Wolfgang

Wolgang

Émily Acher passe devant le bureau de son père sans se retourner. Il doit travailler et l'odeur nauséabonde de l'impatience signifie pour Émily que frapper à sa porte est la dernière chose à faire.
- Non ! Je ne m'engagerais pas dans cette embrouille !
Émily se bouche les oreilles. Elle se promet de ne pas écouter. Mais parfois l'ouïe supersonique n'est pas qu'avantageuse.
- Quoi ? En plus il faut qu'un de mes loups risque sa vie pour vos merdes ? Stéphane, j'ai dis que je ne voulais rien entendre, je ne compte pas t'aider. Débrouille toi autrement. Je suis désolé.
Émily se rend compte que son père est passé d'énerver à calme d'un seul trait. Il a du flairer sa présence. Elle note en suite qu'avoir un flair surdéveloppé peut être un avantage comme un inconvénient.
Tentant de ne plus écouter la conversation qui semble avoir tourné au vinaigre entre son père et Stéphane un homme encore inconnu d'Emily, cette dernière se serre dans le réfrigérateur. Un coca et sept biscuits plus tard, son père est toujours entrain de brailler au téléphone.
C'est seulement quand Émily range son casse-croute que son père décide enfin à sortir.
L'air renfrogné et la veine de son front qui ressort plus qu'à l'accoutumé indique clairement à Émily de ne pas poser de question. De toute façon le taff de son père ne l'intéresse pas.
- Tu veux boire quelque chose ? Suggère-t-elle plutôt afin de peut être détendre son père.
- Ouais. Un verre d'eau. Faut que je me dépêche.
Émily saisit un verre, le remplit et le tend directement à son père qui le boit d'une traite.
- Merci.
- Tu vas ou ? Ose-t-elle enfin demandé en posant le verre dans l'évier.
- Oh rien. Un mec veut me voir pour une histoire de... Luis Acher marque une pause. Visiblement il ne compte pas raconter à sa fille se qui le tracasse. Émily se vexe mais n'en laisse rien paraître. Au contraire elle se dévoue à faire la vaisselle. Son père comprend le message et soulagé prend une veste et s'en va.
C'est seulement quand le pickup de son père ne parvient plus à ses oreilles qu'Emily lâche son éponge et se dirige lentement vers le bureau de son père. Elle déteste fouiller dans les affaires des autres, mais pour que Luis Acher ne lui dise pas ce qui le tourmente c'est que l'heure est grave. Et Émily ne compte pas être la dernière au courant de ce qui se trame.

Elle n'est jamais rentré dans le bureau de son père sauf exception il y a deux ans. Dans ses souvenirs son bureau était nettement mieux rangé. La on croirait qu'un ouragan à dévasté la pièce. Des documents jonchent le sol, des livres sont épilés ça et là un peu partout : sur le bureau, par terre, sur le canapé. Ce dernier est recouvert d'un drap blanc et contraste avec les couleurs jaune et verte qui orne la bureau. Émily sourit en apercevant une photo d'elle et son père posée sur le bureau de celui-ci. Ainsi il pense à elle même quand il s'énerve après un certain Stéphane.

Encore pleine de curiosité, Émily se met à explorer le bureau de fond en comble : soit ranger les dossiers éparpillés un peu n'importe où dans la pièce seulement après les avoir minutieusement examiné. Les livres y passent aussi mais là, Émily se contente seulement de les feuilleter. À son avis ce qui force son père à se déplacer seul sans sa meute et sans informer sa fille n'est certainement pas renfermé dans un de ces bouquins. Du moins Émily l'espère. Sinon son père est bon pour être interner. Les histoires de fiction n'ont rien avoir avec la réalité tout le monde le sait. Quoique que quand on est soit même une supposé légende le doute peut s'installer.

Alors qu'Emily s'apprête à reposer un livre à la couverture pourpre aux reliures jaunes or et au titre gravé directement sur la première de couverture, elle s'aperçoit qu'un des dossiers s'est glissé entre les pages. Inconsciemment ou non, Émily s'en saisit et l'examine avec attention. C'est un article de journal datant d'il y a trois jours.
- Qu'est-ce que tu fais la ?
Émily pivote si brusquement que le livre et l'article lui tombe des mains.
Kim Shuffer, un des membres de la meute de Luis Acher, lui fait fasse et visiblement il n'est pas content de trouver la fille de son alpha ici.
- Papa est parti furieux je voulais m'assurer qu'il ne se passe rien de grave, s'explique-t-elle en négligeant le bouquin qu'elle s'amuse à torturer avec son pied afin de feindre l'indifférence si jamais Kim ne l'avait pas surprise avec dans les mains.
- Fais voir ce livre, lui ordonne t il comme s'il avait lu dans son esprit.
Jouant le tout pour le tout, Émily hausse les épaules et arque un sourcil qui se veut dubitatif :
- Quel livre ?
- Celui que tu t'obstines à piétiner dans l'espoir que je ne remarque rien.
- Oh...
Prise au piège, Émily n'a d'autre choix que d'obtempérer. À contre cœur elle tend non pas le livre mais l'article qu'elle avait trouvé dans le bouquin ne souhaitant pas s'attarder avec Kim sur le pourquoi du comment ce livre l'intéressait tant.
- Tu sais ? Demande t il sans même poser un seul regard sur l'article.
Comme ça elle est encore la dernière au courant des nouvelles.
- Je n'ai pas vraiment eu le temps de lire, avoue t elle en préférant jouer la carte de la vérité.
Kim est un loup-garou aux vertus plus étendu que les autres. Descendant aussi d'une grande lignée de sorciers ses pouvoirs à détecter les mensonges sont plus vastes que ceux du reste de la meute. Et Émily déjà piètre menteuse ne souhaite pas aggraver son cas en contournant la vérité.
- Je vois. Écoute, avant que tu lises cet article parce que je compte bien te le donner, je veux que tu écoutes la version de ton père. Cet extrait de journal n'est pas la vérité vrai. Ce n'est qu'un journaliste comme tant d'autre qui a relaté des faits. Promis ?
Émily se retient de dire non mais dans les yeux du loup-garou elle décèle de la méfiance. Contrainte d'accepter le marché elle se saisit du journal et court se réfugier dans sa chambre.