Puis mon insomnie disparaît, la fatigue revient et je suis seul dans le noir comme seul au monde.Toujours pas un seul signe de lumière. J'ai peut être trop bien confiance en la sûreté de ce quartier mais mes membres engourdis décideront qu'il faille que je m'endorme dans un coin de la rue, au sec sur ce qui semble être de l'herbe.
Ma nuit fût courte. La première chose que je vois c'est cette inconnue qui veille sur moi à ma droite, ce n'est qu'une silhouette mais bien vite mes yeux distingue une fille, jeune femme qui est accroupie et semble scruter le vide de cette rue sans vie : ce qui me saute aux yeux ce sont ces cheveux longs, dorés, ondulés que chaque rayon de soleil semble sublimer; véritable crinière incandescente elle se suit d'une peau de porcelaine, peau de pêche à peine dorée des effluves estivales,parsemée d'une myriade de délicats grains de beautés indistinguables si l'on y prête pas son attention. Ses sourcils sont blonds fins, par passages rebelles ; ses yeux sont d'un bleu électrique semblable aux eaux des mers argentines, sur lesquels se referment des cils fins et effilés. Quant à son nez il est drôlement petit sans pour autant être minuscule, un nez précis et féminin qui pointe fièrement vers les nuages.
Sa bouche est ronde et rosée, élégante, mais je ne m'y perd pas. Elle se lève et je mesure de mes yeux intrigués sa taille plutôt grande, je lui donne mon âge, 16 ans. Le soleil éblouissant cache les courbes de son corps que je n'avais de toutes façon pas osé regarder.
Elle me fait un léger sourire teinté d'une innocence pure et rafraîchissante et me tends la main :
« Tes parents t'ont cherché pendant une heure presque, on doit se presser si tu veux éviter les réprimandes ! »
Trop abasourdi pour répondre je la suis quelques secondes pour réaliser avec une certaine honte que je n'étais en fait qu'à une foulée de pas de ma maison. Je me met à rougir en pensant à la réaction de mes précepteurs adorés,mais aussi à cause de cette fille mystique que je ne connais que depuis 5 minutes quand d'un coup sec elle bande son bras en barrière devant moi et annonce, espiègle :
« Tu diras à ton papa et à ta maman que je suis ton amie et que nous somme partis jouer au football. Oh ! Et au fait invente moi un nom j'en sais rien moi.. Olga ? Ça te va? »
Toujours dans la plus grande des incompréhensions je me contente d'acquiescer.
Trois pas à peine après avoir élaboré ce plan aux allures de moqueries je fais face à ma mère qui est à la fois blanche d'inquiétude et rouge de colère,c'est tout un cataclysme quand elle me remarque enfin arriver à pas calfeutrés avec cette énergumène imprévisible à la crinière de feu :
« Mais où étais-tu Sergueï bon sang ? Pour l'amour de dieu ! Tu vas me faire un plaisir de m'expliquer tout ce tintamarre ! »
Une bouffée de chaleur combinée à ma fatigue m'oblige à répondre avec un certaine latence qui à tendance à énerver ma mère :
« Euh.. je faisais du foot ! Avec euh...hum...Olga ! Oui c'est ça ! »
Ma mère grogne, elle est suspicieuse et elle a ses raisons: elle se doute bien de quelque chose ; moi ? Du foot ? Avec une si jolie fille ?La mascarade tourne à l'humiliation car ma mère sait bien que je ment mais je la sais soulagée de mon retour :
« Retourne te coucher,va à ta chambre, et compte sur moi pour avoir une discussion ce midi ! »
Cris-t-elle de son ton exaspéré.
J'avais oublié sous l'emprise la fille ; je vois ma mère lui adresser un sourire gêné puis fermer la porte poliment pendant que je monte à l'étage.
Je rentre dans ma chambre.Ferme la porte. Allongé dans mon lit mon esprit tente d'ingurgiter toutes ces informations car tout me paraît irréel, j'en pince même mon bras pour savoir si je ne suis pas en plein rêve lucide. C'est tout bonnement hallucinant ! Mais bien vite Morphée me ramène dans ses bras, la fatigue ferme à nouveau mes paupières et je me rendors la tête pleine de questions, mon esprit imaginant des scénarios les plus loufoques les uns que les autres ;
bien content d'avoir tué la routine la transformant de nouveau, en si peu de temps, en passionnant dessein.