Si ma vie était une simple fiction, je vous dirais que je me suis réveillée en retard, que je me suis faite remarquée dès le premier jours et que j'ai trouvé ma BFF OMG CETTE FILLE EST EN OR JE L'ADORE ON SE QUITTERA JAMAIS MÊME SI CA FAIT QUE DEUX HEURES QU'ON SE PARLE. LOL ça ça n'existe pas en vrai. Non non, je me suis préparée tranquillement, j'ai déjeuné normalement avec un bol de lait, des céréales et du jus d'orange. Trop la flemme de préparer quoi que ce soit, surtout un jour aussi motivant que la rentrée... M'enfin bref, je suis sûre que ce que je mange le matin vous passionne mais je ne compte pas trop m'étaler là-dessus. Désolée de vous décevoir.Je ne suis même pas passée chez le directeur. Je ne me suis pas perdue dans les couloirs et je n'ai donc pas rencontré un pur BG traînant dans le bâtiment. En cours d'histoire, mon premier cours, pas de badboy sexy arrivant en retard. Je n'étais pas au fond, ni tout devant, et je n'avais pas de professeur jeune et attirant. Non non. Comme je l'ai dit. Ma vie n'est pas un film ou une fiction.
Rien de spécial non plus à la cafèt' à midi. J'ai rencontré quelques personnes avec qui j'ai pu passer un bon repas, mais je reste sur la réserve, on ne dévoile jamais son vrai visage le premier jour.
Le soir, il y avait une fête, mais je n'ai pas eu la foi d'y aller, non seulement car je ne connaissais personne, mais aussi car je devais rattraper mon sommeil, agité la nuit précédente. Vous voyez ? Rien de très excitant. Dormir, dormir. Ça c'était sur le papier, mais les images du cauchemar ne pouvaient pas me quitter. Impossible de m'endormir, dès que je fermais les yeux je voyais son visage blanc et ses lèvres bleues, je me retournais dans mes draps collants.
1H07. Ça devait faire trois fois que j'allais dans la salle de bains prendre un verre d'eau. Je savais que je devais dormir, mais au fond je ne voulais pas. Traitez-moi de lâche si vous voulez, mais j'avais trop peur de vivre ça à nouveau. Comme toujours, quand on se focalise sur le fait qu'on ne veux pas penser à quelque chose, ce quelque chose devient encore plus envahissant. Je sentais les larmes me piquer les yeux et mon estomac se tordre peu à peu. J'ai toujours été d'un tempérament anxieux, une stressée de le vie comme on dit. Alors j'ai fait ce que j'ai toujours fait pour me calmer. Je suis allée ouvrir la fenêtre pour respirer l'air "pur" de l'extérieur. En y pensant, l'air n'y est pas plus "pur" qu'à l'intérieur, mais par sa froideur je pouvais le sentir passer par mes poumons et j'avais vraiment conscience de respirer. Ça m'apaisait. J'ai toujours aimé admirer les étoiles et la Lune, je le faisait souvent avec mon père dans le jardin de ma grand-mère. Je n'ai jamais souffert d'acrophobie, contrairement à ma mère (allez hop du vocabulaire pour vous au passage), mais en réfléchissant à la distance qui me séparait de ces astres, je ne pouvais que ressentir une sorte de vertige. Vous imaginez ? Cette force invisible qui entoure la Terre, c'est la seule chose qui nous retient, qui nous empêche de dériver vers l'infini. Avez-vous déjà pensé à ce qui arriverait si cette force disparaissait tout à coup ? C'est passionnant et terrifiant à la fois.
J'ouvrais les yeux, louchant un instant sur la vapeur s'échappant de ma bouche avant de lever les yeux à la recherche de ces milliers de paillettes parcourant le ciel (punaise je suis trop une poète). Malheureusement, le ciel était couvert cette nuit et semblait représenter l'état actuel de mon esprit. Je décidai de baisser les yeux pour ne pas fixer cette masse qui paraissait être le reflet de mon âme.
POUF! une lueur discrète près du portail. Puis une silhouette rapide passant sous une lumière de la cour. C'était encore lui, avec sa veste en cuir. Cette fois, je comptais vraiment lui parler et penser à autre chose qu'à ma vie. Et cette fois, pas de veste. Il fait froid dehors, mais tant pis, que le froid me morde les bras, tant que je pense à autre chose.
