Chapitre 2

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Trois mois auparavant...  (Suite du flashback)

Sans même me laisser le temps de poursuivre ma phrase, Zayn me bouscule pour retourner dans la véranda où nous étions quelques minutes plus tôt.

- Zayn !

Je le poursuis dans la maison du mieux que je peux, faisant attention à ne pas trébucher ou me cogner, et ceci jusqu'à notre chambre.

- Zayn ! Parle-moi. Je t'en... Qu'est-ce que tu fais ?

Il venait de se munir d'une valise dans laquelle il avait jeté une pile de chemises.

- Zayn, que fais-tu ?

Je m'approche de lui et tente de récupérer la valise, mais il me repousse assez brutalement. Mon cœur se serre dans ma poitrine et j'essaie de trouver les mots juste pour m'excuser.

- Je... Je suis tellement désolée ! Zayn, il faut que tu me croies.

Quand je vois que notre armoire est pratiquement dépourvue des vêtements du brun, je panique et me jette presque sur lui.

- Putain, Zayn, arrête et écoute-moi ! Laisse-moi m'expliquer !

Je lui saisie le poignet et tire dessus pour qu'il laisse tomber ses affaires, mais mon fiancé me foudroient du regard et je le lâche, sous la pression.

- Zayn... murmuré-je, les larmes aux yeux, menaçant de couler.

- Ferme ta gueule.

Sa réponse froide me cloue au sol et j'ai l'impression de recevoir un énorme coup de poignard dans la poitrine. Putain, ça fait mal. Une larme roule sur ma joue, puis plusieurs autres s'en suivent.

- Je suis tellement désolée. Je n'aurais jamais dû te cacher ça... C'était idiot et si égoïste, j'ai paniqué et...

- Bordel, Perrie, je t'ai demandé de fermer ta gueule !

Il me saisie les poignets avec violence et dans ses yeux, je lis de la haine. Jamais il ne m'avait regardé de la sorte auparavant. Mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine, j'ai les yeux rougis par les larmes et le nez humide. Zayn serre fort mes poignets, beaucoup trop fort. Il me fait mal, mais ne semble pas le remarquer, et je peux comprendre cette réaction. J'ai agis de façon stupide et égoïste en lui cachant que j'avais perdu notre enfant ce matin. Dire que s'il ne l'avait pas découvert, je lui aurait encore menti en modifiant la date de mon accident...
Il doit me haïr plus que tout et cette simple pensée me retourne le cœur.
La respiration de Zayn est de plus en plus irrégulière et sa pression autour de ma peau se fait toujours plus forte. J'ai mal. J'ai atrocement mal. Le pakistanais me regarde avec une telle rage dans les yeux que je devine qu'il est en train, à l'instant même, d'imaginer les différentes manières de me tuer.

- Zayn, tu me fais mal...

- Je n'arrive pas à croire que tu aies pu me faire un truc comme ça ! vocifère-t-il en se mettant brusquement à me secouer.

Il ne me lâche pas pour autant. Il me fait très peur. Il n'a jamais été aussi énervé depuis que je le connais et j'aurais préférée ne jamais assister à cet excès de colère.

- Je suis désolée !

- Putain, ferme ta gueule !

Sans même que je n'ai le temps de m'y préparer, je me sens projetée contre le mur de la chambre, me heurte durement au bord de la commode et retombe lourdement au sol. Je relève les yeux vers Zayn, abasourdie par son geste. Pas une seule fois, Zayn n'a été aussi violent avec moi. Il nous est arrivé de nous disputer, plusieurs fois, mais cela ne dépassait jamais les hurlements et les larmes. Mon fiancé, en principe si doux, me jette un regard rempli de haine avant de passer à coté de moi pour se diriger vers la porte de la chambre. Je le regarde s'éloigner, en larmes, une main sur ma plaie. Il m'a légèrement blessée sur la pommette, rien de bien méchant, mais me dire qu'il a osé me faire une chose pareil rend ma blessure plus douloureuse et grave.

- Zayn...

Je murmure son nom si bas que je ne suis même pas sûre qu'il m'ait entendue. En fait, il n'aurait pas pu.
Sa main se pose sur la poignée de la porte qu'il abaisse doucement, celle ci commence à s'ouvrir.

- Putain.

Sur ce juron, mon petit ami se retourne, laisse tomber sa valise au sol et s'approche de moi. Je suis assez surprise lorsqu'il me tend une main pour m'aider à me relever et qu'il m'entraîne dans la salle de bain, mais je me laisse faire sans broncher. Zayn ouvre le placard à pharmacie et en sort du désinfectant et du coton. Silencieusement, il imbibe le coton du liquide et s'approche de moi. Je ne sais pas si je dois encore parler pour m'excuser ou simplement me taire et le laisser faire. Finalement, je choisis la seconde option tandis que Zayn s'approche de moi et pose un genou au sol, comme il l'avait fait des mois auparavant pour me demander en mariage. Le coton s'écrase sur ma peau brutalement et contrairement à ce que j'avais espéré, les autres fois sont toutes aussi brutales et douloureuses. Zayn est toujours en colère, cela se lit sur son visage et dans la dure manière qu'il a de me soigner. Finalement, ne supportant pas la douleur de ses gestes, je saisie son poignet pour éloigner sa main de mon visage en disant :

- Aïe, Zayn, arrête, tu me fais mal.

- Bordel, tu n'as qu'à le faire toute seule ! s'exclame-t-il avant de jeter le coton au sol.

Il se lève et tourne les talons. Il sort de la salle de bain et comme tout à l'heure, je cours derrière lui. Il retourne dans la chambre, récupère sa valise au sol et en ressors pour se diriger vers la porte d'entrée sans prendre la peine de répondre à mes interpellations répétées.

- Mais bordel, Zayn, où est-ce que tu vas ?! hurlé-je lorsqu'il ouvre la porte, agacée par son ignorance méprisante.

- Loin de toi et de tes mensonges, laisse-t-il tomber avant de claquer la porte, disparaissant de mon champ de vision.

Je reste debout, figée, abasourdie par ses mots, ne sachant que dire. Puis, me rendant compte de tout ce qui vient de se passer, de tout ce que je viens de laisser partir sans réagir, je me laisse tomber au sol, les sanglots secouant mes épaules de toutes parts.
Je viens de perdre Zayn.

- Putain !

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⏰ Last updated: May 29, 2017 ⏰

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Prisoner Of My Own Body // Z.MWhere stories live. Discover now