Chapitre 2

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Chapitre 2

Après que l'imposante horloge de la librairie ait sonné dix-huit heures, la dizaine d'employés quitta plus ou moins rapidement le bâtiment.

A peine avais-je posé un pied à l'extérieur, que le froid brûlant de l'hiver s'empara de mon corps.

Je resserrai mon manteau autour de moi et glissai mes mains au fond de mes poches. Le ciel était gris, le soleil lointain. La neige ne tarderait pas à recouvrir la ville. Je repris donc mon chemin, non sans regretter le soleil quasi-constant de Jacksonville. C'était bien la seule chose qui me manquait et qui ne me manquerait jamais de cette ville. Hormis ma mère.

J'avais quitté la Floride quelques semaines plus tôt pour prendre du recul et tenter de construire une nouvelle vie ailleurs. Rapidement, j'avais trouvé mon refuge, ici, à Norfolk, une petite ville de l'état de Virginie. Les boutiques d'antiquités, les nombreuses librairies et le sentiment de liberté qui l'entouraient m'avaient séduite dès le premier regard. Et puis, ce job était une aubaine. J'avais la chance de travailler dans un univers qui me plaisait et qui pouvait m'offrir des perspectives d'évolution professionnelle si je faisais mes preuves. Ce que je comptais bien faire.

Soudain, des éclats de voix m'interpelèrent.

Deux hommes se trouvaient de l'autre côté de la rue, tout de noir vêtus. Le premier, qui me faisait dos, gesticulait dans tous les sens et semblait excédé. Le second, plus petit, avait les yeux presque fermés et des ridules nerveuses crispaient son visage chaque fois que les mouvements de son "ami" se rapprochaient trop près de lui.

Subitement, le premier l'agrippa par sa veste de survêtement et le poussa avec fracas contre le mur en briquettes rouges derrière eux. Ses yeux se fermèrent brutalement au moment de l'impact.

Lorsqu'il reprit ses esprit, son regard se posa sur moi et ses lèvres s'incurvèrent en un sourire à faire froid dans le dos. Son agresseur, remarquant son changement d'expression et son absence d'attention, se retourna.

Ses sourcils étaient froncés sur son visage fermé. Ses lèvres formaient une fine ligne droite, probablement furieux que quelqu'un les ait dérangés.

Le long de son corps, je remarquai ses poings serrés et ses muscles contractés.

Il ne portait qu'un simple t-shirt noir, malgré le vent glacial et un bonnet duquel quelques boucles brunes s'échappaient. Puis je rencontrai ses yeux.

Leur vert me transperça.

J'étais mal à l'aise. J'avais peur. Je voulais fuir mais mes jambes me m'écoutaient pas. Contrairement à celles de l'autre jeune homme qui profita de l'occasion pour s'enfuir.

Son regard émeraude était insoutenable. Je baissai les yeux après une quinzaine de secondes et ne les relevai que lorsque un ronflement de moteur résonna dans la rue vide de monde. Il appuya sur l'accélérateur de sa voiture, et en quelques secondes il était hors de vue.

Je restais de marbre, tentant de me remettre de ce regard perçant, de ce jeune homme qui m'avait littéralement gelé sur place.

"Abigail?" Une main se posa sur mon épaule me sortant de mon stoïcisme.

Je me retournai et trouvai mon collègue, Liam si j'avais bonne mémoire. Il avait l'air préoccupé.

"Abigail, ça va? T'es toute pâle."

"Je, oui. Oui, ça va. Merci. répondis-je. Qu'est-ce que tu fais là Liam?"

"Oh, erm, j'ai rendez-vous avec une amie." m'avoua-t'il gêné

"Un rencard plutôt donc?" Je souriais de toutes mes dents. Il était tellement mignon, cette fille était chanceuse.

"Oui, je crois qu'on peut dire ça, sourit-il à son tour. Pour être franc, j'ai une bonne dizaine de minutes d'avance. J'étais tellement stressé que je suis directement venu ici après le boulot."

Ici?

"Au café de l'autre côté de la rue." comme s'il avait lu dans mes pensées. Ou peut-être que ce fut à cause de mon froncement de sourcils. "Il est vieux comme le monde mais c'est l'endroit le plus sympa de la ville. On s'y retrouve souvent entre collègues. Il faudrait que tu y viennes avec nous un de ces jours!"

"Avec plaisir!" répondis-je sincèrement.

Son téléphone sonna et un sourire discret se posa sur ses lèvres. Ce devait sûrement être elle.

"Elle m'attend dans le café. Désolé, je vais devoir te laisser."

"Il n'y a pas de problème Liam. Passe une bonne soirée."

"On se voit demain au travail!"

Je lui souris pour seule réponse et chacun de nous partit dans une direction opposée.

Maintenant seule, ma peur reprenait le dessus. Je ne pouvais pas m'empêcher de revoir ce sourire et rien que d'y penser me donner des frissons. Je me dépêchai alors de marcher les quelques centaines de mètres restant me séparant de mon appartement. Après avoir claqué la porte, je soufflai un grand coup.

Home sweet home.

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Abigail est enfin de retour!

Vos commentaires m'ont fait super plaisir et j'espère que cette suite continuera à vous plaire!

L'action et l'intrigue commencent à se profiler... Et j'aimerais savoir ce que vous en pensez.

Dites-moi ça en commentaire et n'oubliez pas de voter! :)

Xxxx

Unpredictable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant