Du jaune,du rouge et des étoiles

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Je me promène quand soudain mon regard est attiré par une affiche, pas n'importe laquelle : un recrutement. Du jaune, du rouge, des étoiles dans le regard des gens, des animaux et enfin, un clown. Cela me plaît car j'ai toujours rêvé de travailler pour un cirque. Voici ce qui était inscrit : « Le cirque Quifairire recrute des jeunes gens de dix-huit, vingt ans pour aider notre bon clown : cuisine, ménage, soins des animaux... ». Je m'arrête net. Je viens d'avoir dix-neuf ans, je veux travailler avec les animaux ou avec des artistes, et voilà que l'on me propose les deux ! Je continue à lire : « Si vous correspondez à ces critères, et que vous voulez tenter votre chance contactez-nous par mail : ou par téléphone au : 06.46.86.76.96.». La date limite pour postuler est le douze décembre et l'essai aura lieu le treize. Aujourd'hui nous sommes le onze. Je m'appelle Elizé Baragon et je j'obtiendrai ce poste, c'est moi qui vous le dis ! Je note les contacts et me dépêche de rentrer à la maison pour écrire ma lettre de motivation. Je l'envoie vers 16h et, à peine une heure plus tard je reçois une convocation pour l'entretien du treize. Pour fêter cela je vais m'offrir un restaurant, ce que je fais très rarement ! Puis ayant trop mangé, je rentre chez moi, content : dans deux jours je décrocherai (peut-être, soyons réalistes) mon premier job !

Nous y voilà.

Je me suis levé à la hâte, me suis habillé un peu n'importe comment. J'ai couru à ma voiture, vérifié tous les réglages, et me suis rendu au rendez-vous. Je suis arrivé quelques minutes à l'avance. Quelques jeunes gens étaient déjà là. Arrive alors l'heure de l'entretien, je suis stressé. Une file s'est déjà formée et je suis le dernier. Un homme jovial nous invite à nous assoir dans un petit coin d'herbe tout près d'un petit chapiteau, dressé pour l'occasion avec boissons et nourriture, nous explique-t-il. Il nous dit ceci : « Bonjour à tous, je ne pensais pas vous voir aussi nombreux aujourd'hui ! Croyez-moi, j'en suis heureux. Tout d'abord, il est important que vous sachiez que c'est moi-même le directeur de ce cirque. Vous passerez un petit test oral avec moi, je veux plutôt dire que nous parlerons de votre parcours. Ensuite, vous aurez un moment avec le bon clown et pour finir, vous nous montrerez votre talent de soigneur d'animaux sous la surveillance rude de notre soigneur. Mais détendez-vous, rien n'est compliqué ! » Sur ces mots il appela le premier homme en partant de la fin de la liste alphabétique. Donc je serais dans les derniers. Alors le stress diminua et le bonheur monta, le bonheur car je me sentais heureux de pratiquer même sous la surveillance rude (ou pas) d'un soigneur ou d'un clown ne serait-ce qu'une seconde ! J'attendis longtemps sur un siège peu confortable. Mais au fond de moi, brûlait l'espoir !

Quand la salle fut vide, l'homme s'approcha et m'appela.

C'est mon tour.

Je rentre dans le petit chapiteau. Il s'y trouve un petit bureau et une cafetière. Il fait deux cafés et m'adresse la parole : « Mais ne restez donc pas debout, asseyez-vous ! » J'obéis aux ordres de ce drôle de directeur. Il me sert une tasse fumante et me dit : « Alors qu'est-ce qui vous amène chez nous ? Je lui réponds hésitant : La passion !» Alors s'en suit un grand moment de silence. Le directeur coupe le silence et me dit : « Que rêviez-vous de faire plus tard avant de voir cette affiche ? » Je lui réponds, sans aucune hésitation cette fois-ci, que je voulais justement travailler avec des artistes ou des animaux. Un peu honteux de faire ce que je m'apprêtais à faire, je pris les stylos du directeur et me mis à jongler, je pris également le café et après l'avoir renversé j'en préparai rapidement un nouveau. Je me mis à balayer alors le sol humide de café seulement avec mes pieds, quand tout à coup je me rendis compte que j'étais ridicule. Il ne me laissa pas le temps de finir mon café encore brûlant et me dit qu'il devait m'accompagner chez le bon clown. Je croyais que je ne m'étais pas bien exprimé, qu'il devait y avoir un malentendu. Il me murmura de le suivre et je me dis que si je rouspétais encore et encore j'aggraverais la situation. Je le suivis donc et découvris la roulotte, la fameuse! Celle du bon clown !

Du rouge, du jaune et des étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant