papi

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Alors que je fais ma balade matinale le long du calme bord de Marne, je laisse le vent caresser mes cheveux sous le beau soleil du mois de Juillet. Je suis pensive, âgée de 60 ans je me demande si j'ai assez profité de la vie.

Soudain, un bruit pouvant paraître banal pour certains, signe de la nature pour d'autres parvient à mon oreille.

Un oiseau se met à chanter, je suis directement aspirée dans la tempête que sont mes souvenirs. Les oiseaux...

Je me souviens à présent, il y en avait des bleus, des jaunes, des roses...toutes les couleurs de l'arc-en-ciel étaient représentés sur ces bêtes.

Quand j'allais chez mes grands-parents, je me souviens, je dormais avec mon grand-père; ma sœur, elle, dormait avec ma grand-mère. Ohh...mon grand-père...une personne formidable.

Je me rappelle de ses cheveux grisonnant, de ses yeux bleus pétillants de malice- dont j'ai hérité- et de sa façon de voir le monde. Il était toujours enjoué et profitait de tous les petits bonheurs que lui offrait la vie. il aimait beaucoup le printemps car durant cette période de l'année, les oiseaux ne faisaient que chanter. De magnifiques sons résonnaient dans notre verger, avec en plus de cela, les rayons du soleil qui faisaient ressortir les couleurs déjà vives des fleurs, cet endroit était mon havre de paix.

Le matin nous nous levions très tôt avec mon papi, enfin c'est plutôt lui qui se levait et moi qui insistais pour venir avec lui. On essayait de ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller les autres mais il nous arrivait d'avoir des éclats de rire qu'on peinait à contrôler.

Nous prenions le petit déjeuner, des biscottes avec du beurre et un chocolat chaud pour moi et un café pour lui. Je me souviens que je me collais au radiateur pour ne pas avoir froid même si je me brûlais parfois.

Après quoi, je m'habillais chaudement, mon petit manteau rose et mes bottes en caoutchouc rouge à poids blancs étaient ma tenue préférée. On faisait la course jusqu'au fond du jardin, où se trouvait le verger, une course durant laquelle il m'arrivait de tomber. Je faisais alors la morte et mon papi venait me ramener à la vie par des chatouilles guérisseuses. J'éclatais de rire avant de lui tirer la langue, de repartir en courant et de gagner la course. Certes maman n'était pas contente à cause des énormes tâches de boue et d'herbe, mais je m'en moquais du moment que je pouvais m'amuser avec mon grand-père.

Quand les pommes étaient assez mûres, je les ramassais et en mangeais une ou deux pour me donner du courage, mon papi n'aimait pas trop ça, alors il se goinfrait de poires qui se trouvaient sur l'arbre d'à côté.

Après avoir fait la course, avoir ramassé et mangé les fruits nous allions faire ce que je préférais : aller voir les oiseaux.

Mon grand-père avait beaucoup d'oiseaux, et chaque matin, je l'aidais à s'en occuper. On leur avait tous donné un nom, je les adorais tous mais mes préférés étaient un couleur magenta qu'on avait appelé Maurice, un de couleur rose pastel appelé Lydia et le dernier qui  était horriblement laid mais tellement drôle que j'avais décidé d'appeler Norbert.

Avant tout, on nettoyait la cage- je me rappelle qu'une fois Norbert s'était soulagé sur l'épaule de mon papi, j'avais tellement ri que j'en pleurais- pour ensuite mettre de l'eau et des graines aux oiseaux. Venait après le moment des câlins avec Lydia qui n'avait plus peur de moi et qui se laissait  facilement approcher.

C'est seulement après avoir fait tout cela que nous rentrions à la maison pour aller voir le reste de la famille et que nous discutions et rigolions pendant des heures sur les anecdotes de mon papi et de ses oiseaux.

recueil de petites histoiresWhere stories live. Discover now