle eut un haut le cœur. Là, à la lisière de la forêt, entre les feuilles et les branches, on l'observait. Elle en était sûre. Elle consulta plusieurs fois son téléphone portable pour vérifier l'heure mais c'était comme si le temps lui-même ralentissait pour mieux la surveiller. Et quand enfin, elle vu poindre les deux phares de la voiture de sa maman, elle sauta d'un bond et se faufila dedans dès qu'elle fut arrêtée.

Durant le chemin du retour, elle ne parla pas de ce qu'elle avait vu avec sa maman. Non. Et puis elle ne voulait pas montrer qu'elle avait eu peur. Donc elle garda pour elle sa petite histoire. Mais il ne lui tardait qu'une seule chose : parler avec Lou.

La semaine suivante, dès que les deux meilleures copines du monde furent sur leur monture et à l'abri des regards, Lisa se décida à parler. De toute façon c'était plus fort qu'elle :

La jeune fille et le voleur de fleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant