Chapitre 10

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-Léna, j'ai une solution.

-Y'en a pas...On va finir par mourir, comme eux...

-Non, on va déserter, le commandant qui m'a engagé est mort il y 8 jours. De ce fait, il ne pourra pas nous dénoncer.

-On va partir alors ?

-Oui, peut-être que tu veux continuer à sauver les soldats ?

-Je n'ai pu en sauver aucun...

-Courage, on déserte cette nuit. Viens.

Léna prit la main qu'Alex lui tendait. Elle avait peur, très peur. Le Démon le sentit, il la prit contre lui dans le but de la rassurer. Elle rougit immédiatement mais sa peur baissa nettement. Ils entrèrent dans la chambre.

-Fais ton sac. On partira bientôt.

-Alex, avant de partir, laisse-moi jeter un coup d'œil à ton bras.

-Mon bras ?

-Celui que le cannibale avait goûté. J'aimerais voir où en est la cicatrice, ça s'est peut-être infecté avec les blessures que t'as eu et la saleté sur le terrain.

Alex retira sa veste de treillis et son gilet pare-balles. Il était désormais en T-shirt noir, pantalon de treillis et rangers. Il s'assit sur le lit. Léna le fixa, l'air désabusée.

-Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda-t-il.

-Ta cicatrice va de ton poignet au bas de ta mâchoire. Là, il manque un tiers de ta blessure, elle est cachée sous ton haut.

Alex hésita à retirer son T-shirt, il finit par obéir, après tout, elle l'avait déjà vu torse nu. Elle s'assit à côté de lui et observa la grande cicatrice slalomant sur le bras du Démon. Une partie était en effet infectée, au lieu d'être blanche ou rosée, elle était noire, grise et violette.

Léna tamponna d'abord avec un produit sur du coton puis, elle lui mit un bandage.

-Ce soir il faudra changer ton bandage.

-On le fera quand on aura le temps. La priorité, c'est de s'enfuir d'ici.

Alex se leva, enfila son T-shirt et sa veste puis, mit son sac sur son dos. Il prit celui de Léna, ouvrit la porte et vérifia si personne n'était dans les couloirs. La nuit venait de tomber. Alors qu'il commençait à avancer, Léna l'attrapa par le bras.

-Qu'est-ce que t'as ? s'enquit-il.

-Je...J'ai peur...

-Ca va aller t'en fais pas. On va s'en sortir, hey, regarde moi, ça va aller ok ? Faut pas se décourager. Promet moi de garder la tête haute.

-Promis...

Alex se redressa. Il commença à avancer, Léna le suivit de prêt, tremblant de tout son corps. La tension ne cessait de monter, la lune les éclairaient d'une lumière pale et inquiétante, elle semblait les suivre, les dénoncer, les montrer à tout le monde, leur faire honte. Elle les accusaient.

Ils réussirent à sortir du bâtiment principal, les deux amis longèrent le mur bordant tout le camp jusqu'à la sortie. Léna trébucha et tomba à quatre pattes par terre. Un soldat s'avança dans leur direction, lampe torche à la main.

-Qui va là ?

Léna tremblait et ne put se relever, la peur la saisissant et lui tenaillant le ventre. Alex la prit sur son dos rapidement.

-Accroche toi bien, j'vais pressé l'pas. Chuchota-t-il.

Léna agrippa le T-shirt d'Alex et sa veste puis, elle enfui sa tête dans son cou.

Il se mit à courir en faisant le moins de bruit possible. Il réussit à franchir le ligne de sortie juste avant que le soldat ne les repèrent. Il continua de courir jusqu'à la forêt. Alex marcha jusqu'à la ville. Il lâcha Léna qui reprenait peu à peu son sang froid.

-Je suis désolée...J'ai failli tout faire rater.

-Pas grave, c'est l'une des premières situations de stress pour toi. C'est normal, tu sais la première fois où j'ai été dans une situation semblable, j'étais vraiment une merde. Je me suis planté et j'ai failli crever, y'avait même un journaliste, je ne l'avait pas remarqué.

Léna le fixait, il parlait de la nouvelle qui était passée partout dans le journal, son premier meurtre à ses 13 ans. Le jeune homme le remarqua et se frotta la nuque, gêné.

-Léna...On ne peut plus rester en Irlande pour le moment. La guerre va finir par nous rattraper.

-Et tu compte aller où ?

-En France. On sera bien là-bas, et les criminels y courent de plus en plus depuis 5 ans.

-Et...On y va maintenant ?

-Oui, y'a un aéroport.

-Et pour les billets ?

-Plus besoin de les réserver ou de les imprimer sur internet, ça fait 6 mois qu'on fait tout sur place.

Au bout de 3 heures, ils purent s'asseoir dans un avion.

-Comment on fait pour les bagages ? Demanda Léna.

-Smiths va nous les expédier. Faut juste lui faire une liste qu'on envoie par texto.

-Ok, je ferais ça.

Pendant les premières heures d'avion, Léna observait les personnes allant en France. Elle pouffa de rire en voyant la tête d'Alex tombée de son poing fermé. Il finit par se cogner contre le hublot, cela le réveilla d'un coup. Mais il se rendormit peu après. Léna finit par s'endormir elle aussi.

Après beaucoup d'heures de trajet, ils finirent par arriver à Paris. De là, ils prirent le train pour arriver à Lyon. Une fois arrivé, Alex partit directement à l'hôtel. Léna le suivit. Il se dirigea à la réception, Léna à ses côtés.

-Bonjour, ce serait pour deux chambres s'il vous plaît.

-Désolé nous n'en avons qu'une.

-Bon, au revoir alors.

-Les autres hôtels sont complet monsieur. C'est une grande fête ce soir. Cela vous dérange vraiment de dormir avec la charmante jeune femme qui vous accompagne ?

-On n'est pas en couple.

-Vous êtes grand. Rassurez-moi, vous pouvez vous contrôler ?

-Oui je peux.

-Et vous ne comptez tout de même pas dormir dehors ?

-Bon ok ! On prend la chambre.

-Tenez monsieur, c'est la chambre 12.

Alex le remercia et fila dans les escalier rejoindre cette chambre. Il ouvrit la porte et jeta les sacs sur le lit. Il se retourna afin de faire face à Léna.

-Je dors par terre !

-Tu vas te faire mal au dos et ensuite tu ne seras pas efficace. Et il a raison, c'est pas parce qu'on est dans le même lit qu'on va faire des choses. Et de toute façon, si tu dors par terre, je fais de même. Et rappelle toi qu'on a déjà dormi dans le même lit à l'armée. Tu n'avais même pas remarqué que j'étais là.

Alex soupira.

-Bon, ok, t'as gagné, je dormirais moi aussi dans le lit. Mais avant, je vais prendre une douche.

Pendant qu'Alex se douchait, Léna fit la liste de ses affaires et prépara un sandwich à Alex. Elle n'avait pas faim, pas de sandwich pour elle. Elle partit se doucher à son tour lorsque le jeune homme revint. Il mangea rapidement. Léna revint peu de temps après.

-Tu mange pas ?

-Non, j'ai pas faim.

-Tu devrais.

-Ça va aller, t'en fais pas. Au pire je mangerais quand j'aurais faim.

-Bon...Comme tu voudras...

Le Démon [En Correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant