Un jour où tout à basculé, c'était une journée ordinaire malgré ta maladie. Je ne pensais pas qu'elle t'emmenerai aussi vite. Ce fut 5ans de lutte, de lutte acharnée pour survivre à cet enfer qui te rongeait de l'intérieur. Au début le combat était une moindre épreuve comparé à ce que tu as subi à la fin. La fin, elle sonne comme un vide, qui s'emparerait de nous, qui nous emmenerai dans la tristesse et l'angoisse. C'est la fin d'une histoire, une histoire certe pas toujours facile mais qui aurait mérité d'être plus longue. Car oui, même si je n'ai pas toujours été sage avec toi, je restais une enfant qui t'aimais sans mesure. Tu étais le pilier dont j'avais besoin pour avancer, j'ai toujours besoin de toi c'est vrai, mais maintenant je suis obligée de faire ma vie sans toi pour me conseiller, ou me donner envie d'avancer. C'est toi qui m'a appris à ne jamais abandonner, même si c'est dur et qu'on peut avoir peur du futur il faut avancer, car le futur est ce qu'il y a de plus important, c'est nous qui le construisons. Mais tu aurais dû m'apprendre à vivre plus dans l'instant présent, car comme son nom l'indique chaque moment est un présent dont il faut profiter. Si je l'avais su plus tôt, si j'avais compris que ce moment était le dernier j'aurais sans doute réagis autrement, j'aurais plus profiter de toi. Maintenant il ne me reste que cette photo, où tu souriais à cause d'une bêtise que tu vennais de me raconter, c'était ta grande habitude, raconter des blagues pour redonner de la joie à ce monde. Toi qui souffrais énormément, je le voyais même si tu ne le montrais pas, c'est toi qui cherchait à nous faire rire.
Je me rappelle de cette journée où tu m'as annoncé ta maladie, je n'avais pas trop su comment réagir mais mon instinct me disais de te serrer contre moi, si j'avais su je l'aurais fait bien plus souvent. Tu étais comme un père pour moi, tu m'as élevé et quand tu es parti j'ai eu l'impression que le monde s'effondrait, que je retombais à l'âge de l'ignorance, cette douleur était trop forte pour que je la garde en moi, je devais l'envoyer dans l'oubli. Mais quand je suis retournée dans notre maison, et que j'ai vu ta place, ton canapé vide, plus personne ne s'y mettait, même moi qui voulait toujours être avec toi dessus, je n'osais plus m'en approcher, par peur je pense, ou bien je me disais que tu allais venir t'asseoir, mais cette place t'attends toujours, je t'attend toujours. Quand j'étais plus jeune j'avais l'habitude de t'appeler en sortant de l'école pour te raconter ma journée, maintenant quand j'essaye de faire ton numéro on me dit qu'il n'est plus attribuer, je n'ai même plus la possibilité d'écouter ta voix. Au début que tu avais disparu je m'allongeais sur mon lit et appelait des centaines de fois ton numéro seulement pour écouter ton répondeur, j'avais l'impression que tu étais toujours là. Et puis un jour plus rien, seulement un numéro non attribué. Même là tu n'existais plus. Mais comment pouvais tu avoir disparu alors que je ressentais encore ta présence, et même aujourd'hui j'ai l'impression que tu veilles sur moi. A chaque décision que je prend je regarde notre photo, et je me demande ce que tu m'aurais dit, comment tu m'aurais conseiller.
J'espère que tu es fière de moi, que tu approuves tous mes faits et gestes. Que tu ne cries pas trop de là où tu es en me voyant faire, et qu'au contraire tu me regarde avec le même sourire que sur cette photo que je regarde tous les jours. Cette même photo sur laquelle j'ai passé des nuits à pleurer, à m'en vouloir de ne pas avoir été là pour te serrer la main dans ce dernier instant, où tu respirais pour la dernière fois. Je n'ai pas pu te dire au revoir, même la cérémonie où je devais te dire adieu je n'ai pas pu, c'était impossible pour moi, je n'y croyais pas, dans cette petite boîte ça ne pouvait pas être toi, je pensais que tu serais dehors à m'attendre. Mais non, c'était bel et bien la fin. Pour moi, même si tu n'es plus dans ce monde, tu restes en moi gravé dans ma mémoire avec tous ces souvenirs qu'ils soient beau ou non.