chapitre 3

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Cela fait une semaine que les cours ont commencé . Malgré les inquiétudes que j'avais avant à propos de la vie universitaire , on peut dire que tout se passe au mieux pour l'instant. Les profs sont plutôt cools et ouverts , exactement comme je les avais imaginé . Concernant les autres étudiants , j'ai constaté une diversité incroyable et inspirante au même temps . On est tous différents à Juilliard , chacun sa nationalité , son style , sa religion , son orientation sexuelle .Mais il y a une chose qui nous réunit tous , l'amour qu'on a pour l'art et la culture . Je pense que si l'art existait , c'est justement pour montrer que peu importe qui on est ,d'où on vient , la façon qu'on choisit pour nous exprimer , au fond , on a tous les mêmes peurs , mêmes failles et mêmes ambitions , être heureux et vivre en paix .
Pendant cette petite semaine passée ici , je me suis beaucoup rapproché de la bande de Nate . Avec Alicia , on est devenues inséparables surtout après sa soirée , j'ai également appris que Nate est amateur en photographie tout comme moi et on s'est promis de shooter ensemble de temps en temps , d'après lui l'heure du coucher de soleil est l'heure idéale pour prendre les meilleurs clichés de New York .

Il est 15h , on vient de finir notre dernier cours de la journée , le prof nous a demandé de préparer une petite pièce théâtrale de quelques scènes où on pourra parler d'un sujet qui nous touche tout en laissant notre signature propre à nous . Je me suis donc retrouvé avec Aaron Hayes , un black d'origine africaine qui m'a l'air extrêmement gentil et surtout très sociable , il parle avec tout le monde à l'université et ils ont tous l'air de l'adorer . Moi qui suis trop timide , je suis soulagée de savoir que je n'aurais pas à faire le premier pas . J'étais assise sur un banc dans le parc près de l'école lorsque j'entendis des voix fortes ainsi que des éclats de rire , c'était Aaron avec ses potes .Lorqu'il m'aperçut , il laissa ses amis et se dirigea vers moi .
-Salut , me dit-il avant de s'assoir près de moi .
-Salut , je lui réponds tout sourire.
-En fait , je me disais que puisqu'on n'a qu'une semaine pour préparer cette foutue pièce , on a intérêt à commencer dès maintenant .
-Oui , je suis partante !
-Tu veux qu'on travaille ici ou ailleurs ? Si tu veux il y a une petit café près d'ici , j'aime bien y aller pour travailler , c'est calme .
-Bon d'accord , on y va alors .
Le café était effectivement à quelques pas du Lincoln Center , mais on a quand même pu faire connaissance avec Aaron pendant le trajet .J'ai appris qu'il a vécu à New York depuis tout petit et que son rêve est de faire un roadtrip parcourant les cinq continents avec ses amis . Quant à moi , je lui ai expliqué que je viens de San Fransisco et que contrairement à lui , je n'ai jamais posé les pieds dans la Big Apple avant cette année .

Les heures défilaient , on avait déjà choisi notre sujet (l'euthanasie ) on avait tous les deux le même avis concernant ce sujet , il ne faut jamais cesser de se battre et il ne faut surtout pas permettre aux patients d'abondonner dans un moment de faiblesse et que même si la maladie est incurable , la période de "l'agonie" est celle où on doit faire la paix avec nous-même avant de quitter ce monde . On a décidé d'aborder ce sujet d'une manière drôle pour atténuer l'esprit tragique qui l'accompagne et on a même pu se mettre d'accord sur les scènes majeures . En plus , on ne peut pas se lasser quand on est avec Aaron , il ne cesse de lancer des vannes par ci par là tout en taquinant les serveurs . Quand on a décidé que ce serait tout pour ajourd'hui , on a commandé deux grosses tasses de café pour qu'on puisse bien discuter .
-Tu te sens bien à New York ? me demanda-t-il .
-C'est New York quoi , j'ai toujours rêvé de vivre ici . Mais cela n'empêche que je me sens seule parfois .
-Ta famille te manque ?
Et voilà . Il vient de mettre la main sur ma corde sensible . Je n'ai pas envie de répondre . Je sais très bien que je suis devenue toute rouge et que mes yeux se sont embrumés . Je décide néanmoins de répondre , d'une réponse vague certes mais ce n'est pas un mensonge .
-Oui , beaucoup même .
Il mit sa main sur mon épaule pour me réconforter et me fit un petit sourire . Il sait très bien que quelque chose cloche mais n'essaie pas de demander vu mon état .
-Bois ton café , il va refroidir et tu me diras que mes choix sont nuls .
Je lui souris et trempe mes lèvres dans le liquide chaud .
-Dis Aaron , tu connaitrais pas une salle de boxe à Brooklyn Heights ?
-Tu habites à Brooklyn Heights ? Moi aussi j'habite là-bas .
-Ah ouais ? Cool ! Je réponds enthousiaste .
-Je fréquente une salle près de Brooklyn Bridge , si tu veux je peux t'y accompagner demain à 9h .
-Oui j'aimerais bien .
Je jette un coup d'oeuil à ma montre , il est un peu plus de 19h . Il est peut-être temps de rentrer à la maison .
-Bon , je vais devoir y aller maintenant .
-Attends , je t'accompagne . J'ai ma moto .
On marcha donc jusqu'au parking de Juilliard et c'est là qu'il me présenta Omelette , une kawazaki z1000 noire .
-Salut omelette , je lâche un petit rire en caressant la moto .
-Eh te moque pas de mon bébé .
-Mais non , c'est juste que je trouve son prénom plutôt profond et poétique .
-Bah bien sûr , l'omelette c'est la vie . C'est ma devise , on la gravera sur ma pierre tombale .
-On t'a déjà dit que tu étais trop con ?
-Toute ma vie !
Il me donna le casque et je m'installe derrière lui en passant mes mains autour de sa taille . Le moteur vrombit et on s'éloigna . Parcourir New York à moto , c'est absolument différent de tout ce que j'ai pu tester jusqu'aujourd'hui . On a l'impression d'être libre avec l'air frais qui nous fouette et les lumières qui défilent à toute vitesse . Une fois arrivés , on descendit de l'engin .
-Alors , c'était comment notre premier date ? Demande-t-il avec un sourire séducteur
-Plutôt pas mal je dirais , répondis-je en lui pinçant les joues comme on ferait pour un bébé . Allez je dois y aller à demain .
-A demain , je t'enverrai un message .
On se fait une accolade puis je rentre chez moi .

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