Acte I scène 3

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( Isabelle du Puy Bourmont, Marie du Puy Bourmont )


Isabelle du Puy Bourmont :

Ah ma chère Marie ! Ah ma petite soeur !

Tu ne peux concevoir ma si forte douleur.

Il me faut tout te dire, éclairer mon malheur.

Moi, qui depuis toujours rejette avec ardeur

Cette chose, l'amour, dont mon coeur est épris.

Crois moi j'ai fort lutté, mais vainqueur est sorti

Cet effroyable monstre, dont tu es une proie.

Il attend chaque jour, guette ton désarroi

Et quand il t'a mordu, s'infiltre violemment

Son terrible poison dans ta chair, dans ton sang.

Je ne puis résister, car enfin il m'a eue.

Que dois-je faire soeur, je suis tout (é)perdue.

Marie du Puy Bourmont :

Voyons, soeur calme toi, tout n'est pas terminé

Car notre père t'aime, il pourrait accepter

Cet homme parmi nous, même votre mariage

Tant qu'il est respectable, et parle un beau langage.

( se rapprochant de sa soeur )

Et si tu me disais qui est cet inconnu

Je le connais peut-être,  et l'ai-je déjà vu ?

Isabelle du Puy Bourmont :

A vrai dire Marie, ceci est délicat

Marie du Puy Bourmont :

Mais parle donc ma soeur je ne jugerais pas.

Isabelle du Puy Bourmont :

Ce n'est vraiment pas simple...

Marie du Puy Bourmont :

                                                             Parle vite Isabelle

Isabelle du Puy Bourmont :

Tu ne m'aimerais plus.

Marie du Puy Bourmont :

                                               Je ne suis pas cruelle !

Isabelle du Puy Bourmont :

Tu ne me croirais pas.

Marie du Puy Bourmont : ( encourageante )

                                               Mais si évidemment

Isabelle du Puy Bourmont : ( apeurée )

Tu me dénoncerais ?

Marie du Puy Bourmont :

                                             Pourquoi tant de tourment ?

Isabelle du Puy Bourmont : ( chuchotant )

Si je te dis vraiment la vérité entière

( insistante ) Dans les moindres détails, promet tu de te taire ?

Marie du Puy Bourmont :

Voyons je suis ta soeur, je te fais la promesse

De garder ton secret, confie moi ta détresse.

Isabelle du Puy Bourmont :

Et bien voilà Marie, depuis bien quatre mois

Je vais les samedis dans le quartier bourgeois

Rejoindre au magasin, la personne que j'aime

Elle crée des costumes, et m'écrit des poèmes...

Tout en Alexandrin, et les rimes sont là.

Je les lis chaque soir, ils m'emplissent de joie

Me donnent le courage, avec leurs jolis vers

De cacher mon effroi, de ne rien dire à père.

Marie du Puy Bourmont :

Mais je ne comprend pas, cet homme semble honnête

Pourquoi tu nous le caches, et pourquoi tu t'entête

A lutter contre lui, l'amour n'est pas mauvais

Je vais tout dire à père, et François comprendrait.

Isabelle du Puy Bourmont :

Ma soeur cet homme là, ( exaspérée ) enfin je vais tout dire

Et tu as bien le droit, Marie de me maudire

Voilà la vérité, voilà pourquoi je pleure

Ce n'est pas même un homme à qui j'offre mon coeur

Mais à une jolie femme, aimante et dévouée,

Et si tu veux son nom, je dis Diane Tellier.

Marie du Puy Bourmont :

C'est impossible non ? tu ne peux dire vrai

( inquiète ) Est tu trop fatiguée ? Tu n'as pas le teint frais.

( Isabelle sourit, gérée )

Ah juste ciel ma soeur, quel crime tu commets

Si père le savais, il te ferait brûler.

Et il doit tout savoir, ( énervée, ironique, au public ) car si elle est gentille

Sa chère fille ainée fait tord à la famille.

Je m'en vais maintenant lui dire tout cela.

Isabelle du Puy Bourmont :

Et bien votre promesse ?

Marie du Puy Bourmont :

                                                   Je ne la tiendrais pas

Isabelle du Puy Bourmont :

Ma soeur je te prie, je t'accorde confiance

A toi j'ai tout confié depuis ma tendre enfance

( Marie du Puy Bourmont hésite )

Marie je t'en supplie, je suis toujours la même

Ta grande soeur chérie, qui t'adore, qui t'aime

J'ai simplement choisit un chemin différent.

Et j'ai besoin de toi, dis moi que tu comprends.

Marie du Puy Bourmont :

Soit ma soeur aujourd'hui, je garde ton secret

A vrai dire j'admets, tu m'as toujours aidée.

Mais ne t'avise pas de me faire mentir

A père pour cacher tes plus sombre désirs.

Isabelle du Puy Bourmont :

Merci infiniment.

Marie du Puy Bourmont :

                                           Isabelle tais-toi

J'entends le sol craquer, j'entends des bruits de pas. ( surprise, s'interroge )

( regard illuminé ) Notre père et Francois, les voilà qui reviennent

A nous deux maintenant, de leur cacher ta peine. 

Les caprices de VénusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant