At night

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Avant de commencer j'aimerais dire que cette fic m'a inspirée : https://archiveofourown.org/works/11155842?view_adult=true

Juin 2017

Hugo ne parvenait pas à s'endormir. Il avait beau fermer les yeux, décontracter tous les muscles de son corps et tenter de les laisser s'enfoncer dans le matelas froid de sa chambre d'hôtel, Hugo ne dormait pas. Son esprit n'arrivait pas à se vider et son cœur encore moins. Cela faisait la troisième fois en trois mois qu'il séjournait au Royaume-Unis pour quelques nuits. Mais ces séjours n'étaient pas faits pour reposer son corps ni son esprit.

Quelques jours plus tôt, Hugo était en week-end dans le sud avec Martin qui venait de rentrer des Etats-Unis pour profiter du soleil et du surf (bien que la météo fût très pluvieuse). Ils étaient dans un bar avec des amis quand ils virent les premières images du drame Londonien sur les écrans à la fois de leurs téléphones et des télévisions du bar. Hugo sut à cet instant qu'il était temps pour lui de mettre fin à son week-end. Il reçut presque simultanément un SMS de Yann et un appel de Laurent qui lui demandaient s'il était d'accord pour se déplacer une nouvelle fois en Angleterre pour couvrir l'attentat. Il ne réfléchit pas une seconde avant de donner son accord. Chaque fois qu'un drame avait lieu, Hugo était très touché par les événements mais ça lui faisait un bien fou d'aller à la rencontre des gens qui respiraient l'amour en rendant hommage aux victimes sur les places publiques. Martin avait été déçu d'apprendre que leur week-end s'écourtait mais Hugo savait qu'il avait besoin de rentrer au près de Yann pour se réconforter l'un l'autre.

Et Hugo était reparti le lendemain matin en Angleterre avec son JRI. Il avait passé son dimanche et son lundi auprès des Londoniens. Et comme à chaque fois depuis maintenant deux ans qu'il couvrait les attentats, Hugo n'arrivait pas à dormir. Ce soir encore plus que les autres. Il y avait un tourbillon de questions qui s'entrechoquaient dans sa tête : quand cela cesserait-il, quand pourrait-il profiter de Martin, Vincent, et tous les autres ? Il prit son téléphone et composa le numéro qu'il connaissait si bien.

-Allô Martin ? Je te réveille ?

-Un peu, ça va mec ?

Hugo sentit l'inquiétude dans la voix de son meilleur ami.

- Désolé... juste je n'arrive pas à dormir, j'avais besoin d'un réconfort. Te fous pas de moi je te sens arriver d'ici.

-Pas du tout qu'est ce que tu racontes, je suis toujours là si t'as besoin.

Il entendit Yann murmurer « c'est qui ? » à travers le téléphone, et Martin répondre « c'est Hugo, il ne va pas bien, je reviens, redore toi Yann. »

-Bon écoute Hugo, je sais que c'est dur mais je sais aussi que tu es fort. Je te connais par cœur et je n'ai jamais vu quelqu'un gérer mieux la situation que toi. T'as même pas réfléchi avant de partir pour Londres, tu sais ce que tu fais et on t'admire pour ça. Je t'admire pour ça.

-Merci Martin. C'est juste que tant de haine face à tant d'innocence. Je suis fatigué.

-Hugo ?

-Oui ?

-Appelle Vincent. Peut-être pas ce soir mais fais le dès que possible. Tu lui manque et vous avez besoin d'un réconfort mutuel.

-Mmm... J'y penserai.

Leur relation avec Vincent était compliquée. Ils s'aimaient mais les sentiments restés inavoués. Cependant, rien que de penser au sourire de Vincent, le cœur d'Hugo s'était allégé. Vincent. Son Vincent. Pourquoi n'était-ce pas le numéro de Vincent qu'il avait composé ?

-Je vais te laisser dormir Martin, désolé de t'avoir réveillé et Yann aussi. Embrasse-le de ma part. Enfin l'embrasse pas sur la bouche de ma part. Enfin tu vois quoi.

-Haha, bonne nuit Hugo, j'y veillerai.

-Bonne nuit Martin.

Hugo raccrocha. Il découvrit aussitôt un SMS de Vincent : « Hâte que tu rentres demain, je n'arrive pas à fermer l'œil. »

Un large sourire s'afficha alors sur son visage. Il répondit : « Comme ça on est au moins deux. Tu me manques. »

Il redéposa son téléphone sur sa table de chevet et trouva enfin le sommeil. Les mots de Martin et de Vincent résonnant dans sa tête.

Il arriva le lendemain matin à Roissy-CDG vers 10 heures. Normalement c'était Pierre ou Martin qui venait le chercher. A sa grande surprise, un groupe de personnes l'attendait : Martin, main dans la main avec Yann, Pierre, Valentine, Boris, Clément et à sa grande surprise : Vincent.

-Vous êtes venus avec un bus ou quoi ?

Il se tourna vers Martin :

-T'as mis tout le monde au courant que ça allait pas fort ?

-Oui, désolé mec mais on tient tous à toi.

Il s'empressa de donner une accolade à toute l'équipe. Il s'arrêta plus longuement avec Vincent. L'accolade se transforma alors en câlin. Hugo humait l'odeur des cheveux frisés de Vincent qui lui chatouillaient le nez. Ses doigts au contact de sa peau étaient si réconfortants. Qu'est ce que ça faisait du bien de rentrer. Ils repartirent dans deux voitures différentes et se dirigèrent vers le 15e arrondissement de la capitale, jusqu'aux bureaux de Bangumi. Là encore, un accueil chaleureux l'attendait. Après avoir dit bonjour à tous le monde, il alla retrouver Vincent dans son bureau.

-Je voulais t'appeler hier soir.

-Pourquoi tu ne l'as pas fait mon chéri ?

Le ton de Vincent était amusé mais on sentait une part de sérieux dans sa voix.

-J'imagine que j'avais trop peur.

-Peur de quoi Hugo ?

Cette foi, la voix de Vincent était sérieuse. Presque grave.

-Je ne savais pas. Mais je viens de m'en rendre compte. Tout à l'heure à Roissy. Hier encore j'ai vu l'amour qui se dégageait de ses gens qui sont pourtant si triste. J'y ai réfléchit dans l'avion. Je suis triste aussi Vincent. Mais qu'est ce que je t'aime. J'avais peur de me l'avouer. Et te de l'avouer.

Ça y est. Son cœur s'était emballé. Il l'avait dit. Il n'avait même pas hésité. Même pas tremblé. Il chercha une réponse sur le visage de Vincent. Celui-ci était bouche-bée. Il trouva enfin les mots :

-Bordel, qu'est ce que je t'ai attendu Hugo.

Il se leva aussitôt et alla embrasser le journaliste. Leurs corps devinrent alors brûlants comme s'ils prenaient feu. Les mains d'Hugo enlacèrent la taille de Vincent tandis que celles de Vincent se perdaient dans les cheveux d'Hugo. Ils restèrent ainsi quelques minutes. La tristesse d'Hugo s'était presque envolée à travers ce baiser. Il allait enfin pouvoir profiter de la vie.

« Je t'aime aussi, Hugo Clément »

FIN

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⏰ Last updated: Jun 10, 2017 ⏰

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