Chapitre 13

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Cela fait déjà quinze jours que je suis au courant de mon état et j'ai encore du mal à réaliser que je vais devenir maman. Pour l'instant il n'y a que Tom et moi qui connaissions la nouvelle, même le papa ne sait encore rien de la situation. Et vu notre dernière discussion, si cela ne dépendait que de moi il n'en saurait que dalle. Mais Tom me talonne pour que je lui dise et je sais que c'est ce qui est à faire pour le bien de mon bébé. Mon bébé ? C'est vraiment fou. Salimata Zéphirine THIAM qui va devenir mère.
- Alors quand vas-tu l'appeler ?
- Tu n'es pas mon père Tom !
- D'ailleurs lui aussi tu devrais le prévenir, mais le papa du bébé d'abord.
- Tu m'emmerdes ! Mais je vais l'appeler ce soir et voir s'il peut passer.
- Si tu veux qu'il passe ce soir, il vaudrait mieux l'appeler maintenant, il n'est pas à ta disposition.
- Pour le moment. Quand il sera au courant je vais lui faire payer toutes les méchancetés qu'il m'a sorti.
- Il s'est excusé mais tu n'en as pas voulu.
- Par téléphone ? Il ne connaît plus ma maison ?
- Te connaissant il a dû craindre que tu ne lui fasses une scène ou que tu lui jettes des ustensiles à la figure après lui avoir raccroché au nez, ignoré ses messages et fait renvoyer ses bouquets de fleurs.
- Arrête de le défendre Tom.
- Je ne le défends pas mais il a essayé Zéphi, c'est toi qui n'en a pas voulu.
- Tu as oublié ce qu'il m'a fait ?
- Non. Mais à mon avis il s'est excusé à la hauteur de ses paroles, certes blessantes mais quand même il a essayé de rattraper sa gaffe. Et puis tu lui dois aussi des excuses pour tes comportements et les mots déplacés que tu as eu à employer à son égard et celui de sa mère.
Je le regarde prête à rétorquer mais je sais qu'il a raison. Je ne sais pas pourquoi mais depuis que je suis enceinte je m'efforce d'être moins acerbe et j'apprends à évacuer cette rancœur que j'ai en moi. Je vais avoir un enfant, je ne peux plus me comporter comme je le souhaite et surtout je dois être un bon exemple pour lui.
- D'accord je vais appeler James mais je le fais pour le bébé. Pas pour lui et même pas parce que tu me le demandes mais parce que mon enfant mérite de connaître et de grandir avec un père.
- Sage décision. Hahaha !
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Je suis entrain de faire les cent pas dans mon salon en attendant l'arrivée de James. Je pense que je suis encore plus stressée aujourd'hui que le jour de ma grande « conversation » avec papa.
Quand je l'ai eu au téléphone tout à l'heure, il avait l'air surpris mais sans plus. Et il a accepté de me voir sans hésiter. Sauf que maintenant que je sais que je vais le revoir, dans quelques instants, je suis en même temps excitée et inquiète. Je ne sais pas s'il va apprécier vu ce qu'il m'a dit ors de notre dernière dispute. Avant il rêvait d'avoir des enfants avec moi, mais étant donné les rapports tendus que j'ai avec sa mère et sachant nous ne sommes plus ensemble en voudra-t-il désormais ?
Je suis entrain de grignoter des cookies lorsqu' on sonne à ma porte. Les battements de mon cœur s'accélèrent, mes mains tremblent alors que je n'ai même pas encore ouvert. Arrivé devant l'entrée, je respire un bon coup, essayant de me ressaisir, avant d'ouvrir avec mon poker face.
- Salut !
- Salut ! Entre.
- Merci.
Je referme et me dirige vers le séjour après lui avoir fait un geste de me suivre.
- Assied-toi, je te sers quoi ?
- De l'eau s'il te plaît.
- Je reviens.
Mon Dieu, je suis maudite. Cet homme est plus beau à chaque fois que je le revois. J'ai envie de lui sauter dessus et de lui faire l'am... CAAALMOOOS ZEPHI ! Bon ! J'essaie de reprendre un semblant de contenance avant de retourner au salon avec un plateau rempli d'une bouteille d'eau minérale, une brique de jus de pomme et deux verres. Après nous avoir servi, j'entame la « conversation ».
- Comment vas-tu ?
- Je fais aller et toi ?
- Ça va plutôt bien.
- C'est ce que je constate, tu es radieuse et plus belle à chaque fois que je te vois.
Toi aussi honey ! Je jubile à l'intérieur mais me garde bien de le montrer.
- Merci James.
- Je t'en prie.
- Je ne vais pas tourner autour du pot. Si je t'ai demandé de venir c'est parce qu'il y a environ deux semaines, j'ai appris que j'étais enceinte et il est de toi.
Voilà c'est dit. Brutalement peut-être mais au moins il sait.
- Waouh ! Tu sais vraiment prendre des pincettes toi.
