Partie 4

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Je fus réveillée avec la sensation d'être morte intérieurement. Le sol du salon me ramena à la triste réalité; mon père m'a encore battue, mais pas comme d'habitude. Sa rancœur et sa haine étaient vraiment sorties. J'eus un mal fou à me lever. Ma blessure au dos était tellement douloureuse, à vif.

Mais cette fois-ci, c'est fini. Doucement mais sûrement, je me dirigeai vers ma chambre. Mon père était étendu comme un mort dans le canapé. J'ouvris la porte de mon placard, attrapa un sac, mis toutes mes affaires dedans et, calmement, je me dirigeai vers la porte.

« - C'est fini papa. Ce soir c'était la dernière fois. » Je fermai la porte sans un bruit.

Il n'y avait que quelques mètres entre la maison des McMahon et la mienne. Je me dirigeai vers leur porte. Malgré l'heure tardive, j'aperçus Linda jouer du piano. Je toque, prête à dévoiler mon secret à quelqu'un. Après quelques minutes, a porte s'ouvrit.

« - OH MON DIEU ! » Hurla-t-elle. « Rentre ! Qui t'a fait ça ? » me demanda-t-elle en tremblant.

« - Mon père » Avouai-je, honteuse.

« - Mais qu'est-ce-qui lui a pris ? Il est fou !

-Ce n'est pas la première fois, mais ce soir, ce n'était pas comme d'habitude. »

Elle me regarda, les yeux pleins de questions et d'interrogations.

« - Mais pourquoi ne pas nous l'avoir dit ? On aurait pu t'aider. Roman est au courant ? » Demanda-t-elle.

« - Non ! Bien sûr que non ! Et je ne veux pas qu'il le soit. Je veux que ça reste entre nous! Si Roman l'apprenait, il viendrait le tuer et il irait en prison. Sa vie serait détruite. Je suis venue vous voir car je sais que je peux vous faire confiance. S'il-vous-plaît, ne dîtes rien à personne ! » Suppliai-je en larmes.

« - D'accord ! Calme-toi. Respire. Déjà, on va appeler un médecin, il faut te faire examiner. Et s'il y a des frais médicaux, je m'en charge.

-Je ne veux pas voir de médecin. Il va faire un dossier et Roman sera forcément au courant !

-On va passer un deal, toi et moi, la belle. Je vais appeler le médecin de famille. Il va venir maintenant avec tout ce qu'il faut. Et, en échange, je ne dis rien à ton frère, ni à mon mari. » Me dit-elle doucement.

« - D'accord. »

Elle s'approcha de moi et me pris doucement dans ses bras.

« - Ça va aller maintenant, je suis là. Ton père ne te fera plus de mal. »

J'étais bien. Ses bras frêles me réconfortaient.

Le médecin arriva 20 minutes après son appel. Quand il me vis, il eut un choc. Il pris ma tension, me fis une radio des côtes avec sa radio portable et me soigna chaque plaie doucement. Je grimaçai chaque fois. À la fin, il me donna quelque chose pour dormir. Madame McMahon m'installa dans la chambre du rez-de-chaussée, puis elle sortit de ma chambre discuter avec le médecin. Mais j'entendis tout, le cachet ne faisait pas encore effet.

« - Son état est préoccupant : elle a deux côtes cassées, sans parler des bleus et des coupures. Ce qui m'inquiète le plus, c'est cette blessure dans le bas du dos. Elle est profonde et n'a pas besoin de points de suture, Mais c'est limite. Je vous avoue que ça a bien failli la tuer ou l'handicaper à vie.

-Ma pauvre petite.

-Linda, il va falloir l'aider à surmonter ça. Et bien sûr, il ne faut plus qu'elle voit son père. Du moins, tant qu'il n'est pas guéri. Si vous voulez, je connais un bon centre de cure. Je vous laisse la carte. » Répondit-il.

« - Merci docteur, vraiment. Et désolée de vous avoir dérangé aussi tard.

- De rien. Appelez-moi au moindre soucis. »

J'entendis la porte de la maison se fermer, Linda la verrouiller, et je sentis le sommeil me gagner. Je fus réveillée par des hurlements. J'essayais de distinguer les voix mais j'étais encore dans le cirage après tous les médicaments que j'avais avalé. Soudain, Une voix me parvint aux oreilles : celle de mon père. C'est mon père qui hurlait comme ça et Linda le confrontais. J'essayais de sortir de mon lit mais je n'y arrivais pas ; la douleur était tellement forte. Mais j'entendais très bien ce qu'ils se disaient.

« - JE VEUX LA VOIR C'EST MA FILLE !

-NON C'EST NON ! ET SI TU CONTINUES, J'APPELLE LA POLICE ! TU AS BESOIN D'AIDE ! TU DOIS TE FAIRE SOIGNER ! PENSE À TES ENFANTS, À TA FEMME ! ELLE N'AURAITPAS VOULU TE VOIR COMME ÇA ! MERDE REPREND-TOI ! » Lui dit-elle.

« Elle me manque ! » Sa voix se brise. La mort de maman a été un choc pour toute la famille, mais mon père n'a jamais fait son deuil.

« - Fabrice, je ne te laisserais pas voir ta fille tant que tu ne seras pas guéri. Je me suis renseignée et j'ai passé quelques coups de fil cette nuit. Je t'ai trouvé un centre. Ils acceptent de te prendre. Il faut que tu y ailles. Je peux même t'y amener mais je ne te laisse pas le choix. Soit tu te fais soigner, soit tu oublies ta fille. Ton fils se doutera de quelque chose et il viendra demander des comptes. » C'est vrai que c'était tout à fait le style de Roman.

« - Je veux lui demander pardon je veux voir ma fille Linda ! » Demanda-t-il suppliant.

« - NON c'est NON !

-D'accord, j'accepte ta cure.

-Merci Fabrice. Va préparer tes affaires, je passe te chercher dans 10 minutes.

-Aujourd'hui ? » Répondit-il surpris.

Je n'entendis pas de réponse de Linda. Je suppose qu'elle lui a fait un signe de tête. J'entendis la porte de la maison se fermer et les talons de Linda se déplacer sur le parquet. La porte de la chambre s'ouvrit.

« - Tu es réveillée ? » Me demanda-t-elle en douceur.

« - Oui. J'ai tout entendu. Il va partir en cure ? » Demandai-je.

« - Oui, c'est la seule solution. Tu vas vivre à la maison le temps qu'il faut. On dira à ton frère que ton père a eu un déclic et qu'il a décidé de se faire soigner pour trouver un travail. Ne t'inquiète pas. Je t'ai promis que je ne dirais rien à personne. C'est chez toi ici, maintenant.

FIN DU FLASHBACK



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