CHAPTER FOUR - Wall

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''Je n'arrive pas à me souvenir de chaque trait de ton visage Maman''

Vraiment longue cette après-midi, les profs sont chiants, surtout celle de la matinée. Elle nous a refilé un devoir de mathématiques sur les racines carrées. Ce qui me fait surtout chier, c'est qu'en France on a pas eu droit au  même programme scolaire, ce qui veut dire que je vais devoir bosser chez moi, pour rattraper ce que j'ai pas encore appris.

J'ai envie de lever les yeux au ciel quand je vois les types de ce midi lorgner le cul de Liliane sans la moindre discrétion. Bon, elle est bien foutue, n'importe qui pourrait le dire. Mais merde ! Soyez discrets, c'est embarrassant pour une prof ou pour n'importe qui.

-Comment t'as su pour le pari ? Demande une voix que je ne reconnais pas.

Il parle du pari, c'est que c'est quelqu'un qui fait parti du groupe de populaires

Je me retourne, prenant soin d'éviter les battements effrénés de mon traître de cœur quand je le vois. Le mec à lunettes.

-J'ai fait installer des micros dans toutes les salles de l'école, et tout ça est enregistré et envoyé dans mon téléphone. Je dis sans sourciller, l'air le plus sérieux possible.

Mon moi intérieur est en train de tout envoyer valser pour se tordre de rire suite à cette pitoyable excuse.

Haha, des micros, j'en peux plus ! Pourquoi pas des caméras tant qu'à y être non ? Dis-lui que tu es agent de la CIA pour être dans le thème !

Idiote.

Au moins, ça a le mérite de faire l'autre bouffon qui n'a pas l'air d'y croire plus que ça.

-Oh, je dois m'inquiéter de ce que tu pourrais sortir sur moi ?

-Exactement, je te conseille de plus me parler.

-Alors, tu sais sûrement mon prénom ? Il me demande les sourcils haussés et toujours son sourire éclatant aux lèvres

-Luke ? Garry ? Dylan ? Raymond ? J'hasarde totalement.

-Raymond ? J'ai une tête à m'appeler Raymond, Heva ?

-On peut très bien ne pas avoir une tête qui va avec son prénom. Prends exemple avec Heaven, des gens s'appellent comme ça alors qu'ils sont et ont une tête de démon.

-Mouai, en attendant je m'appelle Ethan.

-Ravie de le savoir, Ethan. Maintenant j'aimerais me concentrer sur le cours, j'ai du retard à rattraper.

Il secoue sa main comme pour me dire au revoir. Qu'il est con, ce gosse. C'est attendrissant et me donne envie de sourire. Je réprime cette idée en secouant la tête, quel idée.

Montrer ses sentiments, c'est pour les faibles.

**

La sonnerie retentit et annonce en même temps la fin de la journée. Les élèves rangent leurs affaires dans leur sac sans écouter le reste du récit plus qu'ennuyant de la prof, ça me ferait presque de la peine si je ne faisais pas la même chose.

Je sors de la classe d'un pas hébété, je prends mon portable et voit un SMS de Julie, une fille que j'ai rencontré en France et qui s'est attachée à moi. Je l'efface sans prendre le temps de le lire, je lui avais pourtant dit de ne pas prendre contact avec moi. À ce que je vois, elle ne m'a pas écouté. Putain, ça me fait pitié de savoir qu'elle espère que notre "amitié" continue, je suis une garce, mais au moins je l'ai prévenue dès le début que je n'étais pas quelqu'un à qui on pouvait d'attacher sans souffrir au final. Je sais même pas si moi, je me suis attachée à elle. J'imagine que oui.

Yeux d'orOù les histoires vivent. Découvrez maintenant