- C'est plus facile ainsi pour moi et je dois me ménager en ce moment donc j'évite au maximum toutes les sources de stress. J'ai assez angoissé de devoir te l'annoncer.
- D'accord je comprends. Combien de mois ?
- Deux mois et six jours.
- Super !
- Super ?
- Je ne vais pas tourner autour du pot non plus, tu me manques et j'aimerai qu'on se remette ensemble et nous avons là une bonne occasion de se redonner une chance.
- Hahaha ! Tu sembles avoir oublié tout ce que tu m'as fait.
- Tout ce qu'ON s'est fait. Veux-tu s'il te plaît arrêter un instant de toujours te placer en victime ? Nous avons souffert tous les deux et honnêtement tu m'as dit beaucoup plus de méchancetés que je n'oserai jamais ne serait-ce que penser t'en sortir. Quant au manque de respect je préfère ne même pas revenir dessus. Mais malgré tout cela, je n'arrive pas à t'oublier, à ne plus t'aimer. Je suis pratiquement sûr que je t'aimerai jusqu'à la fin de mes jours, je t'ai dans la peau tu comprends ?
Pendant qu'il parlait, il s'est rapproché et m'a tenu les mains. Je baisse les yeux sur nos doigts avant de les remonter sur son visage, son magnifique visage, parfait, ses yeux francs et remplis d'amour. Sans crier gare je me rapproche et l'embrasse. Je pense bien que c'est la seule réponse que je puisse lui donner. Je l'aime et je ne veux pas vivre loin de lui. Je le veux à mes côtés, à nos côtés.
- Mais j'aimerai qu'on reparte du bon pied et j'ai des confessions à te faire.
- D'accord je t'écoute mon amour.
- Tu connais mon histoire et je pense que tu as compris que toute cette rancœur que j'éprouvais envers les hommes m'a ébranlé. A un moment donné je me suis perdue, je t'aimais, mais je t'aimais mal. En fait j'avais peur de cet amour et je sais maintenant qu'inconsciemment j'ai tout fait pour saboter notre relation parce que j'avais peur de souffrir, j'étais effrayée à l'idée de finir comme ma mère. Et à cause de tout ça je n'ai pas toujours été la meilleure des petites amies.
- C'est du passé tout ça !
- Tu ne comprends pas, je ne te parle pas de ce que tu sais mais ce que tu ignores. J'ai...
- ...Zéphi, je ne veux rien savoir. De toute façon j'ai une nouvelle que je mourrais d'envie de partager avec toi et c'est beaucoup plus important que ce retour vers le passé. J'ai un petit-frère. Mon amour.
- Comment ça ?
- Longue histoire mais attend je vais te le montrer. En fait c'est mon demi-frère, nous avons la même mère.
- Mère Fari a eu un autre mari après ton papa ?
- Je te raconterai tout mais regarde sa photo déjà, tu ne trouves pas que nous avons le même nez et les mêmes sourcils ?
- Curtis ?
- Tu le connais.
- Jamie, tu dois vraiment m'écouter.
- Heu... que se passe-t-il ?
- Honey comme je te l'ai dit tout à l'heure, j'ai commis des erreurs lorsqu'on était ensemble avant. J'ai été une femme infidèle Jamie.
Je sens la pression de ses mains, sur les miennes, diminuer, mais je dois continuer.
- Je suis sortie avec un de mes employés pendant plusieurs mois et après notre rupture j'ai aussi eu des aventures dont l'une était avec mon meilleur ami Tom.
Là il me lâche complètement et son visage s'attriste.
- Ah ? Je vois. Ce que tu as fait quand on était plus ensemble ne me regarde pas, même si ça m'étonne que tu dises que ce Tom est ton ami alors que vous couchiez ensemble.
- Je t'assure que Tom est aujourd'hui comme un frère. Je sais que ça peut paraître bizarre, sachant ce qui s'est passé entre nous mais je n'ai jamais eu un quelconque sentiment amoureux à son égard et vice-versa. C'était juste physique mais tout ça s'est bien terminé maintenant.
- Ce n'est même pas le plus important, mais pourquoi m'avoir trompé ? Si tu voulais plus d'espace ou je ne sais pas quoi exactement, fallait me le dire. On aurait pu faire un vrai break et se laisser le temps de voir. Mais au moins tu n'aurais pas à coucher avec un autre dans mon dos.
- Je sais et je suis désolée, mais ça appartient au passé tout ça.
- Je pense que j'aurai préféré ne pas savoir. Pourquoi tu m'en parles maintenant d'ailleurs ?
- Parce que cet employé c'était... Curtis.
- Curtis ? Mon frère Curtis ?
- Oui mais... pour ma gouverne je ne savais pas que c'était ton frère et toi non plus.
- J'ai déjà du mal à avaler la pilule de la tromperie mais apprendre que tu t'envoyais en l'air avec mon frère, je... j'ai besoin de temps. Rassure-moi il est bien de moi ce bébé ?
