[Undertale One-Shot] Le Papillon

Le papillon

  Deux dimensions qui n'auraient jamais dû se rencontrer sont subitement entrées en contact, déclenchant le conflit perpétuel que nous connaissons aujourd'hui. Le ciel s'embrasa, le mal et la souffrance se répandirent vers là où rien n'a d'importance : vers le chaos... De nombreux univers s'écroulèrent en même temps que l'équilibre entre les mondes qui vola en éclats ardents, et menaça de s'étendre jusque dans le domaine de la Création. De grands bouleversements s'opérèrent dans l'espace et le temps, des mondes entiers disparurent dans le néant abyssal de la violence de l'affrontement. Des peuples, des êtres, des vies furent rayés de la réalité à laquelle ils appartenaient, d'un simple claquement de doigts. Il ne restait plus que mort et désolation dans le vide intersidéral d'une réalité brisée en mille éclats de couleurs effacées...

La Créativité et La Destruction se livrent désormais une lutte acharnée pour la suprématie ; l'un pour concevoir, construire et créer, l'autre pour supprimer, effacer et détruire. Un seul sortira vainqueur du conflit qui gangrène les dimensions. Mais dans l'incertitude d'un tel combat, La Création, en marge de terrasser son ennemie juré, réussit à le repousser dans ses plus infimes retranchements. Mise à mal, La Destruction entra alors dans un profond sommeil de régénérescence. Mais pour combien de temps encore... ?

Dans la crainte de voir renaître et s'étendre de nouveau le conflit sur l'ensemble des mondes, le Protecteur des TimeLine vint quérir de l'aide auprès de la source même de son pouvoir : l'Humanité. Ainsi, par un heureux hasard de circonstances, la fortune plaça sur le chemin d'Encre, deux jeunes enfants : un frère et une sœur, descendant de l'Homme et cléf du destin de cette guerre infernal.

Malheureusement, les craintes de la Création se confirmèrent. A peine avait-elle entamé un échange pour venir en aide à l'un des enfants mal-en-point, qu'un vortex happa l'aîné. Le propulsant dans l'Anti-Void, domaine exclusive de la Destruction. Désœuvrée, la Création mit à l'abri la cadette, tandis que la lutte reprenait et les chances demeuraient égales...

Les années passèrent et le Void de la Création restait ce lieu immatériel d'un entre-deux dimensionnel, calme et serein, où pureté et lumières semblent danser un harmonieux ballet. On peut voir, par ailleurs, une petite brunette déambuler gaiement au milieu des nombreux tableaux, esquisses et croquis entassés çà et là ; dans un foutoir de tous les diables. Encre n'était vraiment pas le genre de personne à s'organiser, les étranges images animées parsemant le toit de ce monde immatriculé un peu partout dans cette dimension en témoigne. La petite Lydie aimait s'aventurer de ce côté du Void, dans ce labyrinthe de papier et de toiles colorées. Ici, les couleurs semblaient jouer entre elles...Non, c'était bien plus que cela... elles dansaient...

Mais elles ne le font pas seules, elles ne le peuvent pas et ne le veulent pas ; ces faignantes... Oui, elles sont faignantes, et il leurs faut de l'aide pour qu'elles débutent cette valse merveilleuse qu'est l'Art pictural ; et cette aide, c'était Encre. Lui seul savait faire danser les couleurs sur la toile de lin. Le regarder peindre était un exercice bien délicat, tant et si bien qu'on ne pouvait prédire l'endroit où irait danser son pinceau. Dans l'idée, chacune avait sa place : le bleu dans le ciel, le vert pour l'herbe, le blanc pour les nuages, le rouge pour les toits...Toutes avaient leur place, enfin, c'est ce que la petite Lydie pensait. Mais Encre, lui, les laissait se mélanger. Il les laissait faire comme bon leur semblait, et son pinceau les aidait à jouer entre elles dans une harmonie parfaite. Un équilibre...

C'est ce que Encre disait toujours en regardant les dessins qu'elle lui faisait, non pas qu'il dénigre le talent certain de la jeune fille. Son tracé était encore trop maladroit et le remplissage des formes laissait à désirer ; mais il était clair que le temps aurait raison de ces imperfections. Il avait décelé en elle une certaine... prédisposition à l'Art, et notamment en matière de dessins. Ses aptitudes dans ce domaine laissaient entrevoir un avenir prometteur pour la petite qui progressait de jours en jours. Même si son jeune âge ne lui permettait pas encore de s'en rendre compte, les faits étaient là, c'était indéniable. Il ne restait plus qu'à extérioriser ce talent, ce qui n'allait pas être aussi facile que ça en avait l'air. Avec son extraordinaire maladresse, la petite enchaînait catastrophes sur catastrophes. Tiens, quand on parle du loup, la voilà qui s'en vient...Vite ! Rangeons tout cela...