Only you

Chapitre 1

Nina

Ce matin en me réveillant, je savais que cette journée ne serait pas comme d'habitude.

D'abord je n'ai pas entendue mon réveil sonner. Je me suis donc réveillée à 10h ce matin au lieu de 8h. Ça ne m'arrive jamais de faire de grasses matinées, même le dimanche.  Je me réveille donc et décide d'aller faire mon jogging matinal. Le ciel de New-York est assombri par des nuages noir. L'air est chargé d'électricité, je sens l'orage pointer le bout de son nez. Mais j'adore ça, la pluie, le vent qui fouette mon visage, surtout quand je fais mon footing, ça me vide la tête.

**

Ça fait 2 heures que je cours sous la pluie, la musique dans mes oreilles et mes muscles sont en feu, mais j'adore ça. Je me sens poisseuse et bizarrement c'est là que je me sens le mieux, les muscles brulant, mon cœur qui bat à mille à l'heure, mes terminaisons nerveuses ultra sensibles et moi transpirante. Je suis là, sous la pluie, à reprendre mon souffle pendant quelques secondes, et c'est ces quelques secondes qui me coupe du monde. Je n'entend plus rien à part le bruit de la pluie sur ma peau sensible. Il me faut quelque minutes pour récupérer de ma course pour ensuite monter dans mon penthouse. J'enlève mes baskets pour foncer dans la salle de bain, je me déshabille, mets mes vêtements dans le panier à linge puis me glisse sous une douche brulante qui me parait comme une douce caresse qui détend mon corps.

Je reste là pendant plus de temps que je ne l'aurais cru puisqu'en sortant de la douche il est déjà 14h, je mange un bout et je décide de m'habiller d'un tee-shirt blanc simple, d'une jupe haute noire en cuir et de bottes à talons en daim et vais au travail.

En descendant dans la rue, je hèle un taxi qui, miraculeusement, s'arrête à ma hauteur. A cette heure-ci c'est très dur d'avoir un taxi aussi vite. Au bout de trente minutes j'arrive enfin au siège du journal, je suis en retard,je savais que la journée n'allait pas être normale j'espère ne pas croiser Carmen, ma boss, si elle me voit je ne donnerais pas cher de ma peau. En passant devant son bureau je cours sauf que je me prends les pieds dans le tapis et tombe la tête la première par terre. En relevant la tête je tombe nez à nez avec des chaussures qui me sont inconnus, je me redresse avec plus ou moins d'élégance et m'excuse auprès de l'homme en face de moi. Ouah. Il est vraiment beau. Un brun ténébreux, aux yeux aussi noir que ses cheveux me fait face, il n'est pas musclé, mais je n'arrive pas à le voir avec une musculature développé. Il est de ces hommes à qui la carrure fine va comme un gant. Je l'ai déjà dit mais ouah il est sublime, d'une beauté imparfaite ce qui le rends encore plus attirant.

Je décide de me présenter :

-Bonjour, je m'appelle Nina Lowey, présentatrice du journal du soir, heureuse de vous rencontrer.

-Ouais ouais cool, salut dit-il aussi expressif qu'une porte de prison.

Il fait le tour de mon corps pour sortir des bureaux comme si j'étais invisible.
Je ne comprends rien à ce qu'il vient de se passer, c'est vraiment une journée pas comme les autres. Et pour couronner le tout Carmen m'a repéré, merde...

-Nina t'es en retard !!

-Je sais Carmen je suis désolée !

-Tes excuses à deux balles non merci ! Dépêche toi ! Vas te préparer on ne va pas t'attendre !

Je crois qu'elle ne me supporte pas, en même temps elle ne supporte pas grand monde.

L'inconnu me regarde avec indifférence, dehors, en train de se griller une cigarette. Je reste encore toute retournée de la rencontre avec cet homme glacial, il avait un regard si sombre, il vous prenait aux tripes.

Je détourne le regard la première et je pars en direction des loges où ma maquilleuse et mon coiffeur m'attendent. Pendant qu'ils s'occupent de moi je pense encore à cet homme, qui me paraît rempli de mystère et qui est une énigme pour moi. J'ai toujours eu le don de lire dans le regard des gens, lui, a dressé un mur autour de ses émotions qui est infranchissable. Il ne laisse personne voir qui il est et cela m'intrigue. Mais pour l'instant j'ai un journal à présenter.

*

Jason

Je ne voulais même pas me déplacer pour ce journal de merde, je ne voyait pas l'intérêt de y aller alors que je m'en foutais complètement. Mais mon manager m'y a poussé. Lui faut vraiment que je le vire, le problème c'est que c'est aussi mon meilleur ami. En tout cas je suis bien content qu'il m'ait menacé de mort, je cite "si tu n'amènes pas ton petit cul de star international". Si je n'y serais pas allé je ne l'aurais pas connu, cette Nina Lowey est tout ce qu'il y a de plus intriguant, elle est sublime mais elle me paraît aussi inaccessible pourtant ce qui m'a surpris le plus, c'est qu'elle ne semble pas me reconnaître. Je n'avais jamais vu ça, pourtant j'en avais connus des femmes et qui me connaissait également. Je jouais depuis que j'avais 9 ans. Dans des putains de shows télévisé qui ne servait qu'aux gosses de se sentir mieux en matant un épisode.
Genre comme si c'était drôle. Moi je détestais ça, savoir que je devais apprendre des lignes et des lignes par coeur alors que les gosses de mon âge était sensés être à l'école.

Mais bon maintenant que je suis célèbre autant en profiter à fond.

**

Je la regarde depuis l'envers du décor, elle parle bien. Ça se voit qu'elle sait ce qu'elle fait. Maintenant ça va être à moi elle est en train de présenter mon parcours sans se soucier le moins du monde de qui se trouve derrière le portrait qu'elle dresse, pendant qu'un reportage sur moi passe pour les téléspectateurs. Je vais m'installer sur une chaise en face d'elle. Elle ne m'a pas encore remarqué, étant plongée dans ses fiches de questions qu'elle doit me poser. Sentant un regard sur elle, elle relève la tête et ses yeux s'agrandissent comme des soucoupes, ses joues prennent une teinte rosée adorable. Je crois qu'elle a honte de s'être retamée par terre devant moi. C'est dans un souffle qu'elle me demande ce que je fais là.

-Et bah actuellement j'attends la fin du reportage sur ma vie palpitante pour que vous me posiez des  questions sur moi.

-Vous êtes Jason Ladjer ?!

-En chair et en os.