- Jamie ?
- Avec ce que je viens d'apprendre, je peux quand même demander.
- T'es le seul avec lequel je ne me suis pas protégée malgré que je prenne la pilule qui apparemment n'est pas si fiable que ça.
- D'accord je te crois. Bon, je pense que je vais y aller. Je t'appelle plus tard, j'ai... j'ai besoin de réfléchir.
- Je comprends. Je te raccompagne.
Après avoir refermé la porte, je m'effondre et pleure comme une madeleine. Satanée d'hormones.

Ce matin, la sonnerie insistante de mon appartement me tire du lit. Neuf heures ? Qui peut bien sonner à une heure pareille un dimanche matin en plus. Je me débarbouille vite fait avant d'aller ouvrir.
- James ?
- J'ai amené le petit-déjeuner.
- Que fais-tu là à cette heure ?
- Je n'arrivais pas à dormir, je me suis réveillé à six heures, j'ai fait mon jogging et en rentrant chez moi, je suis passée devant la pâtisserie et j'ai eu l'idée de prendre des viennoiseries et de venir te voir.
- Tu ne m'as pas rappelé hier.
- J'avais dit plus tard et puis je suis là non ? Mieux vaut se parler en face tu ne crois pas ?
- Si tu le dis. Entre je vais te faire du café.
- Merci.
Il me suit à la cuisine et je m'attelle à lui préparer son café, faire du chocolat pour moi et presser des oranges.
- T'es sûre que tu ne veux pas un coup de main ?
- Certaine !
- J'ai réfléchi toute la nuit. Je sais ce que tu as enduré et je serai égoïste de te jeter la pierre ainsi sachant par quoi tu es passée et ce qui t'as poussé à avoir un certain avis sur la gente masculine. Certes je suis déçu que tu m'aies choisi pour en payer les frais, mais je sais bien que les dommages collatéraux ne peuvent pas manquer avec ce genre de traumatisme. J'en profite pour te présenter, à nouveau, mes excuses, pour ce que je t'ai dit au parc à propos de... ta maman.
- Je te pardonne, j'ai souvent été vache aussi.
- Oui mais je suis allé trop loin. Et pour finir ce que j'étais entrain de te dire, je t'aime Salimata Zéphirine THIAM et je compte être là pour toi et pour notre enfant et rien que pour ça je me dois de laisser le passé derrière moi. Je te demanderai juste une chose. Quelle que soit la tentation que tu auras à l'avenir, vient me voir et nous trouverons une solution ensemble.
- Cela n'arrivera même plus. J'ai dépassé cette phase et je ne compte plus jamais te tromper avec qui que ce soit.
- D'accord mon amour. Je peux t'embrasser ?
- Je n'attends que ça.

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Je file le parfait amour avec Jamie. Il m'aaccompagné chez papa, pour que je lui annonce la nouvelle. Ce dernier n'a passauté au plafond mais son côté croyant m'a sauvé la mise, il a accepté lavolonté divine. Et nous a tout de même conseillé après nous avoir bien savonné.Même si je sais qu'il n'est pas dupe et ne croyait sûrement pas que j'étaischaste, il aurait quand même voulu que je me marie avant d'avoir un enfant et j'avoueque j'aurai préféré cela aussi. Et oui ! Aussi surprenant que ça puisseêtre, j'aurai aimé mieux faire les choses. Alli, elle était folle de joie, mêmesi elle a tenté de le cacher devant papa. Elle ne cesse de m'envoyer destextos. La pauvre, quand je sais qu'elle essaye d'avoir un bébé depuis desannées et moi qui tombe enceinte sous ses yeux sans même l'avoir prévu. Maiselle est tellement positive qu'elle est ravie pour nous malgré lescirconstances.
Celle qui n'est pas encore au courant c'est la reine-mère Farimata. J'ai promisà son fils de faire des efforts mais je lui ai demandé d'attendre encore un peuavant qu'on ne le lui dise. Au début il était contre l'idée de ne pas révélerma grossesse aussitôt à sa mère mais j'ai su le convaincre.
Je veux encore profiter de ces moments de bonheur car je sais que dès qu'ellesera mise au courant, nous ne pourrons plus avoir la paix. En cet instant noussommes couchés dans la chambre de Jamie entrain de regarde un film. Ma têterepose sur son torse nu et il caresse mon ventre qui commence déjà à bien s'arrondir.
- On ne pourra bientôt plus le cacher. Je ne veux pas aller voir ma mère sanstoi. Elle réussira à me tirer les vers du nez mais je ne veux pas non plus qu'ellel'apprenne en même temps que tout le monde et les vêtements que tu m'empruntesne pourront plus le camoufler bien longtemps.
- Encore quelques jours mon amour et on lui dira.
- D'accord mon trésor. Je t'aime.
- Je t'aime aussi Jamie.

Femme Infidèle !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant