Self-destructive

such a pretty name

Ryan.

Je l'ai prononcé de nombreuses fois, ce nom. Tellement que je ne les compte plus.

La première fois, il quitta ma bouche lorsque je lui demandais "Ryan, c'est ça ?" devant le portail du lycée auquel nous allions, après avoir pris une cigarette du paquet qu'il me tendait. Il avait simplement hoché la tête; et de cet instant débute une longue liste.

Son nom était sur mes lèvres lorsque je parlais avec mes amis, Jon m'avait une fois défié de ne plus parler de lui pendant une semaine. Inutile de préciser comment ce jour là, Jon gagna 20 dollars. Il était sur mes lèvres lorsque j'étais seul, et que je me laissais perdre dans mes propres pensées, imaginant ses doigts autour de mon cou, ses lèvres près des miennes alors que ses genoux étaient de part et d'autre de mon corps et qu'il roulait ses hanches sur les miennes. Il était sur mes lèvres lorsque mes pensées n'étaient plus seulement des pensées mais bien réalité, et qu'il murmurait contre ma joue mes propres désirs.

Cette longue liste était un peu faussée par ces nombreuses nuits lorsque son nom devenait la seule chose cohérente qui quittait ma bouche.

Ryan, Ryan, Ryan...

Mais pas une seule fois avais-je prononcé son nom sans penser à tout ce qu'il signifiait, tout ce qu'il représentait. Ryan était bien plus que le nom d'un garçon. Il était tout. Et je n'avais jamais su partager cela avec lui; dire "je t'aime" paraissait si terne face à ce que je ressentais vraiment. Il le comprenait.

Quelque fois, Ryan signifiait tellement plus.

fear

Nous étions dans notre dernière année de lycée, plusieurs mois après notre premier échange et exactement sept semaines après notre première soirée ensemble.

J'étais chez lui, son père ne devait pas rentrer avant deux bonnes heures, et étais allongé sur ses couvertures, mains sur mon ventre. Lui, jouait un morceau des Smiths sur sa guitare, assit à ma droite au pied du lit.

Lorsque je reconnu les premières notes de Rubber Ring, je ne pu m'empêcher de le rejoindre au chant et de fredonner les paroles dont je me souvenais. Il leva le regard vers moi lorsqu'il entendit ma voix, et me sourit.

"C'est la première fois que je t'entends chanter." Dit-il simplement en jouant la fin de la musique.

"Vraiment ?" Demandais-je, réellement surpris. "J'ai l'impression de tout le temps être en train de chanter."

Il déposa sa guitare au sol, et se redressa pour me rejoindre sur le lit, de sorte à se retrouver assis sur mes hanches.

"Eh bien jamais devant moi."

Il posa ses mains sur les miennes, et continua:

"J'aime ta voix, promets moi de chanter plus souvent quand on est ensemble." Il se pencha et déposa un bref baiser sur mes lèvres, attendant ma réponse.

Lorsque je soufflais un "promis" il me gratifia d'un grand sourire, avant de m'embrasser, plus longuement cette fois. Ses lèvres bougeaient tendrement contre les mienne, tandis qu'il leva une de ses mains pour caresser ma mâchoire.

Je rapprochais nos deux corps en enlaçant sa taille d'un bras, et nos mains libres encore sur mon ventre s'entrelacèrent.

"Tu sais..." Commençais-je, alors qu'il déposait des baisers dans mon cou, "ma mère va finir par se rendre compte que je ne suis pas dans ma chambre en train de réviser les examens finaux" Sa main serra la mienne, puis il se laissa rouler sur le côté pour être allongé à moitié sur les draps et à moitié sur moi. Il marmonna quelque chose qui ressemblait vaguement à mon nom, suivi d'un long soupir.