Maintenant la partie délicate. Sortir de ma chambre sans être vue. En réalité je ne sais pas s'il y a un réel couvre-feu ou des vérifications, parce que j'ai toujours été de ceux qui signent les règlements intérieurs sans les lire (à part les horaires de fin de classe, parce que ça c'est quand même LE meilleur moment de la journée). Bref dans le doute autant être discrète. Je n'ai pas vu de caméras dans les couloirs, c'est déjà ça. Je pourrais essayer de longer les murs. En ouvrant la porte je compris que longer les murs ne servirait à rien. Les lampes des corridors restent allumer 24h/24.
Je vous passe la fuite digne des Totally Spies, parce que tout s'est bien passé. J'arrivai donc dans la cour. Et encore une fois! Je ne le voyais pas. Non mais il a cru on était dans Insaisissables ou quoi ?
- On peut savoir pourquoi tu jures comme ça ?
- Oh bordel tu peux pas annoncer quand t'arrives ? Tu fais flipper !
- Merci ça fait plaisir à entendre.
Non mais sans déc' il est deux heures du mat', il y a pas de bruit, c'est l'automne les arbres ont plus de feuilles, et c'est tout brumeux on dirait un film d'horreur.
- T'es devenue muette ?
- Non je réfléchis.
- Ah okay.
Bon ben pour une première approche c'est un peu loupé.
- Sinon t'es pas censée être une fille ?
- Hein ?
Euh je ressemble à un garçon maintenant ? Okay je suis pas du genre à me faire des couettes avec des nœuds roses mais bon il y a des limites.
- Tu sais même pas si t'es un mec ou une fille ? Pour réfléchir faut déjà avoir un cerveau...
- Eh oh depuis quand on est devenus assez intimes pour que tu me juges et me critique comme ça ?!
- On est dans un pays libre j'dis c'que j'pense. En plus, vous les français vous êtes pas mal dans le jugement sans connaître, après tout vous avez passé les élections à juger des candidats que vous ne connaissez pas réellement.
Attendez, attendez...
- Comment tu sais que je suis-
- Y a que les français pour ronchonner et se plaindre comme tu l'as fait tout à l'heure.
- Ah.... Mais sinon pourquoi cette question tout à l'heure.
- Ben j'ai eu un doute, t'arrivais pas à parler et en même temps à réfléchir, pourtant les filles savent faire plusieurs choses à la fois.
Sérieux ?
- T'en as d'autres des répliques à la con ?
Il se mit à rire. Okay je dois dire qu'il est carrément craquant quand il rit. Et ses yeux qui pétillent...
- T'as fini de baver ?
- Oh TG.
- Eh oh depuis quand on est assez intimes pour-
- TG. Et pourquoi tu rigoles ?
Je dois tout de même avouer que le voir rire réussit à me faire sourire.
- Parce que tu es drôle.
Hein ? Moi, la déprimée de la vie, drôle ?
- Oh mon dieu cette tête de poisson !
Il se remit à rire de plus belle.
- Et toi tête de suricate ??
Il était 2h30 un mercredi matin, et j'étais en train de me taper des barres avec un inconnu, plutôt pas mal. Que demande le peuple ?
- Oh non je vais pleurer *dis-je en essuyant une larme prête à quitter mon œil*
- Chhhhhhhhut.
- Hein ?
Son visage s'était fermé, il avait les traits tirés et ses yeux s'étaient assombris, devenant presque noirs, mais toujours aussi beaux. Ça donnait envie de se perdre dedans.
Il m'emmenait hors de la lumière, sous un arbre. Je commençais à prendre un peu peur. Après tout je venais seulement de le rencontrer, et il était bien plus musclé que moi, je ne pouvais rien faire contre lui. Je levais les yeux d'un air interrogateur sans dire un mot.
Je trébuchai alors sur sa chaussure, ne tombant pas mais marchant sur un tas de feuilles séchées. Et croyez-moi, dans le silence le plus complet, ça fait du bruit.
- Que faites-vous ici ?
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Dark Side
Paranormal"On m'a toujours dit "Monsters don't sleep under your bed, they sleep inside your head." J'y croyais encore il y a quelques jours. Mais ça c'était avant."- Gabriela Voce Gabriela est une jeune jeune française d'origine italienne issue d'une famille...