Cher Fred

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Cher Fred,

Tu dois me trouver pathétique,
non ? Moi, George Weasley, écrire une lettre à son défunt frère.
Mais, vois-tu, je ne suis pas aussi fort que je le parais, j'avais besoin d'écrire cette lettre, j'avais besoin d'écrire ce que je ressentais. Alors, c'est fini ? Toutes nos années de plaisanteries, de farces ?

Tu ne peux pas laisser tout cela derrière toi. Tu ne peux pas laisser Papa, Maman, Bill, Charlie, Percy, qui s'en veut terriblement, Ron, Ginny. Et moi ? Tu as pensé à moi ? Ton jumeau, ton frère, ton meilleur ami, ton complice. Toute la famille est dans un état... Mais toi, tu le vois d'où tu te trouves, n'est-ce pas ? Tu vois les larmes versées pour toi ? Tu entends les pleurs, les sanglots ? Est-ce que tu m'entends ? Merde Freddie, j'ai besoin de toi, tout le monde a besoin de toi. Depuis que tu es parti dans ce monde meilleur, je suppose, tu as laissé un vide derrière toi, comme un trou. Un trou qui a aspiré toute la joie. Comment veux-tu que je m'en sorte sans toi ? Tu es mon jumeau, nous avons toujours tout fait ensemble. Tu te souviens de ces feux d'artifices et de ces explosions dans la Grande Salle à la fin de notre dernière année à Poudlard ?
Bien-sûr, tu t'en souviens. Qui ne s'en souviendrait pas ? Je me rappèlerais toujours l'expression sur le visage d'Ombrage. Nous avons vraiment fait fort. C'était incroyable. Même Hermione, qui était préfète et devait être contre cette farce, applaudissait sans s'arrêter en riant. Tu te rends compte Freddie ? Hermione Granger.

Tu sais qu'Angelina va te détester de partir comme cela ?
Mais moi, contrairement à elle, je ne te détesterai jamais. C'était ton destin malheureusement, et tu ne sais pas à quel point cela me déchire de te dire cela. Je te l'avoue, tu me manques, énormément. Et je sais que là où tu es, tu m'en veux d'être aussi sentimental d'un coup, mais je suis désolé, je ne peux pas, je ne peux plus mentir. Tu me manques atrocement. Comprends-tu que je souffre, à cause de toi ? Mais je ne t'en veux pas. Ce n'est pas toi qui a décidé de partir.

Alors c'est bon ? Tu es vraiment parti ? J'espère que tu es bien là-haut. S'il te plaît, salue tout le monde de ma part. Je ne cite pas de noms car il y a eu bien trop de personnes. Juste, amuse-toi bien.
Et attend-moi, s'il te plaît. Moi aussi je veux profiter de cet endroit, mais avec toi.
Tu vas sans doute me dire que je n'ai pas terminé ma vie ici, tu vas sans doute aussi me dire de continuer à tenir la boutique, de fonder une famille, de vivre sans toi, mais je ne sais pas. Je ne sais pas si je vais y arriver. En tout cas, pas maintenant.

Tu dois me traiter d'idiot maintenant, car, oui je pleure. Je pleure toutes ces années passées avec toi, je pleure tellement. Je n'arrive pas à m'arrêter, pourtant, je l'avais promis, j'avais promis d'être fort. Mais, sans toi à mes côtés, est-ce que je pourrai y arriver ? Je ne sais pas, je te l'ai dit.

J'espère que, là-haut, tu pourras répondre à ma lettre, m'en envoyer une autre qui me rassurera et qui me dira que tu vas rentrer. Mais c'est faux, complètement faux. Je suis pathétique, hein Freddie ? Je n'arrive même pas à faire de l'humour dans cette lettre. Je m'excuse encore de ma faiblesse, mais c'est comme cela, je n'y peux rien, j'ai perdu une des personnes les plus importantes de ma vie, je suis détruit.

S'il te plaît, n'arrête pas de penser à moi, et moi, en retour, je peux t'assurer que je ne t'oublierai jamais.


Ton jumeau, George.

« Cher Fred »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant