C'est bon, tout va bien, t'inquiète pas...

Routine de la matinée

Mon réveil sonne, je me lève directement. Ce dernier affiche 7:14. Génial, il s'est encore déréglé... Il va vraiment falloir que je songe à m'en racheter un... Mais ce n'est pas vraiment ma préoccupation principale, ces derniers temps...

   Je suis épuisée, comme à mon habitude. Je n'ai pas dormi de la nuit, la peur me paralyse, me ronge à tel point qu'il m'est totalement impossible de me reposer une minute, pas même une seconde... De l'extérieur, ma vie paraît tellement simple, tellement banale, aux regards inattentifs et désintéressés des gens que je rencontre. Que ce soit de simples passants que je croise dans la rue, ou que ce soit mes parents, personne ne connaît le supplice que je vis au plus profond de mon petit être ridicule, et à ce satané lycée que je déteste tant...

    J'enfile rapidement un jean et un tee-shirt, et passe par-dessus un pull léger, la boule au ventre, m'imaginant quel type d'insulte ils allaient encore trouver pour me faire souffrir. Je passe en coup de vent à la cuisine, et avale un fond de bol de céréales avec difficulté. Je n'ai pas faim, comme toujours, mais je refuse d'inquiéter mes parents. Ce n'est pas de leur faute, ils doivent restés écartés de tout ça. Cela ne vaut pas la peine qu'ils se fassent du souci pour « rien », je ne veux pas qu'ils s'investissent pour moi dans mes histoires peu agréables.

    Je finis rapidement mes devoirs. Il vaut mieux que j'essaye de travailler cette année, mes parents n'apprécieraient pas que je rate mon bac de français. Même si cela demande acharnement et que le taux de travail personnel pour l'avoir est très élevé, par rapport à mes capacités scolaires. Mon père et ma mère ne méritent pas que je leur déplaise.

   Je passe à la salle de bains en vitesse, passe en revue mes longs cheveux blonds, me brosse les dents et nettoie mon visage. Je m'enduis la face de maquillage, en espérant que cela puisse cacher mes cernes envahissantes et les traces interminables de larmes que j'ai sur les joues. Je me regarde dans le miroir. Je ne suis pas jolie, mais je ne suis pas moche pour autant. Pourquoi trouvent-ils toujours quelque chose à me reprocher ?

   Dans le couloir, je croise ma mère. Je la salue et l'embrasse, puis je retourne dans ma chambre pour préparer mon sac de cours.